ASCLÉPIADE COMMUNE – COMMON MILKWEED – ASCLEPIAS SYRIACA Historique Bien que son nom latin suppose une origine d’outremer, l’asclépiade commune est une espèce indigène que l’on ne retrouve qu’en Amérique. Signalée aux environ de Québec vers 1600, elle figure parmi les premières plantes américaines décrites scientifiquement. À l’époque, les Amérindiens se servaient des fibres de la tige comme fil alors qu’une infusion de la racine et des rhizomes procurait une stérilisation temporaire aux Amérindiennes. De nos jours, l’asclépiade commune est considérée comme une mauvaise herbe par les agriculteurs qui tentent par tous les moyens de l’éradiquer de leurs champs cultivés. Pourtant, cette espèce est nécessaire au papillon monarque, lequel se nourrit exclusivement de cette plante et ce, du stade larvaire au stade adulte. Le monarque pond même ses œufs sur le revers des feuilles de l’asclépiade. Monarque sur asclépiade Asclépiade commune en fleur Gousses à l’automne Identification L’asclépiade commune atteint une hauteur d’environ un mètre. Elle possède une tige robuste et poilue surmontée de feuilles opposées au revers velouté. Les feuilles sont épaisses, allongées et renferment, tout comme les autres parties de la plante, un latex blanc et collant considéré toxique. D’ailleurs, le bétail en pâturage évite de consommer l’asclépiade, la laissant seule au milieu d’une superficie broutée. Ses fleurs se groupent en boules roses très parfumées. Les graines sont contenues dans une enveloppe épaisse et rugueuse appelée gousse jusqu’à maturité. La gousse s’ouvre alors et laisse au vent le soin de disperser les nombreuses graines surmontées de longues soies blanches. Dispersion sur le territoire Sur le territoire de l’écosystème du ruisseau à Charette, l’asclépiade commune colonise les bordures des champs et des routes, de même que les champs abandonnés ou friches. Ce sont ces dernières qui offrent le plus de potentiel pour une récolte importante et nécessaire dans une optique de transformation et de commercialisation. Deux champs couvrant une superficie de 4,5 hectares ont donc été ciblés pour ce produit.. Comité des citoyens de Pointe-Fortune inc. 2006-2007 Récolte des gousses La récolte des gousses d’asclépiade débute vers la fin du mois de juillet et se poursuit sur une période de trois semaines. La récolte est fort simple. Il suffit de localiser les plants et de récolter toutes les gousses à point sur chacun des plants. Ainsi, les gousses non à point se sèmeront afin de perpétrer l’espèce et la récolte dans le temps. Lors de la récolte, les gousses sont déposées dans un sceau d’eau et transportées ainsi jusqu’au local de transformation où elles seront rincées à plusieurs reprises. Comme le latex qui circule dans toutes les parties de la plante est très collant, cette méthode évite bien des problèmes et des manipulations qui risquerait d’altérer l’aspect de la gousse. Productivité et commercialisation Un seul plant d’asclépiade commune peut permettre de récolter une vingtaine de gousses de grosseurs variées. Pour la récolte commerciale, des dizaines d’hectares sont nécessaires. Ceci s’explique par le fait que cette plante pousse en bordure des champs cultivés, dans les friches, en bordure des routes, bref, là où les densités peuvent être assez importantes, mais toujours sur une petite superficie. Le prix à l’achat d’un pot de gousses d’asclépiades marinées de 110 ml est de 6$. Utilisations Plusieurs parties de l’asclépiade commune sont comestibles. Au printemps, les jeunes pousses peuvent être récoltées et consommées comme les asperges. À la fin du printemps et au début de la saison chaude, les boutons floraux préférablement encore verts s’apprêtent tel le brocoli. Il est cependant recommandé de les cuire dans deux eaux afin d’éliminer le principe amer de la plante. Les fleurs contiennent un nectar sucré qui, additionné de citron et de sucre, peut produire un vin. Finalement, vers la fin du mois de juillet, la cueillette des jeunes fruits apporte un plat d’accompagnement lorsqu’ils sont frits ou marinés. Les gousses d’asclépiades marinés peuvent être utilisées dans les salades, sur des canapés, comme accompagnement tel le cornichon, sur la pizza, … Il suffit de laisser libre cours à son imagination! Références Ccpf et N. Charland. 2005. Les plantes, une multiressource. Non publié, Comité des citoyens de Pointe-Fortune inc. Fleurbec. 1978. Plantes sauvages des villes et des champs. Fleurbec/Éditeur officiel du Québec. Le Gal, G. 2003. Les plantes sauvages – Récits et recettes. Gourmet Sauvage, Montréal, Québec. Le Gal, G. 2006. Communications personnelles. Nos remerciements au ministère des Ressources naturelles et de la Faune pour sa contribution financière à ce projet. Comité des citoyens de Pointe-Fortune inc 2006-2007.