M I S E A U P O I N T Comment réduire le risque lié aux anticoagulants ? ● I. Mahé, A.S. Grenard, J.F. Bergmann* E n France, 1 % de la population (600 000 patients environ) reçoit des antivitamines K (AVK), dans deux tiers des cas pour une cardiopathie (fibrillation auriculaire, valvulopathie, infarctus du myocarde) et dans un tiers des cas pour une maladie thromboembolique veineuse. Quatre-vingt-dix pour cent des traitements anticoagulants sont surveillés par le médecin généraliste. Les anticoagulants oraux sont aujourd’hui de plus en plus utilisés, car leurs indications augmentent et concernent essentiellement les sujets âgés, dont l’espérance de vie s’allonge (1) (tableau I). Ainsi, dans le cas de la fibrillation auriculaire (FA), qui s’accroît régulièrement avec l’âge pour toucher près de 10 % des sujets de plus de 80 ans, les anticoagulants permettent de réduire de deux tiers les accidents thromboemboliques artériels, notamment cérébraux, en prévention primaire et secondaire (2). C’est également le cas de la pathologie veineuse thromboembolique, dans laquelle l’âge représente le principal facteur de risque acquis, l’incidence annuelle passant de 1/10 000 avant 40 ans à 1/1 000 après 75 ans (3) ; les anticoagulants y sont utilisés en traitement curatif et en prévention du risque de récidive, lequel dépend de l’existence ou non de facteurs de risque thromboemboliques veineux identifiés et de la durée du traitement anticoagulant (4) (tableau II). Tableau I. Indications des AVK et INR cible, d’après (1). Indications Prophylaxie de thrombose veineuse profonde (chirurgie à haut risque) Traitement de thrombose veineuse profonde Traitement d’embolie pulmonaire Prévention d’embolies systémiques Valves cardiaques Cardiopathie valvulaire Fibrillation auriculaire Prothèse cardiaque mécanique Valve mécanique aortique à ailettes Études Schulman 1995 (20) Nombre de patients Contexte 887 1er épisode 162 1er épisode idiopathique Schulman 1997 (22) 227 Récidive Agnelli 2001 (23) 267 Kearon 1999 (21) Durées de traitement Suivi comparées 6 sem./6 mois 2 ans 3 mois/2 ans 10 mois 6 mois/indéfinie 4 ans Idiopathique 3 mois/12 mois 3 ans Récurrences (%) 18,1 vs 9,5 OR = 2,1 p < 0,001 27,4 vs 1,3 p < 0,001 20,7 vs 2,6 RR = 8 p < 0,001 À 12 mois : 8 vs 0,7 (p = 0,003) À 3 ans : 15,8 vs 15,7 (p = NS) LES RISQUES LIÉS AUX TRAITEMENTS ANTICOAGULANTS INR cible 2-3 Par crainte essentiellement du risque hémorragique potentiel, les AVK restent insuffisamment prescrits en regard des indications, sans que soit pris en compte le bénéfice potentiel en termes de réduction d’événements thromboemboliques (5). Le risque lié aux traitements anticoagulants peut se concevoir à deux niveaux : efficacité insuffisante et risque hémorragique. Le risque hémorragique et ses facteurs 2,5-3,5 2-3 * Service de médecine A, hôpital Lariboisière, 75475 Paris Cedex 10. La Lettre du Cardiologue - n° 359 - novembre 2002 Tableau II. Récurrences thromboemboliques après un premier épisode de thrombose veineuse profonde selon le contexte de survenue et la durée du traitement par anticoagulants oraux (4). Le risque hémorragique d’un traitement anticoagulant est le plus redouté, en particulier le risque d’hémorragie majeure ou fatale. Ce risque est apprécié de façon variable selon la définition adoptée et le profil de risque des patients inclus dans les études (6). La plupart des auteurs distinguent hémorragies mineures et hémorragies majeures, définies comme fatales ou mettant en jeu le pronostic vital (hémorragies cérébrales ou rétropéritonéales), 27 M I S E A U P O I N T ou associées à une chute définie d’hémoglobine nécessitant la transfusion d’une quantité définie de culots globulaires ou une hospitalisation (6). Les complications hémorragiques majeures surviennent chez 2 à 5/100 patients par année de traitement et sont fatales chez 0,1 à 0,7/100 patients par année de traitement (7). Toutefois, dans des essais évaluant les anticoagulants dans la FA, l’incidence