Charte de Paris contre le cancer Pour une solidarité internationale © Standem Favart Photo Le 4 février s’est tenu à Paris le premier Sommet mondial contre le cancer. A cette occasion, le président de la République, Jacques Chirac, a signé la “Charte de Paris contre le cancer” en présence de nombreuses personnalités de la communauté scientifique internationale, associations et journalistes, témoins de cet engagement politique. Au palais de l’Élysée, M. Jacques Chirac signe la charte de Paris contre le cancer. A ses côtés, M. Koichiro Matsuura, directeur général de l’ONU pour l’Unesco. « C’ est une déclaration de guerre contre le cancer, populaire parce qu’elle touche le peuple », dira Elie Wiesel, Prix Nobel. « Il est de plus en plus évident que la lutte contre le cancer ne peut se poursuivre de manière isolée. La bataille ne sera gagnée que par la création, à l’échelle mondiale, de partenariats jusqu’ici jamais réalisés, entre les gouvernements, l’industrie, la communauté scientifique, les services médicaux et les malades », souligne le Dr David Khayat. Cet appel à l’action a pour but d’encourager l’amélioration des traitements, la recherche sur le cancer et sa prévention, et de donner plus d’autonomie aux malades. Pour que toutes ces bonnes intentions, que tout un chacun peut revendiquer, ne restent pas qu’un vœu pieux, il faut impliquer les politiques, d’où l’intervention d’Hillary Clinton et du Président Chirac, entre autres. Tous ceux qui s’engagent doivent répondre en toute bonne foi de leur engagement aux yeux du monde entier. Du fait de l’augmentation de l’espérance de vie et des modes de vie (tabac), le nombre de cancers, aujourd’hui 9 millions de cas déclarés annuellement dans le monde, atteindra 20 millions d’ici 2020, avec 10 millions de morts de plus par an (source OMS). Cette charte, déclinée en dix articles, est accessible sur le site web www.CharterAgainst Cancer.org. Chacun des articles sera étudié séparément par des commissions qui rédigeront leur rapport. « Le soutien aux malades et leur implication sont une composante incontournable », insiste Francès Visco, présidente de la toutepuissante association américaine National Breast Cancer Coalition. L’engagement de la France Satisfait de la forte mobilisation internationale contre le cancer, le Président Chirac a souhaité y prendre une part personnelle et a souligné l’appui de la France qui vient d’adopter un nouveau plan de lutte contre le cancer. « Le cancer est entouré de silence. Il faut en parler », constate-t-il. Et même si la France n’est pas en reste dans le progrès, elle est « un pays cependant où beaucoup reste encore à faire pour mieux organiser la recherche, développer la prévention, diffuser partout les meilleures pratiques médicales et, c’est important, améliorer la vie des personnes atteintes par cette maladie », souligne-t-il. Et de poursuivre : « Nous devons apprendre à mieux répondre à la souffrance des malades, à leur angoisse, à l’angoisse de leur proches ». Après avoir rappelé les efforts et les espoirs que suscite la découverte du génome et, par là, l’anticipation et les limites d’une démarche prédictive qui « soulèvera d’importantes questions éthiques », Jacques Chirac a rappelé la nécessité « d’élargir notre regard à l’ensemble du monde (...) Nul ne peut prétendre détenir à lui seul tous les savoirs utiles (...) C’est pourquoi, il est indispensable de développer les réseaux de soins dont la réforme hospitalière encourage la création depuis 1996 (...) Il faudra adapter l’organisation des soins à la vie des gens et non pas imposer aux gens de se plier à l’organisation des services médicaux ». Et, en insistant fortement sur la mobilisation et la solidarité de tous, le Président a rappelé qu’un cancéreux guéri a les mêmes droits que les autres, illustrant son propos par l’évocation de l’exploit de L. Amstrong, guéri d’un cancer, et vainqueur du Tour de France. Après avoir mis l’accent sur la prise en compte de la qualité de vie des malades, car « cette vie doit toujours continuer comme avant », Jacques Chirac a conclu que gagner sur le cancer est un défi qui appelle l’implication de tous. Andrée-Lucie Pissondes 5