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HERMY, VANSTOCKEM : communication orale
Les nouveaux écosystèmes réagissent-ils comme leurs cousins plus naturels ? L’exemple
des toits verts.
Martin Hermy, University of Leuven , Celestijnenlaan 200E, 3001 Heverlee, Houwaartstraat 12 Lubbeek 3210, BELGIQUE
Jan Vanstockem, Division of Forest, Nature and Landscape, University of Leuven, Celestijnenlaan 200e, Box 2411, 3001
Plus de la moitié de la population mondiale vit dans des villes qui ne cessent de se densifier et qui laissent très peu de place
aux espaces verts. Les toits des édifices sont pour la plupart vacants et les végétaliser augmenterait grandement la
superficie de l’espace vert urbain. Les toits verts existent depuis longtemps, particulièrement en Europe. Pourtant, la
plupart des recherches se concentrent sur leur construction, leurs matériaux et les services écosystémiques qu’ils rendent.
À mesure que les connaissances en ingénierie évoluent, les substrats et les plantes qui sont introduits produisent de plus en
plus d’exemples de nouveaux écosystèmes. Bien que les toits verts nécessitent peu d’entretien, ils sont aussi sujets à la
colonisation spontanée d’espèces indésirables. Pour cette étude, nous nous sommes penchés sur ces colonisations
spontanées et sur le réservoir de graines qui contribue à la végétation des toits verts, ainsi que sur l’interconnexion entre
les deux. Se basant sur la littérature écologique classique, quelques hypothèses ont été émises puis testées afin de
découvrir si ces nouveaux écosystèmes réagissent comme ceux qui sont plus naturels. La littérature concernant la
colonisation spontanée d’espèces indésirables sur les toits verts est peu abondante. Dans notre étude, plus de 120 espèces
ont été trouvées : 80 % de celles-ci se sont installées spontanément, quoiqu’elles ne couvraient, pour la plupart, qu’une
faible surface des toits. Cinquante espèces ont été trouvées dans le réservoir de graines, la majorité (60 %) étant des
espèces spontanées. Près de la moitié des espèces avaient un réservoir permanent de graines.
JACQUEMART, MOQUET : communication orale
Quelle efficacité de pollinisation pour les insectes visiteurs des myrtilles européennes
(Ericaceae) ?
Anne-Laure Jacquemart, Laura Moquet, Earth and Life Institute, Université catholique de Louvain, Croix du sud 2, boîte
Tant pour améliorer la production d’espèces commerciales que pour assurer la survie des espèces sauvages, il est essentiel
d’identifier les insectes qui participent au succès reproducteur des espèces végétales entomophiles. Les éricacées sont
particulières, car elles présentent souvent des anthères poricides, le pollen n’étant libéré que lorsque le visiteur produit des
vibrations (buzz pollination). Notre hypothèse est que cet accès exclusif à certains insectes capables de produire ces
vibrations (bourdons et quelques abeilles solitaires) leur procure un avantage qui expliquerait ces évolutions particulières.
Cette hypothèse est renforcée par le fait que le pollen d'éricacées est considéré de qualité nutritionnelle médiocre. Nous
avons analysé les qualités nutritionnelles du pollen (polypeptides, acides aminés, stérols) et l’efficacité pollinisatrice des
visiteurs d’éricacées en Europe. Les résultats indiquent que les qualités nutritionnelles du pollen varient fortement entre
espèces, mais sont adéquates pour une diète d’insecte. D’autre part, le comportement de chaque visiteur importe dans son
efficacité de pollinisateur. Chez certaines espèces, le prélèvement de nectar, y compris par tricherie, est efficace pour la
pollinisation, plus que la vibration. L’abondance des visiteurs reste néanmoins le facteur explicatif le plus important dans
l’efficacité : des bourdons très abondants, même s’ils sont peu efficaces, participent plus au succès reproducteur que les
espèces rares spécialistes d’éricacées. Nous nous questionnerons pour savoir s’il en est de même chez les nombreuses
espèces d'Amérique du Nord et quelles conclusions tirer quant à la conservation des éricacées et des insectes
pollinisateurs.
TABACCHI, LAVOIE : communication orale
Invasions végétales : confidences d’un envahisseur et d’un envahi.
Éric Tabacchi, Centre National de la Recherche Scientifique, 118, route de Narbonne, Toulouse, 31062 Cedex 09, FRANCE
Claude Lavoie, École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional, Université Laval, 2325, rue
Les invasions biologiques occupent un espace grandissant dans la communauté scientifique, même si ce phénomène n’est
pas nouveau. Les effets de plusieurs envahisseurs (insectes, champignons, virus, etc.) sur l’économie sont bien connus,
particulièrement en agriculture. Par contre, ceux occasionnés par les plantes sur la biodiversité font toujours l’objet de
vives controverses : certains soutiennent qu’ils ne sont pas perceptibles au-delà de l’échelle locale, d’autres affirment au
contraire que leur accumulation engendrera sous peu un appauvrissement significatif aux échelles régionales et nationales.