annuelle de saignements majeurs chez les patients avec un INR cible entre 2 et 3 a été d’environ 1,3 % versus 1 % dans le groupe placebo (5), mais les sujets inclus dans ces études étaient a priori exempts de facteurs de risque hémorragique et bénéficiaient d’une surveillance rapprochée. En France, une enquête du Réseau national de pharmacovigilance a été réalisée en 1997, un jour donné, dans un échantillon représentatif d’hôpitaux publics, afin d’estimer la prévalence des réactions secondaires liées aux médicaments : elle a révélé que les AVK motivaient 13 % du nombre total des hospitalisations pour effet iatrogénique et que plus de 17 000 patients par an étaient hospitalisés pour un accident hémorragique lié aux AVK (8). Le risque hémorragique lié au traitement par AVK dépend essentiellement de l’intensité du traitement, de sa durée, des caractéristiques du patient et des associations médicamenteuses (aspirine notamment). L’intensité du traitement anticoagulant est le principal déterminant du risque d’hémorragie cérébrale, indépendamment de l’indication de l’anticoagulation ; ce risque augmente dès que l’INR dépasse 3, et plus encore au-delà de 4, en particulier chez les sujets de plus de 75 ans (5, 6). Le meilleur rapport réduction d’événements thromboemboliques/risque hémorragique s’observe pour un INR entre 2 et 3, que ce soit chez les patients en FA chronique (9) ou chez ceux atteints d’une pathologie veineuse thromboembolique (10) (tableau I). L’incidence d’accidents hémorragiques majeurs dépend aussi largement de la durée du traitement anticoagulant ; elle semble plus importante au début du traitement : 3 % pendant le premier mois, puis 0,8 % par mois pendant la première année, puis 0,3 % par mois ensuite (11). Les caractéristiques du patient (âge ≥ 75 ans, antécédent de saignement digestif, hypertension traitée, pathologie cérébrovasculaire, cardiopathie sévère, insuffisance rénale, néoplasie) sont susceptibles de majorer le risque hémorragique des AVK. L’âge ≥ 75 ans est un facteur de risque hémorragique discuté, car il est difficile de le distinguer de celui lié aux pathologies associées, plus fréquentes à cet âge. Le risque d’hémorragie cérébrale semble cependant majoré chez le sujet âgé, surtout de plus de 75 ans, quand l’INR dépasse la zone thérapeutique (5). Si, selon certains auteurs, une prise en charge rapprochée du traitement anticoagulant (clinique d’anticoagulation par exemple) pourrait permettre de ramener le risque hémorragique des sujets âgés au niveau de celui des sujets plus jeunes (12, 13), d’autres ne sont pas de cet avis et considèrent tous les sujets âgés comme étant à risque hémorragique élevé (14). Dans tous les cas, un sujet âgé présentant une indication aux AVK et un rapport bénéfice/risque a priori favorable doit être impérativement surveillé de manière rapprochée. Enfin, l’association d’AVK à des anti-inflammatoires non stéroïdiens, et surtout l’aspirine en raison de sa durée d’action pro28 longée, majore le risque hémorragique des AVK par inhibition de la fonction plaquettaire, ces traitements pouvant par ailleurs générer des érosions ou ulcérations gastriques à l’origine de saignements digestifs (1). Manque d’efficacité du traitement anticoagulant En partie, au moins, à cause de la crainte d’accidents hémorragiques et de la prescription de posologies suboptimales qui en découlent, les anticoagulants ne permettent pas d’éviter toutes les récidives thromboemboliques veineuses (4) (tableau II) ni de prévenir tous les accidents thromboemboliques liés à la FA (4). Ainsi, l’analyse des résultats des essais de prévention par les anticoagulants dans la FA chronique montre que les AVK permettent de réduire le taux annuel d’accidents vasculaires cérébraux de 4,5 % à 1,5 % en prévention primaire (réduction de risque relatif : 68 %, nombre nécessaire de sujets à traiter pendant un an pour éviter un événement : 32) et de 12 % à 4 % en prévention secondaire (réduction de risque