Symptômes d’alerte les plus fréquents
Quand survient brutalement un des symptômes :
Faiblesse, paralysie, engourdissement, perte de sensibilité, incoordination de la face,
du bras ou de la jambe d’un côté du corps.
Diminution ou perte de la vision d’un œil ou des deux yeux, ou diminution partielle
du champ visuel.
Perte soudaine de la parole, ou difficulté pour parler ou comprendre ce qui est dit,
trouble de l’articulation.
Instabilité de la marche inexpliquée ou chute soudaine, trouble de l’équilibre, mal-
adresse ou difficulté de la marche, en particulier en association avec l’un des symptômes
précédents.
Trouble de conscience, stupeur ou coma, confusion ou agitation (rare), crise d’épilepsie
(rare).
Vertige, vision double, perte unilatérale de l’audition (rare), nausée, vomissement,
céphalée (surtout si elle est inhabituelle).
Source: Urgences neurologiques, P. Amarenco et P. Niclot, Datebe éditions (Puteaux).
S
ur les 3 500 à 12 000 AVC*
(accident vasculaire cérébral)
survenant chez les moins de
45 ans annuellement, en France, 25 %
sont des hémorragies méningées,
25 % des hématomes et 50 % des AIC
(accidents ischémiques cérébraux).
Parmi les causes d’AIC, les principaux
responsables sont, par ordre de
fréquence : les dissections artérielles
(15 à 20 %), l’athérome précoce
(< 10 %), les cardiopathies emboli-
gènes (5 à 10 %). Un bilan étiolo-
gique reste négatif dans pratiquement
un cas sur deux. Certains terrains pré-
disposent le sujet jeune à l’AVC : la
grossesse, l’accouchement, la prise
d’estroprogestatifs, la consommation
d’alcool et de drogues.
Diagnostic
La précocité du diagnostic, même et
surtout si des éléments manquent,
garantit un meilleur pronostic. Les
céphalées peuvent être les premiers
symptômes, ainsi qu’un déficit moteur
ou une aphasie. Peuvent également
exister des troubles des fonctions
cognitives de type confusionnel, des
vertiges. Ces symptômes, qui n’exis-
taient pas jusque-là, et d’apparition
brutale chez une personne jeune
indemne de toute pathologie connue,
doivent alerter immédiatement. Ainsi,
tout déficit focal chez un sujet jeune
doit faire suspecter un AVC et mettre
en route les services d’urgences
appropriés. On entend par focal tout
symptôme pouvant être relié à l’at-
teinte d’une partie précise du cerveau,
donc potentiellement dans le territoire
d’une artère cérébrale.
À la consultation, l’heure d’apparition
des troubles est le premier élément
dont on doit tenir compte. Inférieur à
trois heures, le délai doit entraîner le
déclenchement des explorations vas-
culaires en urgence. C’est essentielle-
ment l’IRM qui permet de poser le
diagnostic avec une quasi-certitude. Si
le centre d’urgence n’en dispose pas,
un scanner cérébral doit être fait sans
délai (sans injection de produit de
contraste). Ainsi, le diagnostic peut
être corrigé vers une autre pathologie :
une migraine accompagnée, une
Apanage de la personne âgée, l’AVC existe aussi chez les jeunes.
Dans les pays occidentaux, son incidence serait même de 5 à
20/100 000 personnes. Cette pathologie pose de nombreux pro-
blèmes diagnostiques, étiologiques et thérapeutiques.
AVC
Les jeunes ne sont pas épargnés
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 52 • janvier-février 2004
hémorragie méningée, une encépha-
lite herpétique par exemple, une phlé-
bite, une atteinte tumorale. L’IRM per-
met aussi, en cas d’AVC avéré, de
visualiser une lésion intra-artérielle
thrombosante ou une dissection intra-
pétreuse. En 8 à 10 minutes, le bilan
peut être réalisé et le traitement
engagé. Un bilan étiologique est cepen-
dant nécessaire : à savoir un écho dop-
pler, une exploration cardiaque à la
recherche d’une cardiopathie.
Traitement
Toujours dans le cas d’un début de
symptômes de moins de trois heures,
il faut envisager une thrombolyse
intraveineuse par rt-PA, sauf en cas
de contre-indications révélées à l’exa-
men clinique. Cependant, le traite-
ment thrombolytique ne doit pas être
banalisé. Il est fonction de l’impor-
tance de l’occlusion artérielle, de la
taille de l’infarctus en cours de consti-
tution, du volume du tissu ischémié
concerné.
À distance de l’accident, et à titre
préventif, un traitement anticoagu-
lant sera poursuivi en cas de cardio-
pathie à fort risque emboligène.
Sinon, un traitement anti-plaquet-
taire, associé à celui des facteurs de
risque lorsqu’ils existent, sera pres-
crit. À ne pas négliger : la prise en
charge psychologique. Une per-
sonne jeune qui entre brutalement
dans la sphère maladie a parfois du
mal à la quitter si elle n’est pas
aidée. C’est un rôle essentiel du per-
sonnel soignant de détecter aussi
cette souffrance morale et de la
prendre en charge. Depuis 1996,
l’OMS recommande d’orienter le
patient dans une unité de soins
intensifs neurovasculaires (USIN),
quel que soit le délai d’apparition
des symptômes. Toute suspicion
d’AVC doit faire l’objet d’un appel
immédiat du N° 15.
JB
* Données : urgences cérébrovasculaires de
la Pitié-Salpêtrière, Paris
Actualité San
12
Focus ...
Actualités 23/02/04 15:39 Page 12
1 / 1 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !