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Mise en ligne le 23 décembre 2010
F I C H E   P R E S S E
CONTEXTE
De par leur histoire et leur jeunesse pour certains, les marchés des commodities ont été
moins régulés que les marchés financiers. Or depuis plusieurs années, nous assistons
à  un  phénomène  de  financiarisation  des  marchés  de  produits  de  base  et  qui  sont
devenus,  selon  le  secteur,  des  marchés  d’investissement. Ainsi,  leur  taille,  volatilité,
complexité  et  concentration  peuvent  parfois  compte  tenu  de  l’opacité  de  certains
échanges donner lieu à une spéculation excessive pouvant elle-même  engendrer  un
risque  systémique.  Au  regard  de  ces  enjeux  de  premier  ordre,  la  France  a  inscrit
l’encadrement de ces marchés comme l’une des priorités de sa présidence du G20. 
Concernant plus spécifiquement le marché des quotas de CO2 on assiste depuis les
années 2000 à une explosion en volume de ces marchés, qui prennent de plus en plus
les  caractéristiques  de  marchés  financiers.  Des  professionnels  mais  aussi  des
particuliers  investissent sur ces marchés dont les actifs sous-jacents sont de plus en
plus considérés comme des actifs financiers à l’instar des actions ou des obligations.
En  2009,  à  l’échelle  européenne,  l’ampleur  des  échanges  sur  ces  marchés  carbone
s’est élevée à plus de 65 Mds d’euros pour un volume équivalent à 5 milliards de tonnes
de  CO2.  Ces  échanges  représentent  près  des  deux  tiers  des  transactions  d’actifs
carbone au niveau mondial.
Compte  tenu  de  ce  contexte  et  en  vertu  de  la  mission  première  de  protection  de
l’épargne  qui  incombe  au  régulateur  des  marchés  financiers,  il  est  apparu  comme
crucial  d’appliquer  au  marché  du  CO2  des  règles  qui  s’inspirent  des  règles  des
marchés  financiers  et  appliquer  ainsi  les  bonnes  pratiques  de  régulation  du  monde
financier : la lutte contre les abus, la réglementation des intermédiaires, etc. 
PRINCIPAUX ENJEUX ET PRIORITES 
Pourquoi les marchés carbone ?
Afin de se mettre en conformité avec les engagements du traité de Kyoto de 2003, les
Etats industrialisés signataires ont mis en place divers instruments de maîtrise de leurs
émissions de gaz à effet de serre. L’objectif politique était de réduire ces émissions à
5% d’ici 2012 par rapport aux niveaux enregistrés en 1990. La création d’un marché de
quotas d’émissions a été la voie privilégiée en Europe. 
Au plan national le marché fonctionne ainsi : l’Etat, dans le cadre du plan d’affectation
de  quotas,  attribue  à  l’avance  aux  acteurs  industriels  et  économiques  les  certificats
d’émissions  –  ou  quotas  –  de  gaz  à  effet  de  serre  correspondant  à  leurs  plafonds
d’émission.  A  l’issue  d’un  cycle  de  production  annuel,  ces  mêmes  acteurs  doivent
retourner,  sur  le  compte  dédié  de  restitution  ouvert  auprès  du  registre  tenu  par  la
Caisse des dépôts, un nombre de certificats équivalent à leurs émissions constatées.
Les acteurs dont les émissions sont susceptibles de dépasser leur allocation de quotas
ont la faculté d’acheter des certificats supplémentaires à ceux placés dans une situation
inverse.    Ces  transactions,  qui  peuvent  s’exercer  à  l’issue  d’un  cycle  de  production
annuel,  ou  fil  de  l’eau  selon  les  besoins  anticipés  de  chacun,  forment  la  base  d’un
marché  entre  acteurs  aussi  divers  qu’industriels,  producteurs  d’énergie  ou  sociétés
financières.
L’ENCADREMENT DU MARCHE DES QUOTAS DE CO2