PLANTAGO LANCEOLATA L. LE PETIT PLANTAIN FAMILLE DES PLANTAGINACEES MEMOIRE PRESENTE PAR GILLES BERNABEU INTRODUCTION Le plantain est une plante vivace herbacée originaire de Méditerranée, d’Europe centrale et des régions tempérées d’Asie. Il est assez commun en France, vivant à la lumière dans les prairies, sur les talus et les chemins. Sa dénomination botanique provient de « planta » qui signifie la plante des pieds et de « ago », « je pousse », autrement dit qui pousse sous la plante des pieds. En effet quel randonneur ne la connaît pas ? Cette plante souvent ignorée possède pourtant des propriétés très intéressantes comme l’attestait déjà son usage en médecine populaire sous forme de cataplasmes anti-inflammatoires, antiprurigineux, hémostatiques et le suc frais sert contre les piqures d’insecte. Ses graines servaient et servent de médication douce contre la constipation et sont dépourvues des inconvénients rencontrés avec d’autres laxatifs irritants. Certaines légendes lui ont valu des noms communs actuels. Voici l’une d’elles : En Haute-Bretagne, un tailleur avait vendu son âme au diable. En contrepartie, le Malin devait le combler de richesses et biens de toutes sortes. Mais, au bout de dix ans, il viendrait prendre possession de son bien. Toutefois, il était stipulé dans le contrat que si le tailleur pouvait lui présenter une couture si fine que ses yeux de diable ne pouvaient la distinguer, il serait quitte et conserverait son âme. Au jour de l'échéance, le tailleur qui avait peur de perdre son âme et d'être damné, eut recours aux fées, alors nombreuses dans le pays. L'une d'elles alla cueillir quelques herbes, les cousit ensemble avec des points si fins et si menus que Satan ne parvint pas à les découvrir sous les nervures de la feuille qu'on lui présenta. C'est depuis ce temps-là qu'en Bretagne et ailleurs, on appelle le plantain : l'herbe aux cinq coutures. Nous verrons que le Plantain peut encore de nos jours apporter énormément à notre arsenal thérapeutique dans de nombreux domaines. CH 1.DESCRIPTION ET BOTANIQUE 1-Classification On peut résumer la classification du Plantain Lancéolé dans le tableau suivant : -Règne : Plantae -Sous-règne : Tracheobionta -Division : Magnoliophyta -Classe : Magnoliopsida -Sous-classe : Asteridae -Ordre : Plantaginales -Famille : Plantaginaceae -Genre : Plantago -Nom binomial Plantago Lancéolata L. *Ordre des Lamiales, famille des Plantaginacées dans la classification phylogénétique. Enfin, les flores de détermination font toute mention de la très grande variabilité des espèces du genre Plantago en particulier au niveau morphologique : -un épi remplacé par une touffe de feuilles, -le limbe foliaire à bords soudés en forme de sachet, etc… 2-Description botanique C’est une plante acaule, de taille moyenne, assez variable (15-50 cm), vivace de la famille des plantaginacées. Le Plantain fait partie dans la systématique des plantes à fleurs (phanérogames) de la classe des dicotylédones(Magnoliopsida). Ceci est assez déroutant car ses feuilles ont un limbe à nervures étroites parallèles pourtant caractéristiques de la classe des monocotylédones (liliopsida), comme le muguet (liliacées) ou les graminées (poacées). Par ailleurs, les fleurs sont disposées en épi au sommet d’une longue hampe, ce qui est aussi une caractéristique des graminées. Ses feuilles sont gris-vert, linéaires, lancéolées, acuminées avec 5 nervures ou côtes longitudinales nettes et saillantes, disposées en rosettes à la base. Elles sont comestibles. La hampe florale est terminée par un épi de fleurs insignifiantes à pétales écailleux non colorés, donnant des fruits secs en forme de capsules s’ouvrant transversalement (pyxide). La floraison s’étale du printemps à l’automne avec production de pollen et de nectar visité par de nombreux papillons et insectes. Les fleurs sont hermaphrodites formées d’une corolle à 4 lobes ovales , d’un calice à 4 sépales et de 4 étamines. Les fruits où capsules contiennent 1 minuscule graine plate ellipsoïde (3,5 mm) brune, lisse et brillante, convoitée par les petits oiseaux sauvages. Le pollen est partiellement entomophile. Les grains de pollen sont sphéroïdaux, présentant de 6 à 12 