2. Caractères morphologiques
Les mycobactéries sont des bacilles droits ou légèrement incurvés, de 0,2 à 0,6 µm de diamètre
sur 1,0 à 10,0 µm de longueur, présentant parfois des renflements ou des ramifications, formant
occasionnellement des filaments qui se fragmentent très facilement en éléments bacillaires. Elles sont
immobiles et non sporulées.
Ces bactéries sont difficilement colorées par la coloration de Gram mais sont considérées comme
à Gram positif. En fait, la paroi des mycobactéries possède une structure plus complexe que la paroi
des bactéries à Gram positif et, sur un frottis coloré par la technique de Gram, les mycobactéries
apparaissent souvent comme non colorées.
Leur mise en évidence repose sur leur propriété particulière d’acido-alcoolo-résistance, ce pourquoi
on les appelle des B.A.A.R. (Bacilles Acido-Alcoolo Résistants).
Deux colorations sont utilisées : la coloration de Ziehl-Neelsen (et ses variantes) et la coloration à
l'auramine (Dugommier).
Dans la technique de Ziehl-Neelsen, la fuchsine
colore en rouge les bacilles qui conservent cette
coloration après traitement par l'acide nitrique (ou
sulfurique) dilué et par l'alcool. Le fond de la
préparation est ensuite coloré au bleu de
méthylène. Les bacilles Acido-Alcoolo-
Résistants (B.A.A.R.) apparaissent rouges sur
fond bleu. La lecture se fait à l'objectif à immersion
(x100). Elle est longue car le champ observé est
petit.
M. tuberculosis (coloration de Ziehl-Neelsen)
L'auramine se fixe sur le bacille et le rend
fluorescent, après traitement à l'acide-alcool et contre-
coloration du fond de la préparation. Celle-ci est
examinée au microscope en fluorescence (x25). La lame
est explorée plus rapidement, le champ observé étant
plus grand qu'à l'immersion. Les B.A.A.R. apparaissent
fluorescents, brillants sur fond noir de la préparation.
Ils sont dénombrés par champ microscopique (diagnostic
positif si au moins un B.A.A.R. pour 10 champs
observés).
M. tuberculosis (coloration de Dugommier)
Sur le plan structural, les mycobactéries se caractérisent par une paroi riche en lipides (60 % des
constituants) et dont la constitution explique, au moins partiellement, les propriétés tinctoriales, la
pathogénicité et la résistance à divers antibiotiques.
La paroi est constituée de trois couches : la plus interne est formée d'un peptidoglycane sur lequel est fixé
un polymère de molécules d'arabinose et de galactose (arabino-galactane) qui s'attachent par des liaisons
esters à des acides mycoliques situés dans la couche intermédiaire (apparaissant comme un espace clair en
microscopie électronique). La partie externe de la paroi, est formée d'une matrice de phospholipides, de
molécules amphiphiles, de protéines dont certaines sont sans doute des porines et de mycosides. Les