Revue de presseR Plusieurs nouveaux facteurs de risque d’athérosclérose ont été décrits dans la maladie coronaire, au cours des vingt dernières années, dont la Lp(a), l’hyperhomocystéinémie et des taux élevés de CRP-ultrasensible. Cette étude a intégré 140 sujets de la Physician’s Health Study ayant eu, au cours du suivi sur 9 ans, une artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI). Ces cas ont été appariés, selon l’âge, le tabagisme et la durée de suivi, à 140 témoins. Parmi 11 paramètres biologiques mesurés, la cholestérolémie totale, les taux de LDL-cholestérol, de triglycérides, d’apolipoprotéine B100, du rapport cholestérol total sur HDL, de fibrinogène et de CRP étaient significativement supérieurs chez les sujets qui ont vu apparaître une AOMI. L’hyperhomocystéinémie et des taux élevés de Lp(a) n’ont pas été associés à la survenue d’une atteinte artérielle périphérique dans cette étude. En analyse multivariée, le rapport cholestérolémie totale sur HDL-cholestérol était le facteur prédictif le plus puissant, avec un odds-ratio (OR) de 3,9 entre les quartiles inférieur et supérieur. Le second facteur discriminant était la CRP ultrasensible, avec un OR de 2,8. Le fibrinogène était également associé à la survenue de la maladie. La CRP ou le fibrinogène, pris individuellement, augmentaient significativement la valeur prédictive du rapport cholestérol total sur HDL. En revanche, en raison de leur forte interaction, l’addition de ces deux facteurs de risque n’était pas plus utile que l’utilisation d’un seul d’entre eux. Cette étude, qui n’est pas originale dans sa conception, a l’avantage de s’appuyer sur les données de la Physician’s Health Study, qui a analysé de façon prospective près de 15 000 hommes âgés de 40 à 84 ans. Par ailleurs, l’utilité de la CRP ultrasensible, qui mesure les variations de ces paramètres au sein de la fourchette des valeurs normales, n’est pas utilisable en pratique clinique pour évaluer de façon fiable et pertinente les sujets à haut risque par rapport à ceux ayant un risque moindre. La palpation des pouls et l’analyse de l’index de pression systolique chez les sujets asymptomatiques sont probablement des facteurs discriminants plus forts que ces paramètres biologiques en ce qui concerne la morbidité et la mortalité cardiovasculaire. Quoi qu’il en soit, l’étape suivante serait de mettre en évidence d’éven- evue de presse CRP et artériopathie oblitérante des membres inférieurs À retenir À lire À parcourir tuelles causes responsables de cette inflammation systémique infraclinique et infrabiologique afin d’être en mesure de la traiter pour réduire la survenue de complications liées à l’athérosclérose, principale cause de mortalité de l’artéritique. – Ridker P et al. JAMA 2001 ; 285 : 2481-5. J. Emmerich Athérosclérose : une prévalence importante dès l’adolescence Héparine : le guide nouveau est arrivé Plusieurs études, principalement autopsiques, ont montré que des lésions précoces d’athérosclérose pouvaient survenir dès l’enfance. Cette dernière étude s’est intéressée à la prévalence de l’athérosclérose analysée par échographie endovasculaire, réalisée un mois après une transplantation cardiaque chez 262 patients. La population des donneurs était constituée de 146 hommes et 116 femmes, dont aucun n’avait de maladie coronaire connue lors du prélèvement du greffon cardiaque. L’âge moyen de cette population était de 33 ans, 15 % étaient hypertendus, mais une proportion importante fumait (77 %). Les auteurs ont défini la présence d’une athérosclérose comme une lésion intimale visualisée chez le receveur de plus de 0,5 mm. Parmi cette population, 136 patients (52 %) avaient un ou plusieurs sites coronaires atteints par l’athérosclérose, avec un épaississement intimal moyen de 1,08 mm