La tuberculose reste une cause majeure de péricardite chez
le patient immunodéprimé et dans les pays en voie de
développement. Dans ce dernier cas, l’origine tuberculeuse est
retrouvée dans 70 % des épanchements péricardiques et dans
la plupart des cas de constriction13.
L’atteinte péricardique est en général secondaire à
une diffusion lymphatique à partir des adénopathies
péri-bronchiques, peri-trachéales ou médiastinales. Une
diffusion hématogène à partir d’un autre site est également
possible alors que l’atteinte péricardique par contiguïté à partir
d’un foyer pulmonaire est exceptionnelle. La présentation
clinique de l’atteinte péricardique tuberculeuse est souvent
subaigüe voire chronique. Le malade peut être fébrile,
dyspnéique avec souvent un épanchement péricardique
à l’échocardiographie. Le diagnostic de la péricardite
tuberculeuse, par ailleurs difcile, est dénitivement
porté sur l’isolement du germe dans le liquide et surtout
dans la biopsie péricardique. Le dosage de l’adénosine
deaminase dans le liquide péricardique est d’une grande
valeur notamment quand le taux est supérieur à 40 unités/
l14. Le traitement anti-bacillaire repose sur l’utilisation
d’une quadrithérapie pendant 2 mois : Le pyrazinamide
(30 mg / Kg/J), l’isoniazide (5 mg / Kg/J), l’ethambutol
(20 mg / Kg /J), et la rifampicine (10 mg / Kg / J). Après 2 mois,
le pyrazinamide et l’éthambutol sont arrêtés le traitement se
poursuit avec l’isoniazide et la rifampicine pendant 7 mois avec
surveillance hépatique et oculaire. La corticothérapie (1 mg/Kg
de prédnisone pendant un mois) a un effet symptomatique très
appréciable au début du traitement, mais n’a pas prouvé son
efcacité sur la prévention de la constriction péricardique15.
L’identication précise du germe pathogène parfois grâce
aux hémocultures conditionne le succès du traitement.
L’antibiothérapie adaptée au germe associée au drainage
chirurgical sont les bases de la prise en charge. Le pronostic est
péjoratif en l’absence de traitement avec une mortalité de 100%16.
Les péricardites précoces après un infarctus du myocarde
surviennent souvent dans les 3 jours suivant l’évènement
coronaire (en tout cas moins d’une semaine). Elles
s’observent dans les infarctus essentiellement larges et sont
liées à l’inammation péricardique secondaire à la nécrose
transmurale17. La prise en charge de la péricardite précoce
dépend des symptômes. L’augmentation des doses d’aspirine
(650 mg d’aspirine 3 à 4 fois par jour pendant 2-5 jours) est
souvent sufsante dans cette forme bénigne de péricardite.
Les péricardites tardives, initialement décrites par Dressler,
se manifestent dans 4 % des cas au cours des semaines qui
suivent un infarctus du myocarde. D’origine probablement
auto-immune (sensibilisation vis-à-vis des cellules
myocardiques lors de l’infarctus), ce syndrome se traduit par
un tableau de péricardite aiguë fébrile, parfois suivi d’une
Le spectre clinique des péricardites aiguës a changé en
30 ans, et le diagnostic reste souvent difcile. Celui-ci
n’est plus porté sur des arguments uniquement cliniques,
puisque l’échocardiographie et les données biologiques
(marqueurs inammatoires et enzymes cardiaques) sont
désormais d’un apport parfois décisif. Les étiologies des
péricardites aigues sont multiples et dominées dans notre
contexte par la tuberculose. Il faut garder à l’esprit que
la péricardite ne traduit pas simplement une pathologie
cardiaque ou une virose, mais elle peut être révélatrice
d’une pathologie générale.
Quelques formes étiologiques à
discuter
Conclusion
Les péricardites tuberculeuses
Les péricardites purulentes
Les péricardites de l’infarctus du myocarde
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phase liquidienne ou accompagné d’une pleurésie gauche.
L’hospitalisation des patients porteurs d’un syndrome
de Dressler dépend de l’abondance de l’épanchement
péricardique. Le traitement est basé sur l’aspirine et les
anti-inammatoires. La colchcine ou les corticoïdes peuvent
être utilisés dans les formes ne répondant pas au traitement
anti-inammatoire ou dans les formes récidivantes18.
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