pores et ont un diamètre de 20 à 25 μm. Il possède un rhizome court et de nombreuses racines, petites et fines. a-rhizome et racines b-fleur c-appareil reproducteur e-étamines g,h,i,k-fruit l,m-graine 3-Habitat et répartition Habitat type : pelouses vivaces des lithosols compacts (dalles) et mobiles (sables), médioeuropéennes à méditerranéennes o Aire de répartition : eurasiatique o 4-Les pollens Le pollen des Plantains est à la fois entomophile (transporté par les insectes) et anémophile (transporté par le vent). Le rôle allergisant du pollen de plantain est difficile à évaluer car sa présence dans l’air coïncide avec celle des graminées. Les grains de pollens sont sphéroïdaux, présentent de 6 à 12 pores et ont un diamètre de 20 à 25 μm. CH 2. COMPOSITION CHIMIQUE On va retrouver chez le plantain lancéolé un certain nombre de constituants dont voici la liste principale : -Iridoïdes thermosensibles dont l’hydrolyse enzymatique est très rapide : dérivés de l’acide désoxy-7-loganique et seicoridoïdes glucoside du secotogunoside (aucuboside, catalpol, aspéruloside, globularine, majoroside…) -Coumarine : esculetol -Flavonoïdes : libres (apigénine, baïcaleine, gentisique, hispudiline, lutéoline, néopétine, quercétine, scutellareine, 6-hydroxy-lutéine…) et hétérosides flavoniques (glucoside de lutéoline, d’hispudiline, de quercétine, de kaemférol, de scutellareine…) -Acides phénols : Libres (parahydroxybenzoïque, chlorogénique, férulique, fumarique, gentisique, paracoumarique, salicylique…) Et combinés (rhamnoside de l’acide caféique,plantamajoside,actéoside…) -Glycosides phénylpropaniques : actéoside, lavendulifolioside, verbascoside, plantamajoside. -Tanins : 6% -Mucilage uronique : 2 à 6% -Polysaccharides -Stérols et triterpènes (acide ursolique) -Alcaloïdes (traces) : arénaïne, plantagonine, indicaïne, noscapine = narcotine, choline. -Saponoside -Minéraux (forte teneur en Zn et K et acide silicique) CH 3. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES DE LA FEUILLE DE PETIT PLANTAIN 1-Propriétés principales -Action antihistaminique : par inhibition des IgE, dépendant de l’histamine. Le Plantain étant très largement utilisé en tant qu’anti-allergique et anti-inflammatoire, je développerai un paragraphe sur l’histamine. * - Anti-spasmodique de la musculature lisse, bronchique en particulier. C’est un excellent antitussif. - Anti-infectieux par libération de dialdéhyde à acuboside : - antibactérien, bactériostatique et bactéricide sur les Gram+, streptococcus-β hémolytique et S. pyogènes, staphylococcus aureus, pneumocoque, E. Coli, corynebacterium, pseudomonas aeruginosa (aucubigénine). Antiviral sur adénovirus,herpes (acide caféique,chlorogénique). - Immunomodulant : augmentation du TNF-α avec induction d’une lymphoprolifération dosedépendante (polysaccharides), interaction avec le complément, augmentation des récepteurs cellulaires C3 et Fc. - Cytotoxique contre les cellules des hépatocarcinomes (antioedémateux, anti-inflammatoire : inhibiteur de la lipooxygénase, des leucotriènes B4). - Inhibiteur de la cyclooxygénase-2 (Cox 2) : rôle des acides gras et de l’acide ursolique, aucuboside. - Emollient par ses mucilages. - Antiscléreux 2 – Propriétés secondaires -Antiulcéreux : diminution de 95% des ulcères chez le rat. -Hépatoprotecteur vis-à-vis des toxiques (tétrachlorure de carbone et amanite phalloïde) grâce à l’aucuboside. Hypocholestérolémiant avec baisse des β-lipoprotéines, hypotriglycéridémiant. Hémostatique in vitro et in vivo. Antiprurigineux Analgésique *L’HISTAMINE L’histamine est un médiateur qui intervient comme un transmetteur à part entière à la fois par ses effets centraux comme la régulation de la vigilance ou dans le contrôle du tonus et de la perméabilité des vaisseaux cérébraux et ses effets périphériques comme la sécrétion gastrique et certaines manifestations allergiques. L’histamine a été synthétisée avant que l’on sache qu’elle était présente dans les milieux biologiques. Ses propriétés pharmacologiques ont été étudiées à partir de 1910 . Les premiers antihistaminiques H1 ont été obtenus dans les années quarante. Daniel Bovet à l’institut Pasteur de Paris a joué un rôle important dans ces