et un pourcentage moyen de sténose de 33 ± 16 %. Les résultats par tranche d’âge sont spectaculaires, puisque, comme attendu, la prévalence de l’athérosclérose augmente selon ce paramètre. Néanmoins, à 16 ans, 17 % des sujets ont déjà des lésions dépistables à l’échographie endovasculaire, pourcentage qui est respectivement de 37 % à 25 ans, 60 % à 35 ans 71 % à 45 ans et 85 % à plus de 50 ans. Bien entendu, l’échographie est beaucoup plus performante que la coronarographie pour le dépistage de ces lésions infracliniques, puisque la coronarographie était normale chez 92 % des patients. Parmi les 8 % de patients chez lesquels une sténose L a découverte de l’héparine par McLean en 1916 a révolutionné la prise en charge thérapeutique de la thrombose veineuse et artérielle, et elle reste encore en 2001 une molécule quotidiennement indispensable au médecin vasculaire. Les recommandations scientifiques de l’AHA (American Heart Association) sont toujours des documents de référence auquel il faut savoir recourir. Ce dernier arrivé, consacré à l’utilisation de l’héparine standard (ou non fractionnée) mais aussi aux héparines de bas poids moléculaire, n’échappe pas à la règle. Vingt-cinq pages incluant 285 références bibliographiques, 20 tableaux et 9 figures, permettent au lecteur familier de la question de remettre ses idées en place et au néophyte de ne pas le rester. – Hirsh J, Anand SS, Halperin JL, et al. Circulation 2001 ; 103 : 2994-3018. J. E. 5 Revue de presse Revue de presse Le pied diabétique : une approche multidisciplinaire indispensable C ette revue de la littérature reposant sur les données bien établies concernant la prise en charge du pied diabétique et notamment le rôle de l’intrication fréquente des lésions neurologiques, vasculaires et infectieuses. En soi, rien de nouveau sur les troubles trophiques, mais un bon rappel historique de l’artérite, du pied neurologique et des avancées majeures observées sur la prise en charge des diabétiques depuis la découverte de l’insuline par Banting et Best en 1917. Malgré cela, on ne sait toujours pas de façon définitive si le bon équilibre du diabète prévient de façon importante la macroangiopathie. En revanche, sur la microangiopathie, qui contribue grandement à aggraver la sévérité des conséquences de l’artérite chez le diabétique, il n’y a plus de doute. – Foster A. Practical Diabetes Int 2001 ; 18 : 134-8. J. E. 6 était dépistée à la coronarographie, aucun des donneurs n’avait moins de 30 ans. Cette étude a deux intérêts majeurs. D’une part, elle souligne élégamment le rôle du remodelage artériel bien démontré par Seymour Glagov, c’est-à-dire ce processus qui conduit à compenser la survenue des lésions athéroscleuses précoces par une dilatation de l’artère qui préserve son diamètre circulant, alors même que d’authentiques plaques athéroscléreuses significatives sont déjà présentes. D’autre part, la présence de lésions dès l’âge de 17 ans, chez un sujet sur 6, souligne l’extrême diffusion de ce processus plus physiologique que pathologique, compte tenu de sa fréquence, mais qui devient pathologique et redoutable lors d’une complication aiguë à type d’érosion ou de rupture. Le développement rapide des explorations non invasives, telles que les IRM, devrait mieux définir les sujets à haut risque et aboutir dans quelques années à de nouvelles études de prévention visant à la stabilisation de ces plaques athéroscléreuses, par les statines, l’aspirine, les antibiotiques et d’éventuelles nouvelles classes thérapeutiques. – Tuczu EM, Kapadia SR, Tutar E et al. Circulation 2001 ; 103 : 2705-10. J. E. Contraception orale et risque de thrombose veineuse Cette revue générale rapporte l’état actuel des connaissances sur la relation entre la contraception orale et le risque de thrombose veineuse en privilégiant trois points : 1) évaluation du risque lié à la prescription d’une contraception estroprogestative faiblement dosée (30 ou 40 µg d’éthinyl-estradiol) ; 2) effet du progestatif associé ; 3) mécanismes biologiques impliqués. La prise d’une contraception estroprogestative faiblement dosée multiplie par 3 à 6 le risque de thrombose veineuse. L’excès de risque disparaît avec l’arrêt du traitement. En revanche, le risque absolu reste faible : de 1 pour 10 000 femmes/années (risque de “base”), il passe à 3 pour 10 000 femmes/ années sous traitement. Un biais de suspicion n’explique pas ces résultats. L’utilisation d’une contraception avec un progestatif dit de 3e génération (désogestrel ou gestodène) multiplie le risque de thrombose veineuse par 6 à 9 par rapport à l’absence de Le Courrier de Médecine Vasculaire (1), n° 1, octobre/novembre/décembre 2001 traitement, et par 1,4 à 4 par rapport à l’utilisation d’une contraception avec un progestatif dit de 2e génération. Un biais de prescription n’explique pas ces résultats. La contraception estroprogestative induit un effet procoagulant (augmentation des taux de prothrombine, facteur VIII, facteurs de risque de thrombose veineuse reconnus, et diminution du taux de facteur V) et altère le système anticoagulant, avec une résistance acquise à l’action de la protéine C activée. Ces effets sont plus marqués avec les progestatifs dits de 3e génération. Le niveau de résistance à la protéine C activée est corrélé au risque clinique, et une résistance acquise, non liée à la mutation Leiden du gène du facteur V, est un facteur de risque indépendant de thrombose veineuse. Le mécanisme de la résistance acquise liée à l’utilisation d’une contraception estroprogestative est inconnu, une partie de l’effet pouvant être dû néanmoins à la diminution de la concentration en protéine S. Les effets sur la fibrinolyse sont complexes, et leur implication clinique non évidente : augmentation de l’activité fibrinolytique et de la concentration du TAFI (thrombin-activatable fibrinolysis inhibitor, facteur de risque de thrombose veineuse). L’effet global procoagulant de contraceptifs de 3e génération serait lié à leur profil plus estrogénique. Sur le plan pratique, les risques absolus importent plus que les risques relatifs… Cent millions de femmes utilisent une contraception estroprogestative, et la mortalité en excès est évaluée à 2 à 6 cas pour 1 million de femmes traitées. La prévention du risque artériel est plus “simple” que celle du risque veineux : les femmes à risque de complication artérielle sont des femmes “âgées” ayant un facteur de risque tel qu’un tabagisme ou une hypertension artérielle. Identifier les femmes à “risque veineux” est plus “délicat” ; une histoire personnelle ou familiale thrombotique est un élément pertinent, alors qu’un dépistage d’une anomalie constitutionnelle de l’hémostase n’a pas d’intérêt. – Vandenbroucke JP et al. Leiden University Medical Center, Leiden, Pays-bas. N Engl J Med 2001 ; 344 : 1527-35. E. Oger L’échographie-Doppler vasculaire en mode puissance au service de la rhumatologie L’échographie-Doppler en mode puissance a été introduite initialement en pratique cardiologique à la fin des années 1980, puis un peu plus tard Revue de presseR – Walther M, et al. Arthritis and Rheumatism 2001 ; 44 :331-8. J. E. Traitement hormonal substitutif de la ménopause et hémostase L’objectif est d’évaluer l’influence de l’estrogénothérapie orale substitutive combinée (2 mg de 17b estradiol associés à 1 mg d’acétate de noréthistérone, Kliogest®, Novo Nordisk) sur des paramètres de la coagulation, et surtout de mettre ces éventuelles modifications en relation avec la survenue ultérieure d’une thrombose veineuse symptomatique. Ce dernier point