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14/07/2005 |
Chiasso
Comm. TI, distr. de Mendrisio, près de la frontière italienne; elle comprend Pedrinate, la localité la plus
méridionale de Suisse, incorporée à C. en 1976. 160 hab. en 1591, 315 en 1685, 455 en 1769, 479 en 1801,
1265 en 1850, 3700 en 1900, 5722 en 1910, 5439 en 1920, 5744 en 1950, 8868 en 1970, 8583 en 1980
(avec Pedrinate), 7720 en 2000; pop. de Pedrinate: 160 hab. en 1685, 197 en 1801, 276 en 1850, 436 en
1900, 493 en 1950, 458 en 1970. L'histoire et l'évolution de cette commune sont étroitement liées à sa
spécificité géographique: mentionnée depuis 1140 (Claso), C. possédait probablement une forteresse
complétant les fortifications de la ville de Côme, à laquelle elle appartint en qualité de faubourg jusqu'en
1416; elle fut alors intégrée, sur le plan administratif, à la pieve de Balerna lorsque celle-ci passa aux Rusca.
Elle conserva néanmoins des privilèges d'origine impériale accordés aux fermes du centre de C., possédées
par la famille Albrici; il en alla de même pour le village voisin de Boffalora, constitué de métairies et de
moulins appartenant aux Interlenghi. Pedrinate (1291 Pedrenate), dont l'ancienneté est attestée par les
vestiges romains trouvés près de l'église Saint-Etienne (mentionnée en 1545 et encore liée à Balerna au
XVIIe s.) était déjà une commune en 1335 avec le village de Seseglio (Pedernate e Sicylio), tandis que C.
devint commune au plus tard en 1552 et figure dans les documents de l'époque sous le toponyme Clasio
tabernarum, soit "C. des tavernes", confirmant sa fonction de lieu de passage. C. resta distincte de Boffalora,
commune dès 1536 et jusqu'au milieu du XVIIe s.: ce n'est qu'à partir de 1657/1677 que les deux
communautés furent représentées par un seul consul attaché à C. Sur le plan religieux en revanche, C.
dépendait de la pieve de Zezio, dont elle s'affranchit au cours du XVIe s.; la paroisse de C. fut définitivement
détachée de Zezio en 1888 et son église fut élevée au rang d'archipresbytérale en 1928. L'église Saint-Vital,
citée depuis 1227, a été complètement reconstruite en 1934.
Célèbre au XVe s. pour sa foire aux chevaux, qui déclina après l'annexion de la région par les Confédérés et
les guerres d'Italie (expédition de C. en 1510), C. était encore, à la fin du XVIe s., très modeste sur le plan
démographique par rapport à d'autres communes du Mendrisiotto. Son économie dépendait des activités
liées à sa fonction de zone-frontière (auberges, hospices), des revenus des métairies, en général propriétés
de nobles ou d'institutions comasques, de la production des foulons et des moulins à papier. A ces premières
manufactures s'ajouteront au XIXe s. celles du tabac et de la soie. Avec l'arrivée du chemin de fer, la
commune connut une expansion économique et démographique favorisée par le développement de la gare,
l'apparition d'entreprises de transports, l'organisation du commerce frontalier. Les lignes C.-Lugano (1874) et
C.-Côme (1876) sont à l'origine de la gare internationale et du port franc, en activité depuis 1925. Comme son
territoire est limité, C. gagna du terrain en s'étalant vers les communes voisines et en canalisant les torrents
Breggia et Faloppia. Avec la tertiarisation de l'économie dès les années 1950, C. devint aussi une importante
place financière et le chef-lieu économique du district, ce qui amena une forte croissance démographique.
Depuis les années 1980 au contraire, la tendance est à la décentralisation: la population et les emplois,
surtout dans le secteur tertiaire, se déplacent de C. vers les communes voisines, qui offrent des structures
commerciales compétitives ou une meilleure qualité de vie. Pedrinate, tout en ayant conservé un caractère
rural, est aussi une localité résidentielle.
Ces dernières années, C. a voué une attention particulière à la culture, accueillant notamment depuis 1989
Chiassodanza (danse), en 1991 Festate (cultures et musiques du monde) et en 1997 un festival de culture et
musique jazz. Le Cinema Teatro de 1935 a été rouvert en 2001 (expositions, cinéma, théâtre, musique,
danse). L'inauguration d'un musée dédié au graphiste suisse Max Huber (maxMuseo) est prévue pour 2005.