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Le Conseil économique et social s’est saisi le 27 avril 1999 de la question
de « l’avenir des systèmes de retraite », et a confié l’élaboration d’un avis sur ce
thème à la section des affaires sociales.
La saisine a été confirmée par le Bureau du 5 octobre 1999, la section des
affaires sociales désignant M. René TEULADE comme rapporteur le 6 octobre
1999.1 2
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INTRODUCTION
Dans un récent discours, le Président de la République, Monsieur Jacques
Chirac, soulignait le caractère prioritaire de « la question de l’avenir des
retraites », considérant que « ne pas y répondre dès maintenant, c’est accepter
qu’elle soit tranchée à la dernière minute par l’augmentation des prélèvements
obligatoires, par la diminution des droits à pension ou par les deux à la fois ».
Le Premier ministre, Monsieur Lionel Jospin, affirmait de même la
nécessité de réformes pour garantir l’avenir des retraites par répartition,
« expression de la solidarité entre les générations… » et, par là, « facteur de
cohésion nationale ». Il observait que, pour être comprises et acceptées par les
Français, ces réformes devaient faire l’objet d’une véritable concertation et
qu’elles ne devraient pas opposer « les retraités et les cotisants, le secteur privé
et le secteur public, et dans celui-ci les différents régimes ».
Notre assemblée est convaincue de cette nécessité. L’allongement de
l’espérance de vie est la donnée fondamentale, permanente et structurante à
partir de laquelle doit s’articuler toute notre réflexion. C’est un progrès
considérable de l’humanité. Aussi, loin de se limiter à un simple débat financier,
la question des retraites relève d’un choix de société dont le Conseil économique
et social, organe représentatif des forces vives de la Nation, ne saurait être
absent. C’est la raison pour laquelle, dans la continuité de son étude récente sur
« Les perspectives socio-démographiques à l’horizon 2020-2040 », il s’est, le
27 avril 1999, saisi d’un avis sur « le devenir des systèmes des retraites ».
Notre assemblée espère que cet avis contribuera à éclairer les pouvoirs
publics, et plus largement les Français, quant aux évolutions nécessaires pour
garantir le niveau des pensions et pour asseoir leur pérennité, dans le respect des
principes fondateurs qui devraient continuer de s’imposer pour l’organisation des
systèmes de retraite.
1 Une motion préjudicielle, déposée par M. Philippe Dechartre, membre du groupe des personnalités
qualifiées, et demandant le renvoi pour saisir pour avis la section des finances et celle des
problèmes économiques généraux et de la conjoncture a été rejetée au scrutin public par 125 voix
contre, 45 pour et 10 abstentions (voir en annexe le résultat de ce scrutin).
2 L’ensemble du projet d’avis a été adopté au scrutin public par 100 voix, contre 62 et
39 abstentions (voir en annexe le résultat du scrutin n° 1).