découvertes. Les premiers antihistaminiques H2 ont été découverts vers 1975. Métabolisme Biogenèse L’histamine provient de la décarboxylation de la L-histidine sous l’influence de l’histidine décarboxylase enzyme inductible. L’histidine peut être aussi à l’origine de substances autres que l’histamine. Distribution A l’état normal, on trouve l’histamine dans tous les tissus des mammifères, les plus riches étant le poumon, le foie et la peau. Dans les tissus, l’histamine se trouve surtout dans les mastocytes (cellules dont le cytoplasme contient de nombreuses granulations basophiles), liée à des substances acides comme l’héparine. Son turn-over y est lent : après déplétion, il faut plusieurs semaines pour le retour au niveau initial. Le cerveau, en particulier l’l’hypotalamus, contient aussi de l’histamine dont les concentrations varient au cours du nycthémère. La concentration d’histamine dans le plasma est inférieure à 1 microgramme par litre mais elle peut être plus élevée chez les asthmatiques. La concentration sanguine est de 10 à 100 microgrammes par litre ; l’histamine est localisée essentiellement dans les basophiles. Sa concentration s’élève au cours des leucémies myéloïdes chroniques et chez les ulcéreux. Dans la cellule gastrique et le système nerveux, le renouvellement de l’histamine est rapide car elle est libérée continuellement. Libération À la périphérie : Des cellules comme les basophiles et les mastocytes peuvent libérer beaucoup d'histamine lors des réactions antigène-anticorps et sous l'influence de médicaments ou de produits toxiques. Les cellules de type entérochromaffine de l'estomac libèrent de l'histamine lorsqu'elles sont stimulées par la gastrine. Au niveau du système nerveux central : La régulation de la libération d'histamine au niveau des synapses du système nerveux central est mal connue, mais on sait que l'activation des récepteurs H1 présynaptiques l'inhibe. Catabolisme L'histamine libérée hors de la cellule subit une inactivation par transformations biochimiques, soit par désamination oxydative sous l'effet de la diamine oxydase, soit par N-méthylation sous l'effet de la N-méthyl transférase. Une partie de l'histamine libérée dans la circulation sanguine se fixe sur les globulines plasmatiques. Effets et récepteurs Il existe au moins deux types de récepteurs histaminiques postsynaptiques appelés H1 et H2, des récepteurs H3 surtout présynaptiques, présents notamment dans le cerveau, et des récepteurs H4 décrits plus récemment. Le rôle des récepteurs H1 et H2 est le mieux connu. Effets H1 La stimulation des récepteurs H1 entraîne : a. la contraction des fibres lisses, notamment bronchiques et digestives, par l'intermédiaire des protéines G qui activent la phospholipase C, conduisant à une augmentation du Ca2+ intracellulaire. Un aérosol contenant de l'histamine déclenche une broncho-constriction, mais le rôle de l'histamine dans la physiopathologie de l'asthme n'est pourtant pas déterminant. b. une vasodilatation capillaire, sans doute par libération de monoxyde d'azote. Cette vasodilatation est à l'origine de la rougeur du visage et de certaines céphalées. Elle tend aussi à abaisser la pression artérielle. En cas de choc anaphylactique, la grande quantité d'histamine libérée est à l'origine d'un collapsus par piégeage du sang dans des vaisseaux dilatés. L'augmentation de la perméabilité capillaire, responsable de la réaction œdémateuse, provient de l'ouverture des sphincters pré-capillaires et de la dilatation capillaire aggravée par la contraction des veines efférentes. c. par effet central, une augmentation de la vigilance : l'inhibition de cet effet stimulant par les antihistaminiques H1 qui traversent la barrière hémato-encéphalique explique leur effet sédatif. Effets H2 La stimulation des récepteurs H2 qui agissent par l'intermédiaire de l'AMP cyclique entraîne : a. une augmentation de la sécrétion gastrique d'acide chlorhydrique qui peut être considérée comme le principal effet H2. La stimulation de la sécrétion de HCl par l'histamine met en jeu une cascade de réactions : stimulation du récepteur H2, activation de l'adénylcyclase, augmentation de l'AMPc qui module l'activité des protéines