Bibliothèque des expérimentations pédagogiques
RENNES 08/07/2017
2017B Ailleurs et Autrement : La classe
transplantée
Collège Louis de Chappedelaine
Rue JULES FERRY , 22640 PLENEE JUGON
Site : http://www. [email protected]/
Auteur : Anne LIDEC
Un voyage scolaire : rien de plus banal ; dans le « Val de Loire » avec des 5ème cela manque d’originalité. Mais un projet bâti
autour d’une volonté commune : « délocaliser la salle de classe ». Un projet né d'une discussion en salle des personnels, né
d'une envie de fédérer une équipe de collègues.
La destination est avant tout un prétexte pour faire vivre un voyage dans tous les sens du terme car il génère le mouvement.
Au déplacement physique amenant à explorer et à s’émerveiller, s’ajoute un déplacement pédagogique où l’enseignement se
fait hors les murs et où les frontières entre les disciplines disparaissent. Enseigner ailleurs, enseigner autrement.
Partir ensemble, enseignants et élèves, vivre au quotidien une aventure différente. Fédérer un groupe de 90 enfants et adultes
partageant une confiance mutuelle et un plaisir de faire ensemble qui se retrouve ensuite au sein du collège. Au-delà d’un
voyage scolaire, il s’agit surtout d’une expérience humaine et pédagogique. Voilà notre projet !
Plus-value de l'action
Délocaliser la salle de classe permet l’émergence d’une liberté pédagogique et éducative. Enseigner ailleurs c’est enseigner
autrement.
Nombre d'élèves et niveau(x) concernés
Il s'agit d'un projet en lien avec les programmes disciplinaires du niveau 5ème. Tous les élèves de ce niveau sont concernés
et participent au séjour Val De Loire, soit 90 élèves en moyenne répartis sur 3 ou 4 classes en fonction des années scolaires
A l'origine
Le collège Louis de Chappedelaine se situe en milieu rural et accueille un public scolaire dont les CSP défavorisés sont en
constante augmentation et avoisinent les 50%.
L'offre culturelle éloignée est un élément diagnostic qui donne tout son sens à l'Ecole : institution, lieu d'apprentissage,
d'éducation et de culture.
A chaque sortie extérieure, les élèves se montrent enthousiastes, respectueux et acteurs de leurs apprentissages. Ces
aspects apparaissaient comme des éléments encourageants à la mise en place d’un séjour.
On constate que ce sont des élèves pour qui la pédagogie de projet permet une mise en action, des réalisations concrètes, et
donne donc du sens aux apprentissages.
La région du Val de Loire offre un panel large d’activités permettant à plusieurs disciplines de trouver une entrée du
programme à aborder.
La classe de 5ème est un niveau propice au séjour sur le territoire national. Leurs aînés le quittent pour un séjour à dominante
linguistique. 
Objectifs poursuivis
Trois mots peuvent résumer aujourd'hui les objectifs du projet Val De Loire : Engagement, Culture et Partage. Au fil des
éditions, ce voyage a pris et prend la forme d'une classe "délocalisée", ou plutôt transplantée à l'échelle de tout un
niveau, dans un collège rural.
L'Engagement : Le principe retenu initialement était de revenir aux fondements même de la notion de voyage à visée scolaire.
L'engagement des élèves dans et hors le collège est l'un des objectifs poursuivis tant dans l'approche pédagogique
qu’éducative des enseignants engagés sur le projet. C'est un engagement des adultes dans la conception des séquences de
cours pour placer l’apprentissage sous l’angle du ressenti, de la découverte par les sensations, dans un autre cadre que celui
de la salle de classe, de la cour de récréation, de la salle d'étude. C'est un engagement des élèves dans la définition même de
la pédagogie de projet : apprendre activement à travers la réalisation de productions concrètes.
