ments, au saupoudrage, à l’indivi-
dualisation des financements, des
recherches et des programmes…” Il
doit, en ce sens, favoriser les
accords de recherche coopérative et
de développement (ARCD) avec les
industriels, en favorisant la création
et le développement de petites
entreprises innovantes et en oc-
troyant des bourses à l’innovation,
un peu de la manière dont le Small
Business Innovative Research (SBIR)
travaille aux États-Unis et ce au
niveau national et européen, en col-
laboration avec de grands pôles
comme Grand Est et le DKFZ d’Hei-
delberg.
Première cause de mortalité en
France, le cancer est une maladie
multifactorielle, à la nosologie éten-
due, et de prévalence géographique
aléatoire. Maladie génétique et ou
de société (hygiène de vie, vieillisse-
ment…), elle ne sera pas vaincue
– si elle l’est jamais (!) dans les
temps impartis par le Plan cancer
qui doit se terminer en 2007. C’est
pour cette raison que la loi a confié
à l’Institut une mission pérenne.
Schéma global
L’Inca intègre un schéma global et
cohérent de prévention, approuve
les traitements les plus innovants,
leur assure la plus large diffusion
possible et rend “leur pleine citoyen-
neté aux malades pendant et après
la maladie, que ce soit en termes de
soins, d’accompagnement ou en
soins palliatifs, d’assurances et de
prêts, voire d’emploi.” Ce pro-
gramme ambitieux, puisqu’il prévoit
jusqu’aux conséquences de l’échec
des soins avec l’organisation des
soins palliatifs, assure aussi les mis-
sions sociales de l’État. Il s’agit, selon
les termes de ses créateurs, d’“une
tour de contrôle de la lutte contre le
cancer”.
Les besoins de la population
L’une de ses premières tâches va
être de satisfaire les besoins de la
population en matière de dépistage.
Déjà l’attente moyenne pour un
scanner, en France, est de 31 jours,
ce qui porte certains cas à 180 jours
d’attente pour l’éventuel premier
diagnostic d’une maladie qui peut
évoluer extrêmement selon la for-
me qu’elle prend, la nature et l’âge
du patient. La réponse « claire, sans
ambiguïté (à ces problèmes) exige
beaucoup de volonté, d’intelligence,
de méthode et de persévérance »,
affirme David Kahyat. Bien que
voulu par le président de la
République, « préparé par le gou-
vernement, voté, hors des clivages
politiques […], ce plan est un défi
politique qui s’appuie sur la volonté
collective pour impulser et coordon-
ner la lutte contre le cancer. En
orientant la politique de soins. En
étant une tête de réseau pour la
recherche et un levier pour la
coopération européenne et interna-
tionale ».
Créer un réseau
Pilotage des cancéropôles, définition
d’une stratégie globale et validation
des programmes à financer, il s’agit
de créer un réseau des meilleurs
experts qu’il s’agisse de recherches
fondamentales, cliniques ou de
sciences humaines et sociales.
Formule originale s’il en est une, elle
se fonde sur la réalité bien concrète
du fléau, peste des temps moder-
nes, et qui est le reflet des dysfonc-
tionnements de nos modes de vie.
Tous les acteurs de la lutte contre le
cancer sont représentés, depuis les
pouvoirs publics, jusqu’aux malades
à travers leurs associations, en pas-
sant par toutes les grandes institu-
tions sanitaires concernées : CNRS,
Inserm, FHF, FHP, FNLCC, FEHAP,
Ligue, Arc, Cnam… De même, il agit
avec chacune des agences sani-
taires (Institut de veille sanitaire,
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 64 • juin-juillet 2005
Haute Autorité de Santé, Institut
national de prévention et d’éduca-
tion à la santé), avec qui il échange
des informations, impulse des orien-
tations et met en œuvre des dispo-
sitifs adaptés au champ du cancer,
comme il doit le faire avec les autres
structures politiques et industrielles
à travers le monde auquel il tentera
d’apporter un nouvel élan.
L’Institut n’a pourtant pas vocation
d’assurer une tutelle sur les struc-
tures de soins, ce rôle étant dévolu
aux ARH et donc à l’État.
François Engel
Infos ...
Une priorité
nationale
L’explosion du
nombre de cancers,
conséquence
notamment
du tabagisme
et du vieillissement
de la population,
et le passage
à la chronicité
de l’atteinte
métastatique dans
de nombreux cancers
fait de la prise en
charge des
pathologies malignes
un problème
de santé publique
majeur.
Responsable de
400 décès par jour en
France, la maladie est
l’objet de l’un des trois
grands chantiers
présidentiels :
le Plan
cancer.
DOSSIER
20
>>
>> DOSSIER
Les huit missions
de l’Institut national
du cancer
1. Observer et évaluer le dispo-
sitif de lutte contre le cancer.
2. Définir les référentiels de
bonnes pratiques et de prise en
charge en cancérologie et les
critères d’agrément des établis-
sements et des professionnels
pratiquant la cancérologie.
3. Informer les professionnels
et le public.
4. Participer à la mise en place
et à la validation d’actions de
formation continue des méde-
cins et des paramédicaux.
5. Mettre en œuvre, financer et
coordonner des actions de
recherche en liaison avec les
organismes publics de recher-
che et les associations carita-
tives.
6. Développer et suivre des
actions public/privé dans les
domaines de la prévention, de
l’épidémiologie, du dépistage,
de la recherche, de l’enseigne-
ment, des soins et de l’évalua-
tion.
7. Participer au développement
d’actions européennes et inter-
nationales.
8. Réaliser, à la demande des
ministres concernés, toute
expertise sur les questions rela-
tives à la cancérologie et à la
lutte contre le cancer.
(Art. 33L1415-2 du 9 août 2004
relative à la politique de santé
publique).
Pr David Kahyat