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Préservation de la flore
ENVIRONNEMENT
Biodiversité
Maîtrise des impacts
EN-APR02
EIFFAGE
Fiche Opération
CONCESSIONS
16/04/2012
Sauvetage despèces floristiques protégées
par transfert de sol et recréation de milieux
prairiaux alluviaux naturels
Lors de la construction du contournement autoroutier de l’A406
au sud de Mâcon dans le Val de Saône, APRR a mené deux
opérations innovantes dans le cadre des mesures
compensatoires en faveur de la biodiversité.
Les prairies humides du Val de Saône abritent en effet un
cortège floristique aux caractéristiques bien particulières et dont
nombre d’espèces sont protégées, comme l’Œnanthe à feuille
de Silaüs, la Fritillaire pintade, l’Ail à tige anguleuse et la Laîche
à épis noirs.
Le transfert de sol
L’enjeu du transfert de sol était de sauvegarder les plantes en déplaçant l’ensemble de leurs
rhizomes et systèmes racinaires, sans réaliser d’acquisition foncière spécifique.
Le transfert de sol ne pouvait être effectué par simple décapage sur 15 à 20 cm de terre
végétale, compte tenu de la biologie des espèces concernées dont certaines se développent
par rhizomes (donc plus profondément que les bulbes).
Après réalisation de plusieurs essais, le protocole a été présenté au Conservatoire Botanique
Alpin qui a donné son aval pour l’expérimentation de la solution, en soulignant l’importance du
jointement des plaques transférées.
En mars 2009, 2 700 de sols l’Œnanthe était potentiellement présente ont été
transplantés sur 8 000 m² de prairies inondables. Les travaux écologiques ont été réalisés avant
le cycle annuel de l’Œnanthe et en dehors de la période de crue.
La transplantation en elle-même s’est effectuée en plusieurs étapes :
découpe des plaques de 1 m² sur 50 cm d’épaisseur,
enlèvement des plaques à l’aide de modules réalisés sur mesure (photos 2 page suivante)
et chargement sur remorque,
préparation de la zone de réimplantation par décapage de la terre végétale sur 30 cm de
profondeur à la pelle mécanique, et griffage du fond de forme pour faciliter l’enracinement,
repositionnement des plaques avec jointement mécanique,
finition manuelle pour assurer un bon contact entre les deux sols,
comblement de la zone de prélèvement avec mise en place de bandes de sable tous les
10 m afin de créer des barrettes drainantes,
stockage de la terre végétale décapée, puis utilisation en pied de talus autoroutiers.
Critères
développement
durable
Préservation de la biodiversité
locale
Ces actions préservent la biodiversité
caractéristique du Val de Saône, voire
en améliore le potentiel écologique
par réimplantation d’espèces
floristiques indigènes.
Expérimentation
Expérimentations à grande échelle
avec suivi sur plusieurs années par le
comité scientifique de suivi des
mesures environnementales de
l’A406.
Mobilisation du service R&D d’une
entreprise d’espaces verts pour
présenter un protocole et une
technique de transfert de sol réaliste
(ISS Espaces Verts).
Partenariats
Maître d’ouvrage (APRR), acteurs
locaux, CUMA local, exploitants
agricoles assurant la gestion des
parcelles en prairies de fauche.
Consommation maîtrisée d’espaces
Technique limitant les acquisitions
foncières et permettant la gestion des
parcelles en prairies de fauche.
Optimisation et approche globale
Croiser les exigences hydrauliques
avec celles liées à la biodiversité a
permis d’optimiser la mise en œuvre
des différents types de compensation.
Savoir pour l’avenir
Augmentation des connaissances sur
les espèces et suivi scientifique de
l’évolution du cortège floristique
manipulé et des prairies recréées.
Fritillaire pintade
Œnanthe à feuille de Silaüs
Ail anguleux
Concessions
Fiche Opération
EN-APR02 : Préservation de la flore
16/04/12
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La recréation de prairies
En sus de cette réimplantation par transfert de sol, la recréation
de prairie a été réalisée sur deux sites préalablement décaissés
par APRR afin de créer un volume compensatoire aux remblais de
l’A406 en cas de crue (l’autoroute traverse la vallée inondable de
la Saône).
De par leur nouvelle destination, ces terrains avaient un caractère
de zone humide, avec une mise en eau pour la crue biennale ou
supérieure. Ceci convenait donc pour une valorisation écologique
et la recréation d’un milieu prairial caractéristique des vallées
inondables, avec gestion agricole.
Les négociations avec les agriculteurs ont permis à APRR
d’identifier les prairies des prélèvements de graines pouvaient
être organisés, et de trouver les méthodes adaptées aux
interventions (récolte des graines, stockage, semis…), en
particulier auprès de la CUMA.
La quantité de production grainière d’une prairie naturelle a par
ailleurs été évaluée afin de :
définir les besoins en surfaces de prélèvement,
étudier les conditions et la durée de stockage des graines
récoltées pour éviter la fermentation et la chauffe du semis.
Après préparation des sols et division des zones en trois secteurs,
chacun d’eux a reçu un semis différent : 100 % naturel, 100%
« industriel », et 50 naturel / 50% « industriel ».
Les moyens mis en œuvre et l’organisation ont permis
l’ensemencement avec les graines naturelles récoltées dans les
prairies existantes moins de 48h après leur prélèvement.
Crédits photos : Photothèque APRR
Sauvegarde des graines
2 Atelier de réimplantation
2 Atelier de réimplantation (suite)
2 Atelier de réimplantation (suite)
_____________________
*CBN : Conservation Botanique National alpin de Gap-Charance
*CNPN : Conseil National de Protection de la Nature
*CUMA : Coopérative pour l’Utilisation de Matériels Agricoles
Dans les deux cas de sauvetage,
APRR a sollicité plusieurs acteurs
spécialisés : entreprises d’espaces
verts, exploitants agricoles, CUMA*
locale, bureaux d’études écologue /
botaniste, CNPN* et CBN*.
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