Tout au long du séjour, la Culture scientifique, historique, littéraire, artistique et sportive est au cœur des activités et séances
pédagogiques proposées. Dès la première édition du voyage un grand nombre de collègues accompagnateurs a
spontanément proposé une « activité », une « visite » en lien avec sa discipline.
Enfin le Partage est devenu l’un des objectifs premier du projet. Il était évident que le fait de vivre 24h/24 avec les élèves
permettrait d’échanger différemment avec eux mais nous n’avions pas pleinement conscience de toute la richesse et de toute
la plus-value que cela apporterait aux élèves et aux adultes. Chacun, professeur, CPE et élèves, a œuvré de son côté et en
amont à la préparation de ce temps fort de l’année. Chaque activité, pédagogique ou non, a aussi pour objectif d’améliorer la
cohésion du groupe, de développer l’entraide et la coopération, de découvrir et de respecter l’Autre qu’il soit camarade ou
enseignant …
Description
Les apprentissages (en amont, in situ et en aval du séjour) s'inscrivent dans les programmes disciplinaires et constituent les
fondations du projet.
Les visites guidées de la première édition, laissent place à la création par l'équipe de l’intégralité des supports pédagogiques,
afin de maîtriser les apprentissages des élèves et de pouvoir ainsi, non seulement avoir des exigences d’enseignant sur les
documents, mais aussi de pouvoir les travailler avec les élèves en amont et en aval du séjour.... La salle de classe est alors
réellement délocalisée. La création de ces supports sera l'occasion d'instaurer un travail collaboratif en amont, de s’intéresser
aux disciplines des autres et de devenir un professeur pluridisciplinaire, d'enrichir ses propres activités, parfois même de
découvrir les multiples passerelles entre les disciplines. Pour la troisième édition, qui s'écrit actuellement, la volonté reste la
même : le choix des visites s’adapte à la réécriture des nouveaux programmes et à la réforme.
Lors du voyage, tout est prétexte à apprendre et on apprend tout le temps. Travailler hors les murs et hors de l’espace confiné
de la salle de classe offre la possibilité d’un travail riche sur l’appropriation par l’expérience vécue et par les sensations.
L’apprentissage devient sensoriel. De plus, le choix que chaque accompagnateur garde son groupe et enseigne autre chose
que sa propre matière, permet aux élèves de comprendre que l’enseignant ne maitrise pas tout, ne comprend pas tout. On
désacralise l’image du professeur pour mieux valoriser le plaisir que procure le fait d’apprendre, d’expliquer, d’enseigner.
Souvent ce seront les élèves eux-mêmes qui, par leur sensibilité, leurs aptitudes, prendront le temps de nous initier à une
expérience scientifique, à une œuvre d’art. Et puis voyager c’est découvrir, découvrir c’est s’émerveiller. A plusieurs reprises,
l’effet de surprise sera partie intégrante du projet, des visites : surprises préparées par les accompagnateurs ou par les élèves
!
La rédaction de règles communes, la préparation de temps de convivialité, de prise d'initiative, de responsabilités et d'échange
ont créé un cadre bienveillant et donné le ton du voyage.
Dans le cadre de la Réforme, deux EPI sont nés autour du temps fort qu’est le voyage. Le premier a pour thème « Les Jardins
» : il est traité en français, SVT, mathématiques et Arts Plastiques. Le travail est mené en collaboration avec une architecte
paysagiste. Le second est construit autour du « Carnet de voyage ». (Français/Arts Plastiques). Quelques exemples de
carnets de voyage (et journaux de bord) de l’an passé : https://padlet.com/anne_lidec/w6mr0l04b4en
Modalité de mise en oeuvre
1) Délocaliser la salle de classe : Initialement, la plupart des visites étaient guidées par des professionnels du tourisme. En
effet, il était difficile de concevoir des visites à distance et il semblait évident que les visites guidées seraient plus riches pour
tous. Il y a seulement pour le domaine de Chaumont où trois ateliers ont été créés par les enseignants : - un atelier histoire :
étude de la façade extérieure du château pour faire le lien entre l’époque médiévale et l’architecture de la Renaissance. - un
atelier arts : découverte des œuvres contemporaines installées dans le parc du château. - un atelier SVT : étude des
matériaux de construction du château (ardoise et tuffeau) et initiation à la mesure des arbres telle qu’elle avait lieu à la
Renaissance. Une première expérience réelle de délocalisation de la salle de classe ! Au retour du voyage, en collectant les
impressions des élèves sur les visites proposées, il est rapidement apparu qu’ils avaient largement préféré lorsque les
enseignants étaient les concepteurs des ateliers. Du point de vue des enseignants, il était communément admis que la qualité
des visites guidées était inégale en fonction de l’intervenant
2) Expérimenter la pluridisciplinarité : deux enseignants (français et arts plastiques) de l'équipe ont créé ces supports à
dominante historique sortant ainsi de la zone de confort qu’est leur propre discipline. La charge de travail demandée pour
acquérir les connaissances historiques nécessaires est importante, mais rapidement ce qui est en jeu est comment faire
comprendre, comment rendre les élèves acteurs : tout cela n’est que pédagogie ! A Chaumont, la première année, les
groupes passaient d’un atelier à l’autre (cf. paragraphe précédent) et étaient encadrés par les enseignants de la discipline
concernée. Toutefois, l’inconvénient majeur reposait sur le fait de devoir parfois gérer un groupe d’élèves que l’enseignant
n’avait pas forcément en classe. Lors de la préparation de la deuxième édition il est rapidement décidé que chaque
accompagnateur aurait en charge le même groupe d'élèves du début à la fin. Chacun a alors dû fournir un travail conséquent
afin d'être capable, quelle que soit sa discipline, de mener à bien les visites et ateliers mis en place.
3) Travailler autrement : Au retour de la première édition, il apparait comme une évidence que travailler ailleurs veut aussi dire
devoir travailler autrement. Savoir prendre son temps : le nombre important de visites proposé lors de la 1ère édition interdisait
de se poser pour découvrir pleinement le lieu. L’an passé, l'ensemble de l'équipe s’est mobilisé pour alléger le programme :
une journée, un lieu. Cette année : une journée supplémentaire au milieu du séjour est ajoutée. Elle sera l'occasion pour les
élèves et leur adulte référent de construire le programme de cette journée. Elle permettra également de revenir sur les
premières visites, de poser les apprentissages et d’intégrer les premières découvertes.
On apprend à visiter des lieux : à regarder partout, du sol au plafond. On prête attention aux odeurs, aux couleurs, aux sons
des jardins du festival de Chaumont. On récolte, collecte, glane, inscrit des petits bouts de vie, que l’on garde précieusement
pour se souvenir et pouvoir, au retour, réaliser son carnet de voyage. Carnet qui insistera sur le récit des sensations et
émotions vécues.
4) Eduquer autant qu’enseigner : Chaque activité, moment, lieu de visite, ou d’hébergement est l’occasion d'apprentissage de
compétences, de connaissances, de savoir-être, de savoir-faire et de valeurs. Eduquer et enseigner ne font plus qu’un.
Exemples : Jour 1 L’activité d’accrobranche - compétence d’EPS : savoir se déplacer enmilieu incertain - a aussi pour objectif
de souder le groupe dans son ensemble. Bienveillance, entraide, modestie, dépassement de soi, sont les valeurs travaillées.
Jour 2 Chenonceau – découverte du château, de la vie à la Renaissance, auxquelles se mêlent activités mathématiques
(mesure, symétrie et échelle), et artistiques (dessin et croquis). Les élèves se retrouvent en situation d’utiliser de manière
concrète les compétences développées en cours en amont du voyage. Ils donnent alors du sens à ce qu’on leur enseigne. Le
tout est construit sur le mode d’un jeu de piste : épreuves à relever, défis à résoudre, le tout en faisant fonctionner l’esprit de
groupe. Qu’y a-t-il de plus abstrait que les mathématiques ? Défi à relever : Comment le plus rapidement possible relever les
mesures nécessaires au tracé du plan au retour ? Il suffit d’utiliser (même s’ils ne le verbalisent pas toujours) des notions de
symétrie. Puis le groupe se répartit les tâches, on rend compte de ses trouvailles, on partage ses difficultés, et le groupe se
gère à nouveau, reprend, explique encore, coopère et à la fin, comprend qu’il a fait des maths et qu’il a aimé ça ! Autre temps
fort de cette journée : danser un menuet dans la Grande Galerie de Chenonceau. Au départ, l’idée était de faire relever un défi
aux élèves, et de s’imaginer, l’espace d’un instant, vivre à la Renaissance. Puis il est rapidement apparu que cela permettait
de travailler sur les liens garçon/fille, de créer un esprit de groupe (la danse a été travaillée en secret par les élèves
accompagnés de la CPE, dans le but de surprendre leurs professeurs), mais aussi d’affronter le regard des autres, de se
dépasser. « Quand on est capable de danser le menuet dans la Grande Galerie de Chenonceau, on est capable de tout ! »,
voilà ce qu’ont dit certains élèves au retour du voyage. Voyager c’est aussi rencontrer des personnes : les moments de
dessins invitent les autres visiteurs à s’approcher, à nous parler, à faire connaissance, à intégrer nos groupes pour poursuivre
et profiter de la visite.
5) Le travail en interdisciplinarité : Au fil des réunions de préparation de la deuxième édition plusieurs projets interdisciplinaires
ont vu le jour :
a)La création d’un carnet de voyage littéraire et graphique. Ce travail sera mené lors du voyage lors des temps d’écriture
dédiés principalement à la retranscription du vécu, des sensations, des émotions de la journée ainsi que par la collecte
d’objets divers, par la prise de photos, ou le griffonnage de croquis.
b)Et comment visiter un château sans s'attarder sur son parc floral rigoureusement construits, ses jardins et sans observer le
travail d'artiste des architectes paysagistes sélectionnés au Festival International des Jardins de Chaumont ? Mathématiques,
SVT, Arts, EMC et Français se trouvent un second thème commun.
Cette année, l’EPI Jardin aboutira à la création de jardins bio à thème par les élèves dans les carrés potagers du collège. Cela
passe par l’étude de divers jardins à travers la littérature, la réalisation des plans, le choix des végétaux en tenant compte de
la biodiversité et la plantation à proprement dit.
Trois ressources ou points d'appui
1) Un projet désormais inscrit dans le contrat d'objectif qui permet de renouveler d'une année sur l'autre ce voyage et qui
permet l'attribution d'heures de co-enseignement sur l'un des deux EPI créés.
2) Des supports pédagogiques construits et mis à jour d'une année sur l'autre au gré du programme du séjour.
3) Une équipe enseignante engagée dont les compétences très complémentaires permettent à chacun de trouver sa place et
de partager les tâches à effectuer avant pendant et après le séjour.
Difficultés rencontrées
1) C’est un projet chronophage qui suppose une grande implication personnelle des participants : heures de concertation pour
préparation des cours (EPI) tout au long de l'année. Quant à la préparation du voyage, elle suppose des temps de réunions
avec présence de l'ensemble des accompagnateurs du voyage, une réactivité dans les échanges par mail, et sur un temps
condensé en amont du voyage. C'est à ces conditions que le projet et le temps fort qu'est le séjour s'organisent aussi bien
dans la répartition des tâches que dans l’avancement du projet. Les Edt annuels des enseignants ne prennent pas toujours en
compte le temps de travail personnel et celui de concertation des membres de l’équipe. De plus, les EdT des élèves et des
enseignants doivent être construits en fonction des heures de co-animation pour les EPI.
