AVANCÉES DE LA RECHERCHE 2007-2008
Dystrophies musculaires de Duchenne et de Becker
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Lors de cet essai, mené par l'équipe néerlandaise de Judith van Deutekom et Gertjan van Ommen,
au Centre Médical de l’Université de Leiden, 4 enfants âgés de 10 à 13 ans ont reçu dans une
partie d’un muscle de la jambe une injection unique d’un traitement à base de PRO051. Quatre
semaines après cette injection, une biopsie réalisée sur ces patients a permis de constater la
présence de la dystrophine, avec un niveau d’expression significatif. Aucun effet secondaire n’a
été enregistré et la force musculaire n’a pas été altérée par cette injection.
Un essai de phase I/II a débuté pour tester la sécurité et apporter des indications d’efficacité du
traitement par PRO051 administré non plus intramusculaire (localisé) mais par voie sous-cutanée,
qui devrait permettre d’atteindre l’ensemble de la musculature squelettique et cardiaque. Cet essai
sera mené dans trois centres à Leiden (Pays-Bas), Gotteborg (Suède) et Leuven/Louvain
(Belgique).
Local Dystrophin Restoration with Antisense Oligonucleotide PRO051.
Van Deutekom et coll. N Engl J Med. 2007, 357(26) : 2677-86 (Décembre 2007).
DEMARRAGE D'UN ESSAI ANGLAIS DE PHASE I AVEC DES MORPHOLINOS
L’essai thérapeutique de phase I, mené par Francesco Muntoni au Hammersmith Hospital de
Londres, en collaboration avec le consortium britannique MDEX et la société américaine AVI
Biopharma Incorporation, évalue la tolérance d’une injection de morpholinos (molécules
synthétiques entraînant un saut d’exon) chez 9 garçons atteint de dystrophie musculaire de
Duchenne, âgés de 12 à 16 ans.
En pratique, les malades sont séparés en trois groupes, chaque groupe recevant, au niveau d’un
petit muscle du pied, une dose croissante de morpholinos. Au bout de 14, puis de 28 jours, les
médecins pratiqueront une biopsie dans la zone traitée afin d’y rechercher tout d’abord les ARN
messagers de la dystrophine puis, éventuellement, la protéine.
L’injection des morpholinos se fait actuellement en intramusculaire mais les médecins comptent
passer rapidement à une administration systémique. Leurs recherches précliniques sur un
traitement par voie systémique chez des souris mdx ont montré qu’une injection en sous-cutanée
ou en intraveineux avaient la même efficacité. Par contre, la dose de morpholinos est plus efficace
quand elle est injectée en 4 fois sur une semaine plutôt qu’en une seule fois. Ces données
précliniques seront probablement prises en compte dans la poursuite de l’essai dont les premiers
résultats sont attendus avec impatience.
Communication de Georges Dickson
Myology 2008 (Mai 2008).
LE POINT SUR LES AVANCEES DU SAUT D'EXON PAR AAV-U7
En 2004, Luis Garcia et son équipe du Généthon avaient réussi, grâce à la technique du saut
d’exon, à rétablir la production d’une dystrophine fonctionnelle chez la souris mdx (modèle de la
dystrophie musculaire de Duchenne), avec une restauration de la force musculaire. Les
chercheurs avaient injecté par voie intra-artérielle ou intramusculaire un vecteur AAV (adeno
associated virus) couplé au gène U7. Le rôle du gène U7 est de produire un petit ARN antisens qui
va masquer l’exon défectueux et rétablir ainsi la production d’une dystrophine incomplète mais
fonctionnelle, appelée quasi-dystrophine. L'avantage de cette stratégie est de faire exprimer par
l'organisme lui-même l'outil thérapeutique, en l'occurrence l'oligonucléotide anti-sens, et cela
pendant plusieurs années.
Depuis les chercheurs ont appliqué cette technique au chien GRMD, un modèle animal beaucoup
plus proche de la maladie humaine. Ils ont d’abord démontré l’efficacité de leur approche sur un
seul membre de l'animal. La quasi-dystrophine produite est fonctionnelle puisque les fibres
musculaires sont résistantes aux contractions et que la force du membre traité est améliorée par
rapport à celle du membre non traité.
Aujourd’hui, l’équipe de Louis Garcia, maintenant implantée à l’Institut de Myologie, a développé
une nouvelle approche pour traiter un chien en entier, en collaboration avec Stéphane Blot (École