Générale de Santé – Comité médical – octobre 2010
Recommandations du Comité Médical
pour le fonctionnement des CME de Générale de Santé
Si avec la Loi de 1991, les médecins formaient de plein droit une conférence médicale
chargée de veiller à l'indépendance professionnelle des praticiens, de participer à
l’évaluation des soins, et de donner son avis sur la politique médicale comme sur
l'élaboration des prévisions annuelles d'activité, les textes n’apportaient aucun élément pour
en définir un cadre concret. Sur cette base théorique, la Loi HPST a inscrit la CME
(Conférence Médicale d’Etablissement) comme un acteur à part entière d’organisation et de
pilotage des établissements privés de santé. La loi impose ainsi que l’attribution des MSP
(missions de service public) n’intervienne qu’après que la CME ait été consultée. Le
législateur a voulu en effet s’assurer qu’établissements, médecins et Direction parlent d’une
même voix sur une mission de prise en charge des patients.
Mode d’organisation de la CME
Structuration de la CME
Tous les médecins sont membres de droit de la CME qui se structure librement. Elle peut
opter pour le régime d’association de loi de 1901. Constituée en personne morale, la CME
est alors indépendante et peut contracter aussi bien avec l’établissement qu’avec la tutelle.
Ce statut lui confère a priori davantage de libertés mais la contraint au formalisme en vigueur
(dépôt en préfecture, tenue d’Assemblées Générales annuelles, élection et réunions du
bureau, rédaction de comptes rendus, propositions d’ordres du jour précis, etc.).
Actuellement, son statut juridique n’est entièrement compatible avec la nature de ses
missions. D’une part, la CME dépend de l’établissement, de l’autre elle doit veiller à
l’indépendance des praticiens. Ce hiatus se révèlera plus fortement encore, lorsqu’elle sera
amenée à contractualiser avec sa tutelle et sa direction. Sa décision de signer ou non des
avis sera contredite par sa dépendance à l’établissement, et risquera de brouiller le jeu des
responsabilités juridiques.
Enfin, il y a un risque d’incompatibilité entre les règles de responsabilité découlant du statut
associatif et le volet financier de certaines de ses missions. A cet effet, la conférence des
présidents de CME réclame en vain un cadre juridique particulier et souhaiterait voir les CME
prendre davantage d’autonomie. Il faut donc trouver la structure qui pourra recevoir ces
financements et éviter aux praticiens tous risques financiers et par extension juridiques…
La structuration de la CME
Dans les grands établissements, la CME se structure en collèges de spécialités. En effet, à
chaque fois qu’il y a un problème ou un sujet de débat, le bureau de la CME n’est pas
forcément le bon interlocuteur à solliciter. Cela permet également à la direction d’échanger
avec des personnes ressources avant de tenir ses Assemblées Générales ou de réunir le
bureau élargi (qui regroupe le bureau de la CME et les représentants de chacun des
collèges). En revanche, nommer de plein droit les présidents de collèges au sein du bureau
de la CME s’avère incompatible avec son organisation dans les grands établissements.
L’inflation de membres au bureau de la CME réduit concomitamment son efficacité (ne
serait-ce qu’en termes d’emploi du temps et de calendrier de réunion). Sans compter que
l’élection des membres du bureau par les médecins les rend plus légitimes à leurs yeux.
C’est donc à la CME, dans son règlement intérieur, de définir et de regrouper chaque
spécialité, afin d’éviter qu’elle ne soit disséminée en autant de collèges… Enfin, une fois
mise sur pied, cette architecture garantit une bonne circulation de l’information.