Renaissance. Une première expérience réelle de délocalisation de la salle de classe ! Au retour du voyage, en collectant les
impressions des élèves sur les visites proposées, il est rapidement apparu qu’ils avaient largement préféré lorsque les
enseignants étaient les concepteurs des ateliers. Du point de vue des enseignants, il était communément admis que la qualité
des visites guidées était inégale en fonction de l’intervenant
2) Expérimenter la pluridisciplinarité : deux enseignants (français et arts plastiques) de l'équipe ont créé ces supports à
dominante historique sortant ainsi de la zone de confort qu’est leur propre discipline. La charge de travail demandée pour
acquérir les connaissances historiques nécessaires est importante, mais rapidement ce qui est en jeu est comment faire
comprendre, comment rendre les élèves acteurs : tout cela n’est que pédagogie ! A Chaumont, la première année, les
groupes passaient d’un atelier à l’autre (cf. paragraphe précédent) et étaient encadrés par les enseignants de la discipline
concernée. Toutefois, l’inconvénient majeur reposait sur le fait de devoir parfois gérer un groupe d’élèves que l’enseignant
n’avait pas forcément en classe. Lors de la préparation de la deuxième édition il est rapidement décidé que chaque
accompagnateur aurait en charge le même groupe d'élèves du début à la fin. Chacun a alors dû fournir un travail conséquent
afin d'être capable, quelle que soit sa discipline, de mener à bien les visites et ateliers mis en place.
3) Travailler autrement : Au retour de la première édition, il apparait comme une évidence que travailler ailleurs veut aussi dire
devoir travailler autrement. Savoir prendre son temps : le nombre important de visites proposé lors de la 1ère édition interdisait
de se poser pour découvrir pleinement le lieu. L’an passé, l'ensemble de l'équipe s’est mobilisé pour alléger le programme :
une journée, un lieu. Cette année : une journée supplémentaire au milieu du séjour est ajoutée. Elle sera l'occasion pour les
élèves et leur adulte référent de construire le programme de cette journée. Elle permettra également de revenir sur les
premières visites, de poser les apprentissages et d’intégrer les premières découvertes.
On apprend à visiter des lieux : à regarder partout, du sol au plafond. On prête attention aux odeurs, aux couleurs, aux sons
des jardins du festival de Chaumont. On récolte, collecte, glane, inscrit des petits bouts de vie, que l’on garde précieusement
pour se souvenir et pouvoir, au retour, réaliser son carnet de voyage. Carnet qui insistera sur le récit des sensations et
émotions vécues.
4) Eduquer autant qu’enseigner : Chaque activité, moment, lieu de visite, ou d’hébergement est l’occasion d'apprentissage de
compétences, de connaissances, de savoir-être, de savoir-faire et de valeurs. Eduquer et enseigner ne font plus qu’un.
Exemples : Jour 1 L’activité d’accrobranche - compétence d’EPS : savoir se déplacer enmilieu incertain - a aussi pour objectif
de souder le groupe dans son ensemble. Bienveillance, entraide, modestie, dépassement de soi, sont les valeurs travaillées.
Jour 2 Chenonceau – découverte du château, de la vie à la Renaissance, auxquelles se mêlent activités mathématiques
(mesure, symétrie et échelle), et artistiques (dessin et croquis). Les élèves se retrouvent en situation d’utiliser de manière
concrète les compétences développées en cours en amont du voyage. Ils donnent alors du sens à ce qu’on leur enseigne. Le
tout est construit sur le mode d’un jeu de piste : épreuves à relever, défis à résoudre, le tout en faisant fonctionner l’esprit de
groupe. Qu’y a-t-il de plus abstrait que les mathématiques ? Défi à relever : Comment le plus rapidement possible relever les
mesures nécessaires au tracé du plan au retour ? Il suffit d’utiliser (même s’ils ne le verbalisent pas toujours) des notions de
symétrie. Puis le groupe se répartit les tâches, on rend compte de ses trouvailles, on partage ses difficultés, et le groupe se
gère à nouveau, reprend, explique encore, coopère et à la fin, comprend qu’il a fait des maths et qu’il a aimé ça ! Autre temps
fort de cette journée : danser un menuet dans la Grande Galerie de Chenonceau. Au départ, l’idée était de faire relever un défi
aux élèves, et de s’imaginer, l’espace d’un instant, vivre à la Renaissance. Puis il est rapidement apparu que cela permettait
de travailler sur les liens garçon/fille, de créer un esprit de groupe (la danse a été travaillée en secret par les élèves
accompagnés de la CPE, dans le but de surprendre leurs professeurs), mais aussi d’affronter le regard des autres, de se
dépasser. « Quand on est capable de danser le menuet dans la Grande Galerie de Chenonceau, on est capable de tout ! »,
voilà ce qu’ont dit certains élèves au retour du voyage. Voyager c’est aussi rencontrer des personnes : les moments de
dessins invitent les autres visiteurs à s’approcher, à nous parler, à faire connaissance, à intégrer nos groupes pour poursuivre
et profiter de la visite.
5) Le travail en interdisciplinarité : Au fil des réunions de préparation de la deuxième édition plusieurs projets interdisciplinaires
ont vu le jour :
a)La création d’un carnet de voyage littéraire et graphique. Ce travail sera mené lors du voyage lors des temps d’écriture
dédiés principalement à la retranscription du vécu, des sensations, des émotions de la journée ainsi que par la collecte
d’objets divers, par la prise de photos, ou le griffonnage de croquis.
b)Et comment visiter un château sans s'attarder sur son parc floral rigoureusement construits, ses jardins et sans observer le