de Saxe, que Seymour identifie à Barthélemy l’Anglais. Enfin, s’il s’agit bien de notre
emy, il serait mort en 1272. Le problème, c’est que pour toutes ces informations,
Michael Seymour a été trouver des références à divers Barthélemy dans les sources
allemandes de l’époque concernant les frères mineurs en Europe centrale, et pour tous ces
rthélemy il a constitué une espèce d’identité commune. Cependant, pour les dernières
données, il s’agit en fait d’un certain Barthélemy de Prague
; mais ceci ne semble pas poser de
difficulté majeure pour Seymour. Donc, on se rend compte que cette extensio
biographie est pour le moins hypothétique. En définitive, tout ce que nous pouvons affirmer
avec certitude c’est que frère Barthélemy, franciscain originaire d’Angleterre, a enseigné
l’exégèse biblique au couvent de son ordre à Paris à la fin des a
nnées 1220 et, à partir de
1231, à celui de Magdebourg, où il mourut probablement après 1250.
Une encyclopédie sur Dieu et toute la nature créée
Mais le titre de gloire de Barthélemy l’Anglais est d’être l’auteur du
Livre des propriétés des choses
), importante encyclopédie sur la nature divisée en
19 livres, rédigée en latin à l’intention de ses frères franciscains comme outil pour la
prédication, dans un souci d’exégèse biblique et d’édification, s
elon la visée augustinienne
traditionnelle de beaucoup d’encyclopédistes médiévaux. C’est à Paris peut
Barthélemy conçut le projet de son
, qu’il composa à Magdebourg
dans les années 1240 à partir d’informations scientifique
s tirées d’écrits religieux et profanes
ou inversement. Les deux auteurs les
plus fréquemment cités sont Isidore, évêque de Séville (patron des encyclopédistes, et
aujourd’hui des informaticiens
et Aristote, le philosophe par excellence pour un homme du
Moyen Âge. Influencé par la documentation disponible, Barthélemy mêle conceptions
néoplatoniciennes et aristotéliciennes. Le plan de l’œuvre est guidé par un principe
hiérarchique inspiré du Pseudo
: Dieu (et les anges), l’homme, le monde.
Les subdivisions s’ordonnent sur le Créateur et la description de toute la nature créée. Les 19
peuvent être rassemblés en trois groupes
ent sur les matières spirituelles (Dieu, les anges et l’âme), les livres 4 à 7 traitent des
dimensions naturelles et corporelles de l’homme (les éléments, le corps humain, les états de
l’homme et les maladies) et les livres 8 à 19 traitent du monde en géné
ral (le monde et le ciel,
le temps, la matière et la forme, l’air, les oiseaux, l’eau et les poissons, les montagnes, les
pays et provinces de la Terre, les pierres, les herbes et les plantes, les animaux, et finalement,
dans un livre qui apparaît comme ét
ant nettement en marge des précédents, les «
qui incluent notamment les couleurs, les odeurs et les saveurs). Contrairement à d’autres
encyclopédies contemporaines (comme par exemple le
Beauvais, la vaste et la plus
exhaustive des encyclopédies médiévales), l’histoire,
l’hagiographie, les arts et les sciences n’y apparaissent pas en tant que tels car la visée n’est
pas épistémologique, mais pratique. L’ouvrage est maniable et utile au quotidien, notamment
ormations sur la géographie et la médecine.
Manuscrits, traductions, éditions imprimées
: un formidable succès de diffusion
Conservé dans plus de deux cents manuscrits latins, le
plus populaire des encyclopédies médiévales,
atteignant très rapidement une audience
beaucoup plus large que le cadre initial des milieux franciscains pour lesquels l’œuvre avait
été concue au départ. Barthélemy l’Anglais est en effet dans toutes les bibliothèques
médiévales. Si l’on cartographie ce
la, on constate que tout l’Occident latin est couvert. On
trouve des manuscrits de la Scandinavie à la Sicile, de l’Angleterre à la Bohème. Tous les