kinases, qui elles-mêmes interviennent sur la H+/K+-ATPase, responsable de l'excrétion de protons dans le liquide gastrique. b. une stimulation cardiaque : effets inotrope et chronotrope positifs. c. une vasodilatation : la stimulation des récepteurs H1 et H2 entraîne une vasodilatation, mais l'effet vasodilatateur H2 est plus lent à s'établir et plus durable que l'effet H1. d. un effet bronchodilatateur faible. e. une inhibition possible de la libération de prolactine. Effets de l'Histamine H1 (par stimulation de la phospholipase H2 (par stimulation de l'adényl C) cyclase) Cœur Ralentissement de la conduction auriculo-ventriculaire Inotrope positif Chronotrope positif (effet sinusal) Vaisseaux Dilatation (rapide et fugace) Coronaires : constriction. Dilatation (retardée et durable) Coronaires : dilatation. Fibres lisses Contraction Relâchement Sécrétion gastrique Augmentation de la sécrétion de HCl Allergie Augmentation de la perméabilité capillaire Effet immunorégulateur probable Système nerveux central Stimulation de la vigilance Diminution de l'appétit Hyperpolarisation cellulaire Principaux effets H1 et H2 de l'histamine Effets H3 et H4 Il existe des récepteurs de l'histamine de type H3, à localisation essentiellement présynaptique, et d’autres plus récemment décrits, de type H4. La stimulation des récepteurs pré-synaptiques H3 réduit la libération d'histamine au niveau du système nerveux central et périphérique. Rôle de l’histamine dans l’inflammation et les réponses immunitaires Le rôle de l'histamine dans les réactions immunitaires n'est pas bien défini. Son rôle comme messager intracellulaire reste aussi à préciser. Elle pourrait intervenir dans la croissance cellulaire. L’histamine joue un rôle modulateur important dans les réactions inflammatoires et les réponses immunitaires. Selon les cellules sur lesquelles elle agit, et selon le type de récepteur sur lesquels elle se fixe de façon prédominante, elle peut exercer des effets tantôt stimulants, tantôt inhibiteurs : Effets de l’histamine dans l’inflammation et les réponses immunitaires Cellules cibles Conséquences Type(s) d’effet(s) H2 PN neutrophiles et éosinophiles Chimiotactisme et activation inhibés Mastocytes et basophiles Inhibition de la dégranulation Plaquettes Libération de sérotonine inhibée H2 Système du complément Production inhibée H2 Production IL-2 et IFN-Y Inhibée H2 Cytotoxiques, NK Génération et cytotoxité inhibée H2 Production des anticorps Inhibée H2 H2 + H3 Histamine et réactions allergiques L’histamine est unanimement reconnue comme l’un des principaux médiateurs de l’allergie immédiate et l’anaphylaxie, même si de nombreux autres médiateurs sont impliqués à des degrés divers ( cf les tests cutanés allergiques dits cuti-réaction avec l’histamine comme référence). C’est dans les rhinites allergiques que les modifications de concentration d’histamine ont été le mieux étudiées. Elle inclut toutes les activités observées au cours des rhinites allergiques, associant rhinorrhée, éternuements, prurit et obstruction nasale. Le rôle joué par l’histamine dans la pathogénie de l’asthme semble restreint. Une importante augmentation du nombre des mastocytes, en grande partie dégranulés, et de la concentration en histamine, a été rapportée dans la peau des malades atteints de dermatite atopique. CH4.LES INDICATIONS THERAPEUTIQUES Avant d’énoncer les principales indications cliniques du plantain, il faut rappeler que cette plante est très intéressante car elle ne présente pas d’effets secondaires, de contre-indication, de toxicité ou d’interactions médicamenteuses connus. On va l’utiliser dans un certain nombre de pathologies : - Pathologies respiratoires : Les rhinites et les pharyngites allergiques ainsi que les laryngites, trachéites et toux spasmodiques. Ainsi, le Plantain pourra rendre de nombreux services dans les bronchites, bronchiolites, coqueluche, asthme et autres troubles des voies respiratoires. - Pathologies oculaires : Les conjonctivites et les blépharites. Il existe d’ailleurs des spécialités contenant le Plantain comme le Sensivision des laboratoires Chauvin. - Pathologies digestives : Les gastrites et séquelles d’ulcère gastro-duodénal, les colites post-infectieuses ainsi que les diarrhées, anites et fistules anales. - Pathologies urinaires : On va l’utiliser également dans l’inflammation vésicale, les cystites à urines claires et en traitement complémentaire des hématuries. - Pathologies cutanéo-muqueuses : L’usage local du Plantain en cataplasme est très utile pour soulager l’urticaire, l’eczéma, le prurigo, les éruptions allergiques après piqûre d’insecte, les dartres mais également les plaies variqueuses, les hémorroïdes, fistule ou ulcère annal et les gingivites ou aphtes. - Pathologies vétérinaires : C’est un antivenimeux et un cicatrisant. CH5.LES FORMES GALENIQUES On pourra prescrire le Plantain soit sous formes traditionnelles soit sous des formes modernes. Avant de citer les différentes formes, il faut rappeler les périodes de cueillette : les feuilles doivent être cueillies au printemps, au début de floraison ; les racines toute l’année ; les graines à maturité, par temps sec. Les formes traditionnelles Pour les conjonctivites ou les blépharites, il faut laisser infuser 40 g de plante dans 500ml d’eau bouillante pendant 20 minutes et filtrer. Faire des bains oculaires. Il existe d’autres préparations en ophtalmologie : feuilles de plantain 10g, fleurs de mélilot 5g, fleurs de bleuet 5g et eau bouillante 150cc. Laisser infuser 15 minutes et filtrer. Pour les inflammations de la peau, plaies, blessures, piqures d’insectes, furoncles, il faut laisser infuser 2 cuillerées à café de plantain et 2 de camomille dans 250 ml d’eau bouillante pendant 15 minutes ;procédez à des lavages et des bains et appliquez des compresses sur les parties concernées. On peut également utiliser le suc de la plante fraîche en ayant préalablement froissé dans ses mains les feuilles du Plantain sur des piqures de guêpes par exemple. Ce même suc sera utiliser avec succès en cas de saignements de nez en introduisant dans les narines un coton imbibé de ce même suc. Pour les troubles respiratoires, il faut laisser infuser 1 ou 2 cuillérées de plante dans 250 ml d’eau bouillante pendant 15 minutes. Filtrez, sucrez avec du miel. Il est conseillé de boire 2 ou 3 tasses de cette tisane par jour. En gargarisme, le Plantain est préconisé dans les affections du pharynx (laryngites, trachéites). Les formes modernes Nous avons à notre disposition actuellement plusieurs formes galéniques : - Homéopathiques avec la souche plantago officinalis. les teintures mères. les suspensions de plantes fraîches ou extrait fluide de plantes fraîches en solution glycérinée à raison de 3 càc /jour en pathologies aigues et d’une càc/jour en prévention. Les hydrolats en dermatologie. Il existe également des spécialités contenant du Plantain : - Sensivision collyre Ephydrol déodorant Arkogélules ou Elusanes Dans notre Pharmacie, nous proposons régulièrement des préparations d’extraits fluides de plantes fraîches contenant du Plantain. Ainsi pour les problèmes respiratoires d’origine allergique où les allergies saisonnières, le Plantain pourra être associé avec le Cassis et/où le Pin Sylvestre. Associé au Radis Noir, on a des résultats intéressants dans les sinusites récidivantes. CONCLUSION Le Plantain regroupe en fait plusieurs espèces dont toutes ne sont pas exploitées en phytothérapie. Plantago Lanceolata L., nous l’avons vu, est l’exemple même de ces plantes que tout le monde connaît et pourtant dont on ignore bien souvent les activités thérapeutiques multiples. Ceci me laisse à penser qu’il faut absolument protéger l’ensemble de notre flore et même la plus commune car des ressources encore inexploitées nous échappent toujours. On l’a vu, le Plantain peut soulager de nombreux maux et son usage en thérapeutique doit être favorisé car son emploi est facile et sans risque dans la plupart des cas à l’exception de la femme enceinte où on a décrit de possibles contractions utérines. Les formes galéniques modernes comme les extraits fluides de plantes fraîches standardisés sans alcool et sans sucre peuvent être utilisées par toute la famille en respectant les posologies. N’oublions pas toutes ces plantes communes de notre environnement qui peuvent être d’un apport intéressant dans notre arsenal thérapeutique.