Correction
1. (a) Montrer qu’une matrice AMn(R)est non inversible si et seulement si elle est équivalente
à une matrice nilpotente.
Supposons qu’il existe NMntelle que AN. Alors
Rang A=Rang Ncar deux matrices équivalentes ont même rang,
Rang A6n1parce que N /GLnet que une matrice non inversible est de rang 6n1,
A /GLncar une matrice de rang 6n1est non inversible.
Si An’est pas inversible, elle est de rang r6n1. Considérons la matrice triangu-
laire N= (ni,j )Mnà diagonale nulle - donc nilpotente- et dont les seuls coefficients
non nuls sont les ni,i+1, pour i[[1, r]] qui valent 1. Cette matrice Nest équivalente à
Acar elle est clairement de rang r.-
(b) On suppose qu’on dispose d’une application f:Mn(R)Rqui vérifie f(O)=0, f(In) =
1et f(A×B) = f(A)×f(B)pour toutes matrices Aet B. Montrer que f(A)6= 0
AGLn(R).
Si AGLn(R), alors A×A1=In, donc f(A)×fA1= 1 d’après les
propriétés de f, si bien que f(A)ne peut être nul.
Faisons-le par contraposition en supposant que A /GLn(R)et utilisons bien
évidemment la question précédente. Il existe donc deux matrices inversibles P, Q et
une matrice nilpotente Ntelles que A=P NQ. Alors, f(A) = f(P)f(N)f(Q). Il suf-
fit alors de prouver que f(N)=0. Mais il existe kNtel que Nk= 0, si bien que
f(N)k=f(Nk) = f(0) = 0, et ainsi f(N)=0car c’est un réel.
2. Soit AMn(R)une matrice non nulle. Montrer que ker AIm A=Rnil existe une
matrice inversible A0GLr(R)telle que Aest semblable à A00
0 0.
Soit (e1,...,er)une base de ker Aet (er+1,...,en)une base de Im A. En les réunissant,
puisque ces deux sous-espaces vectoriels sont supplémentaires, nous obtenons une base Bde
Rn. Notons B= (bi,j )Mn(R)la matrice de LAdans cette nouvelle base, et montrons
qu’elle a la forme voulue. Les nrdernières colonnes de Bsont nulles car eiker Apour
i>r+ 1. Enfin, pour tout j[[1, r]], AejIm A=Vect (e1,...,er), i.e bi,j = 0,(i, j)
[[r+ 1, n]] ×[[1, r]].cqfd.
Notons B=A00
0 0, ou A0GLr(R). Commençons par montrer que Im Bet ker B
sont supplémentaires. D’après le théorème du rang appliqué à cette matrice, il suffit de mon-
trer qu’ils sont en somme directe. Soit XRn, que nous écrirons X=Y
Z, où YRr
et ZRnr. Alors BX =A0Y
0. Grâce à cette relation, on identifie facilement le noyau
et l’image de B, puisque BX = 0 A0Y= 0 Y= 0, car A0est inversible. Donc
ker B=n0
ZZRnro,et Im B=nY0
0Y0Rro. Ils sont donc bien sup-
plémentaires.
Revenons à notre matrice A. Il existe donc PGLn(R)telle que P BP 1=A. Souvenons-
nous ici qu’on ne change pas le noyau d’une matrice en la multipliant à gauche par une
matrice inversible, et qu’on ne change pas son image en la multipliant à droite par une matrice
inversible. Ainsi, ker A= ker(BP 1)et Im A=(P B). Soit alors XRn:
Xker AIm ABP 1X= 0 et YRntel que X=P BY
BP1X= 0 et YRntel que P1X=BY
P1Xker Bet P1XIm B
P1X= 0 puisque Im Bet ker Bsont supplémentaires,
X= 0 puisque P1est inversible.
Finalement, ker AIm A=Rn.
3. (a) Montrer que si AMn(R)est telle que pour tout XRn, AX est colinéaire à X, alors
il existe λRtelle que A=λIn.
Il faut bien comprendre la distinction entre l’hypothèse et la conclusion : on suppose que
pour tout XRn, il existe λXRtel que AX =λX.X, et on cherche à prouver
que ce scalaire λXest indépendant de X. Prenons donc Xet YRnet montrons que
λX=λY:
AX =λX.X,AY =λY.Y et A(X+Y) = λX+Y.(X+Y). Ainsi, λX.X +λY.Y =
λX+Y.(X+Y), d’où l’on déduit que λXλX+Y.X +λYλX+Y.Y = 0.
Si (X, Y )est libre, on a alors effectivement l’égalité λX=λX+Y=λY, qui était le
résultat attendu. Enfin, si Y=α.X alors AY =α.AX =αλX.X =λX.Y , donc à
nouveau λX=λY.
(b) En déduire que si Mn’est pas colinéaire à In, il existe une base (e1,...,en)de Rntelle
que e2=Me1.
Si Mn’est pas colinéaire à In, d’après la question précédente, il existe e1Rnqui
n’est pas colinéaire à Me1. La famille (e1, M.e1)est donc libre, et on conclut avec le
théorème de la base incomplète.
(c) Montrer, par récurrence sur n>1que toute matrice AMn(R)de trace nulle est sem-
blable à une matrice de diagonale nulle.
P(n) :
AMn(R),Si Trace A= 0,alors PGLn(R)/P 1AP =
0...
0....
.
.
.
.
.......
... 0
P(1) est vrai car la seule matrice de taille 1et de trace nulle est la matrice nulle, qui est
semblable à elle-même.
Soit n>1tel que P(n)est vrai. Montrons que P(n+ 1) est vrai. Ecartons le cas
A, de trace nulle, est colinéaire à In, car alors, c’est encore la matrice nulle, et le
résultat est encore vrai. Soit donc Ade trace nulle et non colinéaire à In. D’après la
question précédente, il existe une base B= (e1,...,en)de Rntelle que e2=Me1.A
est alors semblable à Mat β(LA) =
0b12 . . . b1n
1b22 . . . b2n
0
.
.
.
.
.
.
0bn2. . . bnn
. La trace étant invariante
par similitude, 0 = Trace A=b22 +···+bnn. Par hypothèse de récurrence, il existe
alors PGLn1telle que P1
b22 . . . b2n
.
.
.
.
.
.
bn2. . . bnn
P=
0...
0....
.
.
.
.
.......
... 0
, que
1
nous noterons CMn1(R). Il suffit alors de s’assurer que l’inverse de la matrice de
taille nsuivante 1 0
0Pest 1 0
0P1, puis que
1 0
0P1
0b12 . . . b1n
1b22 . . . b2n
0
.
.
.
.
.
.
0bn2. . . bnn
1 0
0P=0
C.
Finalement, Aest semblable à Mat B(LA)qui est elle-même semblable à la matrice de
diagonale nulle 0
C.
2
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !