PRÉFACE
C’est dans les premières années que se joue en partie
l’avenir d’un enfant et que s’impriment les inégalités.
Nous savons qu’à l’âge de l’école primaire, l’enfant est
dans la plénitude de ses capacités d’apprentissage et de
découverte. Nous savons aussi qu’à l’entrée au cours
préparatoire, le vocabulaire des uns est très pauvre,
tandis que d’autres disposent d’une langue riche de
mots et de tournures. Telles sont les deux réalités qui
ont inspiré ces nouveaux programmes.
Il fallait revisiter le système éducatif, et commencer
par le début, l’école primaire. C’est là en effet que se
forge et se construit l’esprit des enfants. C’est là qu’ils
prennent leur élan et que s’installe cette volonté de
réussir qui les accompagnera tout au long de leur scola-
rité et les aidera à rebondir à tout âge de la vie. L’égalité
des chances est le premier pari, qu’il nous faut gagner
en permanence – et dès le début.
L’autre pari se nomme excellence : l’égalité des chances
se construit par le haut. Elle signifie l’excellence pour
tous, c’est-à-dire donner le meilleur à chaque enfant.
L’un des plus importants programmes de l’école date
de 1923. Il développait les fortes idées de Jules Ferry et
reste surprenant par ses propos modernes et prémoni-
toires. Au fil du siècle, les intentions se sont en quelque
sorte appauvries : elles se sont transformées parfois en
une simple mécanique d’acquisition des savoirs. Les pro-
grammes de l’école maternelle sont une préoccupation
nouvelle mais particulièrement importante, nous
devons pleinement reconnaître à l’école des petits son
rôle essentiel de propédeutique de l’école élémentaire.
7Préface