2) Ce projet crée une dynamique d'équipe restreinte, mais ne fédère pas encore la communauté scolaire. Tout le monde ne
peut pas ou ne souhaite pas participer à un tel projet en raison de l’implication qu’il sous-entend.
3) Ce projet demande un temps éducatif dédié pour travailler notamment sur les compétences interdisciplinaires énumérées
sous le volet « partage » : soit sous l'appellation d’EMC, soit sous l'appellation d’HVC, heures peu reconnues par l'institution.
Moyens mobilisés
Des moyens financiers sur les fonds propres de l'EPLE sont à prévoir pour le budget non négligeable des parts
accompagnateurs, ainsi que celle de l' Auxiliaire de Vie Scolaire pour élève porteur d'un handicap. Il est important également
de négocier un budget photocopies pour les supports de travail au cours du séjour, ainsi que pour les fournitures en tout genre
(décamètres, appareils photos, ...) En terme de moyen humain, il faut anticiper le nombre d'adultes absents sur la même
semaine sachant que les dates du séjour sont fixées par rapport au festival des jardins du château de Chaumont. Des moyens
horaires sont également nécessaires (heures de concertations en nombre, temps de réunion avec les familles) et certaines
heures sont dédiées à ce projet sur la DGH (heures de co-enseignement, HVC, IMP)
Partenariat et contenu du partenariat
A chaque édition de ce projet, l’équipe et les élèves ont reçu un accueil encourageant à l’auberge de jeunesse. C’est un
partenariat non négligeable. Ce lieu de vie permet des temps d’activités en groupe ou en collectivité, ainsi que des temps
festifs dans des locaux appropriés. Une réelle relation de confiance s’est instaurée au fil des éditions.
Lors de la deuxième édition, un partenariat avec les administrateurs du château de Chenonceau s'est créé afin d'obtenir
l’autorisation de diffuser de la musique dans l'une des pièces du château. Partenariat qui a permis de faciliter, de valoriser et
de concrétiser la réalisation par les élèves d'une mise en scène chorégraphiée dans la salle de bal. Comme expliqué
précédemment, les élèves ont dansé un menuet dans la grande galerie du château sous l’œil curieux et amusé des touristes
et sous le regard bienveillant et enthousiaste des membres de l’administration du Château de Chenonceau.
Cette année, dans le cadre de l’EPI sur les jardins, un partenariat avec une architecte paysagiste a été mis en place. Elle est
intervenue pour aider les élèves à construire les plans de leur carré potager et à choisir les végétaux. Elle reviendra à la fin du
projet pour découvrir les réalisations des élèves et également présenter son métier (parcours avenir).
Liens éventuels avec la Recherche
"Aux frontières de l'école ou la pluralité des temps éducatifs", article de M. Gaussel, magazine n°81 01/2013 de
l'IFE
"Des projets pour mieux apprendre", article de C. REVERDY, magazine n° 82 02/2013 de l' IFE
"La coopération entre élèves : des recherches aux pratiques", article de C. REVERDY, magazine n°114 12/2016
de l'IFE
"Travailler ensemble", entretiens A. BARRIERE et F. ROLLET, Recherche et Formation, n°49 2005
"Position des CPE et Vie Scolaire : vers la recherche d'un mode de fonctionnement collégial ?" V. BARTHELEMY,
revue française de pédagogie n°133, 12/2000.
Référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l'éducation BO 30 07/2013
Evaluation
Evaluation / indicateurs
Suivi de cohorte (décrochage, orientation, validation du socle).
Documents
=> Productions d'élèves
Quelques exemples des carnets de voyages réalisés l'an passé (au retour du séjour) ainsi que des journaux de bord
complétés pendant le voyage.
