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Résumé du rapport n°2003141 présenté par M. Jean-Paul BASTIANELLI, M. le Docteur Sylvain PICARD,
Mme Maryse FOURCADE et Mme Liliane SALZBERG, membres de l’Inspection générale des affaires sociales.
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IGAS Mission d’enquête sur les fermetures de lits en milieu hospitalier Décembre 2003
durant l’été 2003
Le rapport de la mission d’expertise et d’évaluation du système de santé pendant la
canicule de l’été 2003 a mis en exergue le phénomène de fermeture estivale de lits
d’hospitalisation comme l’une des difficultés importantes rencontrées par le système sanitaire
pour faire face à la crise.
Le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées a, en conséquence,
souhaité qu’une mission de l’inspection générale des affaires sociales soit diligentée pour
faire l’analyse de ce phénomène et faire des propositions de mesures pour assurer une
complémentarité des établissements de santé dans les territoires garantissant le bon
fonctionnement des urgences.
La mission, confiée à M. Jean-Paul BASTIANELLI, au Docteur Sylvain PICARD, à
Mme Maryse FOURCADE et à Mme Liliane SALZBERG, membres de l’inspection générale,
a utilisé les données disponibles concernant les prévisions et les réalisations des fermetures
hospitalières estivales 2003 et procédé à une enquête plus précise concernant les régions Ile-
de-France, Bourgogne et Centre. Elle a, en outre, complété son analyse sur les fermetures de
lits et leur réactivation en se rendant dans les principaux centres hospitaliers de ces trois
régions.
La direction de l’hospitalisation et de l’offre de soins (DHOS) a demandé en 2002 aux
Agences Régionales de l’Hospitalisation (ARH) de procéder à une organisation garantissant la
continuité des soins pendant les périodes estivales et de lui transmettre à la fin de chaque mois
de septembre un bilan régional des fermetures. Ce dispositif a été rappelé en mai 2003 et
complété par une demande aux ARH de transmettre à l’administration centrale les prévisions
de fermetures de lits en mai suivi d’un envoi chaque quinzaine de tableaux hebdomadaires
des fermetures réalisées.
Cette procédure, dont la mission note qu’elle a généralement été convenablement
appliquée tant par les ARH que les DDASS, a constitué un indéniable progrès par rapport à la
situation antérieure. Elle comporte néanmoins ses limites puisque les remontées d’information
qu’elle prescrit prennent la forme d’agrégats régionaux qui masquent les disparités
éventuelles entre établissements. De surcroît, la périodicité de ces remontées d’information ne
leur permettent pas de présenter un intérêt opérationnel au regard de l’alerte.
L’analyse du phénomène de fermeture de lits hospitaliers pendant l’été 2003 permet
d’établir que, dans leur majorité, les établissements n’ont pas procédé à des réductions de leur
capacité significativement différentes de celles qui figuraient dans leurs prévisions.
Ce constat souffre toutefois d’un certain nombre d’exceptions : en région Rhône-
Alpes, 5 % de lits supplémentaires de médecine-chirurgie-obstétrique (MCO) par rapport aux
prévisions ont été fermés en août ; en Bourgogne 3,4 % ; à l’Assistance Publique – Hôpitaux
de Paris (AP-HP), 2,1%.
Cependant, l’analyse du phénomène d’afflux des patients pendant la crise ne montre
pas de lien, pour un établissement donné, entre le respect des prévisions de fermeture et les
difficultés rencontrées. En effet, les capacités de réaction des établissements dépendent moins
du taux global de fermeture que de la nature des lits fermés et du réseau de lits d’aval
mobilisables.