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Les informations diffusées par les réseaux sociaux constituent aujourd’hui un moyen de
communication à ne pas négliger. L’INPES doit intervenir de façon structurée et officielle sur les
réseaux sociaux. Le site de l’ANSM constitue une source précieuse d’informations mais tous les
acteurs, et en particulier les médecins prescripteurs, n’ont pas forcément le temps de le consulter.
La connaissance des effets indésirables des vaccins constitue un facteur indispensable à l’adhésion
à la vaccination, pour les professionnels de santé comme pour les usagers. Une information directe
pour les professionnels de santé concernant notamment les effets indésirables des vaccins apparaît
nécessaire. Le grand public doit disposer d’une information validée notamment par la DGS et les
agences de sécurité sanitaire sur les effets indésirables des vaccins. Afin de permettre une décision
éclairée, il est également essentiel que l’information sur les effets indésirables des vaccins soit
complétée par une information sur les risques évités par le vaccin et sur l’efficacité des vaccins.
Les professionnels de santé doivent également être informés de façon directe d’éventuelles tensions
d’approvisionnement, des motifs de ces tensions et des évolutions possibles dans ces domaines.
Parvenir à une confiance retrouvée sur la vaccination nécessite l’implication des professionnels de
santé ce qui suppose une information transparente et régulière sur l’ensemble des sujets relatifs à la
vaccination. La Direction générale de la santé, avec les contributions des Agences de santé
concernées et en lien avec les professionnels de santé, doit éditer un bulletin électronique
périodique à destination des professionnels de santé sur les derniers développements concernant les
vaccins et les politiques de vaccination. Il doit être accessible sans restriction sur internet.
L’adhésion à la vaccination nécessite une transparence et une clarté des messages qui
suppose un pilotage du système où chacun des acteurs de la politique vaccinale trouve sa
place. La complexité du système et l’importance des enjeux de santé publique imposent d’affirmer
clairement le pilotage de la politique vaccinale par la DGS. Les échanges entre l’ANSM, l’ONIAM
et la DGS devraient être davantage formalisés afin de potentialiser les connaissances en matière de
survenue et d’indemnisation des effets indésirables. La communication entre la DGS et les
professionnels de santé, libéraux et hospitaliers, devrait être renforcée par des temps d’échange
réguliers et structurés autour des sujets de santé publique dont celui de la vaccination. Un comité
des parties prenantes, présidé par la DGS sera sollicité régulièrement pour faciliter la
compréhension mutuelle des différents acteurs et éclairer la décision publique en matière de
vaccination. Le CTV joue un rôle d’expertise multidisciplinaire intégrant notamment expertise
médicale et économique qui plaide pour son rattachement à la HAS. Le CTV est également amené
à répondre en urgence à des saisines de la DGS or ce type de mission s’intègre mal dans une
structure comme la HAS. Un comité d’experts doit assurer la réponse aux saisines en urgence de la
DGS sur des sujets relatifs à la vaccination. L’InVS et L’INPES, qui devraient être réunis dans la
future Agence de santé publique, constituent des partenaires incontournables pour élaborer et
adapter la politique vaccinale. Le rôle de l’ANSM sur les effets indésirables des vaccins, leur
efficacité et leur disponibilité conditionne également l’efficacité de la politique vaccinale. Les
médecins et les professionnels de santé sont des partenaires incontournables.
L’absence de reste à charge pour le patient apparaît comme un vecteur d’adhésion à la
vaccination mais pas la gratuité. Lors des auditions, le reste à charge des patients n’est pas
apparu comme un frein à la vaccination. Le taux de couverture vaccinal n’est du reste pas meilleur
pour les vaccins remboursés à 100% par l’assurance maladie (grippe pour les populations ciblées,
ROR) que pour les vaccins remboursés à 65% par l’assurance maladie comme celui ciblant le
pneumocoque. La gratuité des vaccins entraînerait un transfert de charge des assurances maladies
complémentaires vers l’assurance maladie obligatoire. Or, il n’est pas certain que ce gain réalisé
par l’AMC se répercute sur les assurés.
Pour des vaccins particulièrement coûteux comme les vaccins anti-HPV, le critère financier
peut intervenir mais il semble que ce soit à la marge. Lors des auditions, le coût de vaccin anti-
HPV a parfois été cité comme un frein à la vaccination, mais pas comme le frein principal, attribué
aux inquiétudes liées aux effets indésirables potentiels.