Pour une solidarité internationale
C’ est une déclaration de guerre
contre le cancer, populaire
parce qu’elle touche le peuple », dira
Elie Wiesel, Prix Nobel. «Il est de
plus en plus évident que la lutte
contre le cancer ne peut se pour-
suivre de manière isolée. La bataille
ne sera gagnée que par la création,
à l’échelle mondiale, de partenariats
jusqu’ici jamais réalisés, entre les
gouvernements, l’industrie, la com-
munauté scientifique, les services
médicaux et les malades », souligne
le Dr David Khayat. Cet appel à
l’action a pour but d’encoura-
ger l’amélioration des traitements,
la recherche sur le cancer et sa
prévention, et de donner plus
d’autonomie aux malades. Pour
que toutes ces bonnes intentions,
que tout un chacun peut reven-
diquer, ne restent pas qu’un vœu
pieux, il faut impliquer les poli-
tiques, d’où l’intervention d’Hil-
lary Clinton et du Président Chi-
rac, entre autres. Tous ceux qui
s’engagent doivent répondre en
toute bonne foi de leur engage-
ment aux yeux du monde entier.
Du fait de l’augmentation de l’es-
pérance de vie et des modes de
vie (tabac), le nombre de can-
cers, aujourd’hui 9 millions de
cas déclarés annuellement dans
le monde, atteindra 20 millions
d’ici 2020, avec 10 millions de
morts de plus par an (source
OMS). Cette charte, déclinée en
dix articles, est accessible sur le
site web www.CharterAgainst Can-
cer.org. Chacun des articles sera
étudié séparément par des com-
missions qui rédigeront leur rap-
port. «Le soutien aux malades et
leur implication sont une composante
incontournable », insiste Francès
Visco, présidente de la toute-
puissante association américaine
National Breast Cancer Coalition.
L’engagement de la France
Satisfait de la forte mobilisation in-
ternationale contre le cancer, le
Président Chirac a souhaité y
prendre une part personnelle et a
souligné l’appui de la France qui
vient d’adopter un nouveau plan
de lutte contre le cancer. «Le can-
cer est entouré de silence. Il faut en
parler », constate-t-il. Et même si
la France n’est pas en reste dans
le progrès, elle est «un pays cepen-
dant où beaucoup reste encore à faire
pour mieux organiser la recherche,
développer la prévention, diffuser
partout les meilleures pratiques mé-
dicales et, c’est important, améliorer
la vie des personnes atteintes par
cette maladie », souligne-t-il. Et de
poursuivre : «Nous devons appren-
dre à mieux répondre à la souffrance
des malades, à leur angoisse, à l’an-
goisse de leur proches ». Après avoir
rappelé les efforts et les espoirs
que suscite la découverte du gé-
nome et, par là, l’anticipation et les
limites d’une démarche prédictive
qui «soulèvera d’importantes ques-
tions éthiques », Jacques Chirac a
rappelé la nécessité «d’élargir notre
regard à l’ensemble du monde (...)
Nul ne peut prétendre détenir à lui
seul tous les savoirs utiles (...) C’est
pourquoi, il est indispensable de dé-
velopper les réseaux de soins dont la
réforme hospitalière encourage la
création depuis 1996 (...) Il faudra
adapter l’organisation des soins à la
vie des gens et non pas imposer aux
gens de se plier à l’organisation des
services médicaux ».Et, en insistant
fortement sur la mobilisation et la
solidarité de tous, le Président a
rappelé qu’un cancéreux guéri a
les mêmes droits que les autres,
illustrant son propos par l’évoca-
tion de l’exploit de L. Amstrong,
guéri d’un cancer, et vainqueur du
Tour de France. Après avoir mis
l’accent sur la prise en compte de
la qualité de vie des malades, car
«cette vie doit toujours continuer
comme avant », Jacques Chirac a
conclu que gagner sur le cancer est
un défi qui appelle l’implication
de tous.
Andrée-Lucie Pissondes
Le 4 février s’est tenu à Paris le premier Sommet mon-
dial contre le cancer. A cette occasion, le président de
la République, Jacques Chirac, a signé la “Charte de
Paris contre le cancer” en présence de nombreuses
personnalités de la communauté scientifique inter-
nationale, associations et journalistes, témoins de cet
engagement politique.
Charte de Paris contre le cancer
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©Standem Favart Photo
Au palais de l’Élysée, M. Jacques Chirac signe la charte de Paris contre le cancer.
A ses côtés, M. Koichiro Matsuura, directeur général de l’ONU pour l’Unesco.
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