SOMMAIRE – Programme de rétablissement de l’asclépiade à quatre
feuilles (Asclepias quadifolia) en Ontario
Élaboré par G. Poisson, K. Ursic et M. Ursic
L’asclépiade à quatre feuilles (Asclepias quadrifolia) est une plante vivace des
terres boisées et de l’orée la forêt qui peut atteindre 80 centimètres de hauteur.
Les feuilles sont organisées en paires opposées, chaque paire étant séparée par
un petit entre-nœud, leur donnant une apparence verticillée. Dans le sud de
l’Ontario, la plante atteint la maturité en cinq à dix ans et sa reproduction est
sexuée. L’espèce fleurit de la fin mai à la fin juin. Les abeilles (Bombus spp.) et
les papillons assurent leur pollinisation. Leurs graines, touffues, se développent
durant l’été à l’intérieur d’une cosse et sont ensuite dispersées par le vent. Les
populations sont organisées en groupes ou dispersées individuellement.
En Ontario, la présence d’asclépiade à quatre feuilles a été enregistrée à deux
endroits seulement : le long de la rive nord du lac Ontario dans la région de la
baie de Quinte et dans la gorge de la rivière Niagara, qui relie le lac Érié et le lac
Ontario. Les populations de ces endroits, tout comme celles observées dans les
États de New York, du Vermont et du New Hampshire, sont à la limite nord de
l’aire de répartition de l’espèce en Amérique du Nord. On croit actuellement que
seules deux populations existent encore en Ontario. Elles sont toutes deux
situées dans le canton géographique de Prince Edward et dans la région de la
baie de Quinte. Dans le passé, des populations d’asclépiade à quatre feuilles ont
également été observées dans les environs du comté géographique Lennox and
Addington, aussi dans la région de la baie de Quinte et de la gorge de la rivière
Niagara.
L’asclépiade à quatre feuilles pousse dans un habitat rare dans la province
(forêts de chênes à gros fruits et de noyers tendres sur des sols minces sur
substrat de calcaire) et il existe moins de 200 plantes matures connues. Cette
espèce a été évaluée et désignée en voie de disparition par le Comité de
détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) et par la Loi
de 2007 sur les espèces en voie de disparition. À l'échelon fédéral, cette espèce
a été évaluée et désignée en voie de disparition par le Comité sur la situation
des espèces en péril au Canada (COSEPAC).
Les menaces principales contre la préservation des populations existantes
d’asclépiade à quatre feuilles en Ontario comprennent :
la perte d’habitat en raison de l’utilisation des terres à des fins
résidentielles ou agricoles;
la perte et la dégradation de l’habitat en raison de la succession des
espèces d’arbres et des espèces envahissantes;
les impacts de l’activité humaine comme la randonnée pédestre ou
l’utilisation de véhicules tout-terrain.
Le but à long terme du plan de rétablissement de l’asclépiade à quatre feuilles
est de protéger les populations connues et d’introduire de nouvelles populations
dans des habitats adéquats, si possible.
Les objectifs précis sont énumérés ci-dessous en ordre de priorité :
1. repérer et protéger les populations connues et leur habitat grâce à la
propriété publique ou à des mesures facilitant la conservation;
2. prioriser et mettre sur pied les activités de recherche nécessaires afin de
recueillir l’information requise pour rétablir efficacement l’espèce;
3. mettre sur pied un programme normalisé d’intendance à long terme afin
d’évaluer l’état des populations connues;
4. confirmer les menaces connues et potentielles des populations existantes;
5. élaborer et adopter des pratiques exemplaires de gestion afin de répondre
aux menaces connues et potentielles;
6. étudier la faisabilité de réintroduire l’espèce dans les sites actuels ou
historiques ou encore dans d’autres habitats adéquats;
7. développer une stratégie de communication et de diffusion.
Les démarches de rétablissement s’articulent autour de la protection des
populations existantes et de leur habitat, de l’intendance des populations
existantes afin de déterminer et d’atténuer les risques grâce à la gestion, de la
conservation de la réserve de ressources génétiques grâce au stockage de
gênes, de la propagation des plantes et de leur réintroduction dans les sites
actuels ou dans de nouveaux sites adéquats, si possible.
Il est recommandé que la zone minimale à considérer dans le Règlement sur
l’habitat concernant l’asclépiade à quatre feuilles comprenne la zone occupée
par les populations existantes et la communauté végétale environnante (selon la
Classification écologique des terres du sud de l’Ontario) à laquelle elles
appartiennent. Ceci permettra une croissance ultérieure, l’expansion et la
migration de ces populations. Les Règlements sur l’habitat devraient être sujets
à une révision au fur et à mesure que de l’information additionnelle sur l’écologie,
les besoins en habitat de l’espèce et de ses pollinisateurs, devient disponible.
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