- lorsque le cohorting n’est pas applicable, de placer en PCH tous les patients de
l’unité pris en charge par la même équipe soignante (ils seront alors considérés
comme «patients contacts »),
2 / Pour les contacts du malade « ERG positif » listés par l’établissement de santé, il
convient :
- d’organiser la prise en charge des contacts par une équipe paramédicale dédiée,
- de dépister les patients contacts par trois écouvillonnages rectaux à la recherche
d’ERG, à J0-J7-J15 ou tous les 15 jours en cas d’hospitalisation prolongée
- d’arrêter les transferts des contacts ERG jusqu’à obtention de trois dépistages ERG
négatifs, hormis les cas où il y aurait perte de chance pour les patients
- en cas de transfert indispensable, il faut informer l’établissement receveur et les
transporteurs (ambulanciers)
- de limiter les admissions dans l’unité aux seules urgences qui ne peuvent être
réorientées.
Le dépistage des professionnels de santé n’est pas utile. Les précautions d’hygiène strictement
appliquées à tous les maillons de la chaîne de prise en charge, tant en établissement que dans
le secteur ambulatoire, permettent d’interrompre contamination et diffusion des germes.
Des épidémies d’Entérocoques Résistants aux Glycopeptides se révèlent ponctuellement
depuis bientôt deux ans dans des établissements de santé de la région Rhône-Alpes. Ces
épidémies concernent généralement un nombre limité de cas infectés ou contaminés (rarement
plus de dix) mais génèrent de très nombreux contacts (jusqu’à plusieurs centaines). (5)
Tout professionnel de soins libéral peut être confronté à la prise en charge d’un patient
colonisé par un ERG ou ayant été en contact avec un patient colonisé par un ERG. La
stratégie du « Search and Isolate » n’est naturellement pas applicable en cabinet. Néanmoins
lorsque cette information est connue (cette donnée doit figurer sur le courrier de sortie des
patients concernés, cas ou contact), il faut renforcer lors de la prise en charge l’hygiène des
mains (friction hydroalcoolique préférentiellement) et le bionettoyage de
l’environnement (salle de soins ou de consultations) : la transmission des entérocoques se fait
en effet par les mains, le matériel, l’environnement.
Par ailleurs, un portage d’ERG peut se « réactiver » à l’occasion d’une antibiothérapie. Il est
préconisé de réaliser une nouvelle série de prélèvements de dépistage à l’occasion d’une
antibiothérapie (en fin de cure) ou d’une ré-hospitalisation dans l’année suivant l’évènement.
Il est essentiel de faire figurer cette information dans le courrier accompagnant votre
patient en cas d’hospitalisation ou d’orientation en établissement médico-social.
Cette stratégie lourde à mettre en place dans les établissements a permis de limiter jusque là la
diffusion des épidémies à ERG. Cependant, compte tenu des épisodes épidémiques apparus
depuis 2 ans dans la région mais aussi en France, il est indispensable de mettre en place des
mesures de précautions renforcées à tous les niveaux de la prise en charge des malades.
Tous les acteurs de la chaîne de soins sont concernés par la lutte contre la transmission des
bactéries multirésistantes dont les ERG ne sont qu’une illustration. La préservation de
l’efficacité des antibiotiques en est l’enjeu majeur.
1. European Antimicrobial Resistance Surveillance System E. 2007 annual report. 2007.