Résultats de ACOS REGISTRY
Ce registre allemand étudie la prise en charge de l’infarctus sans
élévation du segment ST en comparant un traitement invasif pré-
coce dans les 24 premières heures à un traitement par angioplas-
tie réalisé ultérieurement. Les facteurs prédictifs positifs d’un
traitement dans les 24 premières heures sont les antécédents de
revascularisation, le sexe masculin et un âge inférieur à 70 ans,
alors que les facteurs prédictifs négatifs sont le diabète et les anté-
cédents d’infarctus du myocarde. La mortalité hospitalière est en
faveur du groupe traitement invasif précoce avec un taux à 0,9 %
versus 7,2 % dans le groupe traitement invasif tardif (p < 0,01).
Commentaires
Comme l’avaient montré auparavant FRISC II et TACTICS-
TIMI 18, RITA 3 et les différents registres nous incitent à être
invasifs le plus précocement possible dans l’angor instable et l’in-
farctus sans élévation du segment ST, même chez les patients à
risque modéré. En ce qui concerne la revascularisation chirurgi-
cale, la technique à cœur battant est aussi efficace que le pontage
sous CEC. Cette technique est à privilégier autant que possible
dans l’avenir.
La cardiologie interventionnelle
Résultats d’ORBIT
Une prise orale de 2 mg par jour de rapamycine pendant 30 jours
a été instituée chez 30 patients recevant un stent. Après 6 mois,
on retrouve une resténose intrastent autour de 5 %. Un travail éva-
luant les effets indésirables en fonction de la dose est nécessaire
avant de commencer une étude randomisée pour confirmer ces
résultats préliminaires.
Résultats d’EUROSPAH
P. Serruys (Rotterdam, Pays-Bas) a présenté une étude évaluant
les effets de la sonothérapie intravasculaire sur la resténose.
Quatre cent trois patients, après la mise en place d’un stent, ont
bénéficié soit d’un traitement par sonothérapie intravasculaire,
soit d’un placebo. Aucune différence entre les deux groupes n’a
été retrouvée à 6 mois.
Suivi de RAVEL
Une année après le début de l’étude RAVEL, qui compare un stent
(BX Velocity) recouvert de sirolimus (rapamycine) à un stent non
recouvert dans des lésions simples (type A ou B1), on retrouve
toujours une différence significative en faveur du stent recouvert
pour les événements cardiovasculaires (6 % et 29 %, p < 0,001).
Suivi de SIRIUS et E-SIRIUS
Ces deux études ont pour but d’évaluer la resténose après la mise
en place d’un stent (BX Velocity) recouvert de sirolimus dans des
lésions complexes. La resténose était de 7 % à 6 mois. Les don-
nées publiées au cours de ce congrès concernent le taux de mor-
talité et d’événements cardiovasculaires à 9 mois. On ne retrouve
pas de différence avec les stents non recouverts.
Résultats de STRIDE
Ce travail belge évalue l’effet d’un stent (Biodyvisio) recouvert
de dexaméthasone sur la resténose chez 71 patients. Le late-loss
est à 0,48 mm à 6 mois. Ce chiffre est significativement moindre
dans le sous-groupe angor instable. Une étude randomisée doit
confirmer ce résultat.
Résultats de COST-TRIAL
L’étude espagnole COST-TRIAL a comparé trois types de trai-
tements sur des artères coronaires de petit calibre (d < 2,6 mm).
La randomisation de 600 patients a permis de réaliser soit un trai-
tement au ballon seul, soit un traitement avec un stent (Jostent
Flex) non recouvert, soit un traitement avec un stent recouvert
d’héparine. Le MLD (minimal lumen diameter) à 6 mois est signi-
ficativement moindre dans le groupe stent (p < 0,001), alors qu’il
n’y a pas de différence entre le groupe stent non recouvert et le
groupe stent hépariné pour la resténose.
Commentaires
RAVEL, SIRIUS et E-SIRIUS confirment la victoire contre la
resténose en montrant très clairement une efficacité de la straté-
gie de délivrance de produits antiprolifératifs. Les résultats avec
le paclitaxel sont très attendus à ce sujet, alors que ces données
sont à confirmer sur le long terme en raison du risque potentiel
de thrombose tardive et du risque de fragilisation de la paroi
artérielle. Quant aux stents héparinés, ils n’ont pas montré leur
efficacité dans la resténose. S.E. Hassani
Le post-infarctus
Résultats d’OPTIMAAL (tableau V, figure 2)
Dans cette étude présentée par A. Dickstein, 5 477 patients pré-
sentant un infarctus du myocarde à haut risque (insuffisance car-
diaque, infarctus antérieur ou récidive d’infarctus) ont été ran-
domisés entre un traitement par captopril (150 mg/j) et un
traitement par losartan (50 mg/j).
La Lettre du Cardiologue - n° 360 - décembre 2002
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INFORMATIONS
Tableau IV. PRAGUE 4.
CEC Cœur battant p
Perte de sang 782 ml 623 ml < 0,001
Intubation 12,9 h 4,5 h < 0,01
Séjour en réanimation 39 h 29 h 0,04
Durée du séjour 6,8 jours 5,8 jours NS
Coût (euros) 5 757 3 777 0,01
Tableau V. OPTIMAAL.
Losartan Captopril RR (IC95)p
(%) (%)
Mortalité 18,2 16,4 1,13 (0,99-1,28) 0,069
Récidive d’infarctus 14 13,9 1,03 (0,89-1,18) 0,722
du myocarde
Mortalité par infarctus 27,2 25,2 1,10 (0,99-1,22) 0,085
du myocarde
Mortalité cardiovasculaire 15,3 13,3 1,17 (1,01-1,34) 0,032
AVC 5,1 4,8 1,07 (0,84-1,36) 0,587