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1 – LE GERANIUM ROSAT : HISTOIRE ET BOTANIQUE
1.1 Histoire de son introduction et de son implantation
Le géranium rosat aurait été importé du Cap de Bonne Espérance vers 1690 par Bentinck,
et distillé initialement par Recluz en 1819 à Lyon.
Au milieu du XIXème siècle, la véritable rose du Levant (Rosa damascena Mill.) devenant
rare et le prix de son huile essentielle très élevé, contraignit les parfumeurs de l’époque
de rechercher de nouvelles sources d’essences à odeur de rose. D’où les essais de culture
de géranium rosat par Demerson et les premières plantations dans la région de Grasse
pour la production d’huile essentielle.
La culture s’accommodant mal des contraintes climatiques et économiques du Sud de la
France, très rapidement sous l’impulsion de sociétés grassoises, A. Chiris en particulier,
de nouvelles plantations furent développées en Afrique du Nord, et à la Réunion, l’île
Bourbon, en 1880 A. Chiris fonde à Boufarik, de très grandes plantations et une usine,
sous la direction de Gros et Monk.
A la Réunion, dès 1880 les cultures se développent et c’est en 1882 les premières
distillations par Arnoux.
Si l’origine des plants de géranium pour parfumerie n’est pas réellement connue, les
boutures ayant servi à réaliser les premières plantations sont issues de pieds mères
introduits d’Afrique du Sud, où s’ils proviennent de sélections réalisées en France ou en
Angleterre par quelques jardiniers perspicaces, deux hypothèses que l’on trouve dans la
littérature ancienne. Mais l’accord semble exister pour dire que les plantations établies
dans le monde à la fin du XIXème siècle, ont toutes été à partir de boutures provenant
du Sud de la France, en notant toutefois qu’il existe plusieurs cultivars
phénotypiquement très proches mais suffisamment différents pour les distinguer
visuellement.
1.2 Aspects botaniques des géraniums et du géranium rosat
-Systématique
Pour E. Guenther, la taxonomie des plantes cultivées dans le monde pour la production
des huiles essentielles commerciales de géranium est l’objet de beaucoup de
controverses donnant lieu à une confusion considérable.
Voici un résumé historique de ces travaux de taxonomie :
-1633 Première mention de Géraniacée sud-africaine (Chelsea-Londres)
-1687 Jardin botanique de Leyde
-1724 Millet mentionne sept espèces de géranium bec de cigogne
-1768 48 espèces de ces géraniums particuliers
-Puis c’est l’introduction accélérée de Pélargoniums d’Afrique australe fournissant un
grand nombre d’hybrides naturels et artificiels, sélectionnés ou crées par des jardiniers
-1895 L’Index Kewensis mentionne plus de 1 400 noms de Pélargonium
-1912 On répertorie 230 espèces naturelles authentiques.
Différentes tentatives de classification furent faites.