relatif : 66 %, nombre nécessaire de sujets à traiter pendant un an pour éviter un événement : 13) (2). C’est pourquoi de nouvelles voies thérapeutiques ont été developpées. LES MOYENS MIS EN ŒUVRE POUR LIMITER LE RISQUE DES ANTICOAGULANTS La campagne d’information de l’AFSSAPS sur le bon usage des AVK Devant l’ampleur du risque hémorragique du traitement anticoagulant, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) a lancé une campagne d’information sur le bon usage des AVK qui a débuté en janvier 2001. Elle est destinée à tous les acteurs concernés : patients, spécialistes, médecins généralistes, paramédicaux (infirmières, biologistes, pharmaciens), CNAM, industriels. Une conférence pour la presse professionnelle a été tenue, dont le contenu est disponible sur le site Internet de l’AFSSAPS (www.afssaps.sante.fr). La notice d’information destinée aux patients a été particulièrement développée et a mis l’accent sur la nécessité de la surveillance de l’INR et sur le risque des associations médicamenteuses et de l’automédication. Une information grand public figure également sur le site Internet de l’AFSSAPS. L’ensemble des médecins (cardiologues, angiologues, généralistes, biologistes) et des pharmaciens a reçu un courrier de mise au point sur les AVK. Ils disposent également des mentions légales à travers un schéma d’AMM commun à cette classe et d’une fiche de transparence, notamment sur les messages essentiels suivants : iatrogénicité, respect des indications et évaluation du rapport bénéfice/risque, contrôle mensuel de l’INR, interactions médicamenteuses et alimentaires, information et éducation du patient. L’impact de cette campagne sera évalué par trois enquêtes épidémiologiques réalisées avec le Réseau national de pharmacovigilance avant et après la mise en place de ces mesures. La première vise à déterminer le niveau des INR et la fréquence des INR non adaptés ainsi que la périodicité de leurs mesures en fonction des résultats précédents (en phase d’équilibration ou de .../... La Lettre du Cardiologue - n° 359 - novembre 2002 M I S E A U P O I N T …/… suivi). Elle sera menée auprès de laboratoires d’analyse médicale privés et publics par un questionnaire soumis à un échantillon représentatif. La deuxième, effectuée auprès des pharmaciens, concerne la compréhension par les patients de l’indication et de la surveillance de leur traitement, au moyen d’un questionnaire remis à chacun des 5 premiers patients se présentant avec une ordonnance d’AVK. La troisième a pour objectif de mesurer l’incidence des hospitalisations pour accident vasculaire cérébral hémorragique dans les services de neurochirurgie, et se fera sur 3 000 entrants (le nombre annuel d’entrées dans ces services est estimé à 90 000). L’expérience des cliniques d’anticoagulation Pour tenter de réduire le risque d’accidents iatrogéniques liés aux anticoagulants, le concept de clinique d’anticoagulation (CAC) a été développé, aux Pays-Bas, puis en Italie. Les CAC ont trois objectifs principaux : l’éducation du patient, une aide à l’équilibration et à la surveillance du traitement anticoagulant assistée par informatique, une fonction de conseil en cas de situations plus complexes, comme la survenue d’une pathologie intercurrente ou d’une complication liée au traitement. Leur fonctionnement repose sur une équipe associant des médecins, des biologistes et une infirmière (figure). Laboratoire de référence (charte) FAX Clinique d’anticoagulation (gestion informatisée de l’INR, date du prochain contrôle) FAX Médecin traitant Les CAC permettent aussi de réduire les accidents thrombotiques, liés le plus souvent à un traitement insuffisant. En comparant une série de 271 patients porteurs de valves cardiaques suivis dans une CAC à 271 patients ayant une prise en charge traditionnelle, Cortelazzo a montré que l’incidence des accidents hémorragiques majeurs, mais aussi des accidents thrombotiques, était significativement inférieure chez les patients suivis dans les CAC : 1,0 % versus 4,7 % et 0,6 % versus 6,6 % respectivement (16). La diminution du nombre des hospitalisations pour accidents thrombotiques et hémorragiques pourrait donc avoir un impact économique favorable (6). Alors que les CAC se sont largement développées dans certains pays voisins, la seule expérience française est celle de Toulouse, même si d’autres projets sont actuellement en cours et pourraient prochainement voir le jour. Intérêt de l’autosurveillance du traitement anticoagulant L’autosurveillance du traitement anticoagulant, voire l’adaptation des doses par les patients eux-mêmes grâce à un appareil utilisable à domicile, pourrait également permettre une surveillance plus régulière et rapprochée des INR (5), limiter le risque de variabilité des mesures liée à la technique utilisée selon les laboratoires et impliquer davantage le patient dans son traitement, ce qui améliore souvent sa compliance. Cependant, ces méthodes, qui nécessitent une compréhension, une adhésion et une participation importantes au traitement ne sont pas utilisables chez tous les patients. Des études ont montré qu’il n’y avait aucune différence entre l’INR des patients se surveillant seuls et celui des patients suivis dans leur laboratoire habituel, et que les sujets pratiquant l’autosurveillance passaient significativement plus de temps dans la zone d’INR cible que ceux suivis dans des CAC (6). Pour élargir l’idée de la prise en charge du traitement anticoagulant par les patients eux-mêmes, il est concevable que les patients mesurant leur INR puissent adapter par la suite la posologie d’AVK. Cette méthode permettrait d’obtenir plus longtemps l’INR cible, avec moins de modifications de dose et en laissant présager moins de complications hémorragiques (6). VERS DE NOUVELLES VOIES THÉRAPEUTIQUES Patient Figure. Fonctionnement de la CAC de Toulouse. Les données de la littérature, qui ne fournissent que des analyses rétrospectives d’études cas-contrôles ou descriptives, ne permettent pas une évaluation exacte de l’effet de ces CAC. Malgré ces limites, les résultats semblent très encourageants. Ainsi, dans une enquête prospective conduite par la Fédération italienne des CAC, le nombre des accidents hémorragiques majeurs sous AVK a été estimé à 1,1 pour 100 patients-années (15), alors qu’il était de 4,9 pour 100 patients-années dans une méta-analyse portant sur des études rétrospectives (7). 30 Pour améliorer le rapport bénéfice/risque des anticoagulants en traitement curatif et préventif des pathologies thrombotiques artérielles et veineuses, de nouvelles stratégies thérapeutiques ont été développées (17-19). Elles se sont essentiellement axées sur trois cibles privilégiées : la thrombine, le facteur Xa et le complexe facteur tissulaire/VII activé. L’avenir peut donc laisser espérer la possibilité de faire appel à de nouveaux antithrombotiques au mécanisme d’action plus spécifique. Certains d’entre eux pourront offrir non seulement un rapport bénéfice/risque plus intéressant par rapport aux anticoagulants actuels, mais aussi plus de maniabilité, du fait de leur administration plus pratique. ■ La Lettre du Cardiologue - n° 359 - novembre 2002 M Bibliographie 1. Hirsch J, Dalen JE, Anderson DR et al. Oral anticoagulants : mechanism of action, clinical effectiveness, and optimal therapeutic range. Chest 2001 ; 119 : 8S-21S. 2. Albers GW, Dalen JE, Laupacis A et al. Antithrombotic therapy in atrial fibrillation. Chest 2001 ; 119 : 194S-206S. 3. Drouet L. Pathologie thromboembolique veineuse. Nouveaux facteurs de risque acquis ou nouvelles données sur les facteurs de risque acquis. Arch Mal Cœur 2001 ; 94 : 1318-26. I S E A U P O I N T 13. Copland M, Walker ID, Tait RC. Oral anticoagulation and haemorrhagic complications in an elderly population with atrial fibrillation. Arch Intern Med 2001 ; 161 : 2125-8. 14. Pengo V, Legnani C, Noventa F, Palareti G, ISCOAT Group. 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