URL : https://padlet.com/anne_lidec/w6mr0l04b4en
Type : document
Modalités du suivi et de l'évaluation de l'action
Les modalités de suivi et d'évaluation sont essentiellement qualitatives. 1) Du point de vue de l’équipe encadrant : le voyage a
permis la création d’une équipe soudée qui travaille en confiance. Le travail pluridisciplinaire oblige chacun des enseignants à
s’intéresser à la discipline de l’autre et donc lui permet de découvrir les moyens pédagogiques et didactiques employés par
ses collègues. Le fait de travailler différemment lors de ce séjour ouvre aussi la réflexion sur comment travailler différemment
au sein du collège et a mis en exergue tous les bénéfices du travail en projet et en interdisciplinarité. Cela a également permis
de porter un regard de pédagogue et d'éducateur sur chaque élève. Le niveau 5ème a vu la création de nombreux EPI car
l’équipe se connaît et a déjà pris l’habitude de travailler de façon collective en donnant du sens aux apprentissages de façon
concrète. 2) Du point de vue des élèves : De façon collective : au-delà de la création du groupe classe, ce voyage permet de
créer un esprit de « promo ». Les élèves ont appris à se connaître et à partager autre chose que leur vie quotidienne au
collège. Un grand respect s’est installé entre eux ainsi qu’un esprit de coopération et d’autonomie. Tutorat entre élèves et
études en autonomie ont été mis en place à la demande des élèves eux-mêmes depuis le retour du voyage. Ce sont des
élèves qui savent s’investir de façon collective dans des projets divers. De façon individuelle : des élèves décrocheurs voire
absentéistes comprennent pourquoi ils viennent au collège. Ils ont repris goût au fait d’apprendre, ont compris que partout et
tout le temps ont pouvait se servir de ce que l’on sait pour mieux comprendre et enrichir sa propre culture. 3) Du point de vue
du lien élèves/enseignants : Les élèves ont appris à voir leurs enseignants différemment : partager la vie quotidienne
d’adolescents de 12 ans crée inévitablement du lien. S’occuper des petits bobos, des peines de cœur, des disputes … a
permis d’instaurer une relation de confiance mutuelle et réciproque entre les adultes et les élèves. Ils ont vu les enseignants
faillibles (sur d’autres disciplines que la leur), sensibles à d’autres disciplines que la leur. Les élèves ont pu porter un autre
regard sur le métier d'enseignant en tant qu’animateur, motivateur, éducateur. Les enseignants ont appris à voir leurs élèves
différemment : Le temps passé ensemble permet des discussions, des temps de parole. On découvre les appétences des
élèves pour d’autres disciplines que la nôtre. Des élèves parfois non-scolaires et dont le comportement au collège est
problématique se sont épanouis lors de ce voyage et ont fait preuve de qualité d’écoute, d’entraide et de participation
indéniables. 4) Entre le collège et les familles : des parents accordent leur confiance à l’équipe suite aux retours de leurs
enfants sur l'expérience qu'ils ont vécue. Venir au collège devient plus facile maintenant.
Effets constatés
Sur les acquis des élèves :
A court terme, les élèves au cours de leur année de 5ème intègrent des savoirs, expérimentent des savoir-faire et
s'enrichissent de savoir-être. Chaque domaine du socle commun de compétences et de culture est exploré à travers ce projet
(Domaine 1 : les langages pour penser et communiquer, Domaine 2 : les méthodes et outils pour apprendre, Domaine 3 : la
formation de la personne et du citoyen, Domaine 4 : les systèmes naturels et les systèmes techniques, Domaine 5 : les
représentations du monde et l'activité humaine). Plus précisément, les compétences suivantes sont développées au cours de
ce projet : Comprendre, s'exprimer en utilisant la langue française à l'oral et à l'écrit (D11) Comprendre, s'exprimer en utilisant
les langages des arts et du corps (D14) Coopérer et réaliser un projet (D22) Exprimer sa sensibilité et ses opinions, et
respecter les autres (D31) Réfléchir et discerner les notions de règle et de droit (D32-33) Apprendre à être Responsable et
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