fait toute l’originalité de cet article. Il s’agit en fait de l’exploitation des données biologiques collectées à 3, 12 et 24 mois, au cours d’un essai contrôlé (1) contre placebo, en double insu, audacieux, puisqu’il randomisait des femmes ménopausées (absence de règles depuis plus d’un an), âgées de moins de 70 ans, ayant présenté une maladie veineuse thrombo-embolique ne nécessitant plus de traitement anticoagulant oral depuis au moins trois mois (l’événement thrombotique remontait en moyenne à 4 ans). L’objectif initial était d’évaluer la survenue d’une récidive thrombo-embolique symptoma- tique, ce qui arriva chez 8 femmes sur 71 recevant un THS et chez 1 femme sur 69 sous placebo. La publication des résultats de l’essai HERS (2), montrant un risque de maladie veineuse thromboembolique multiplié par 4 (odds ratio = 2,7 ; intervalle de confiance à 95 % de 1,4 à 5) chez les femmes sous dérivés conjugués équins (0,625 mg) plus médroxyprogestérone (PRIMPRO) comparé aux femmes sous placebo, a entraîné l’arrêt prématuré de l’essai norvégien… Parmi les 8 femmes sous THS ayant présenté une récidive, trois épisodes sont survenus avant le troisième mois et seulement 63 femmes ont eu un prélèvement à 3 mois. Les 5 femmes avec récidive ont donc été comparées aux 58 femmes n’ayant pas récidivé. Il existe une variation significative du taux des fragments F1+2 mesurés entre l’entrée dans l’essai et 3 mois plus tard : + 78 % (IC à 95 %, 29 à 232) chez les femmes ayant récidivé versus + 11 % (IC à 95 %, - 8 à 33) chez les femmes n’ayant pas récidivé (p = 0,019). Par ailleurs, le taux de fragment F1 + 2 augmente significativement chez les femmes sous THS, comparé aux femmes sous placebo à 3 mois (p = 0,001), mais ce résultat n’a rien d’original. En revanche, une analyse multivariée montre que l’activité du TFPI est la seule variable significativement associée à cette variation du taux de fragment F1+2. En conclusion, l’excès de risque thrombotique veineux observé en début de traitement avec les estrogènes oraux est corrélé à une activation précoce de la coagulation avec une augmentation des fragments F1 + 2. Le rôle du TFPI dans la genèse d’une thrombose reste à préciser. Enfin, les résultats de cette analyse concernant les inhibiteurs de la coagulation (protéine C et S en particulier) sont discordants par rapport aux études antérieures. – Else Hoibraaten et al. Thromb Haemost 2001 ; 85 : 775-81. 1. Hoibraaten E, Qvigstad E, Arnesen H, Larsen S, Wickstrom E, Sandset PM. Increased risk of recurrent venous thromboembolism during hormone replacement therapy. Results of the randomized,double-blind, placebo-controlled estrogen in venous thromboemebolism trial (EVTET). Thromb Haemost 2001 ; 84 : 961-7. 2. Hulley S, Grady D, Bush T, Furberg C, Herrington D, Riggs B et al. Randomized trial of estrogen plus progestin for secondary prevention of coronary heart disease in postmenopausal women. Heart and Estrogen/progestin Replacement Study (HERS) Research Group. JAMA 1998 ; 280 (7) : 605-13. evue de presse dans d’autres domaines de la radiologie, et principalement en pathologie vasculaire. Son intérêt dans le dépistage des flux de basse vélocité n’est plus à démontrer. Il en découle son intérêt dans l’analyse de la vascularisation des tissus, et notamment de la synoviale, qui a été traité dans cet article. Le but de cette étude était de comparer la valeur de l’échographie-Doppler en mode puissance par rapport à la vascularisation synoviale évaluée histologiquement lors d’un remplacement prothétique du genou. Une bonne corrélation a été mise en évidence entre la vascularisation estimée par échographie-Doppler en mode puissance selon une échelle allant de 1 à 4 et l’histologie (r = 0,89, p < 0,01). La corrélation était légèrement moindre entre l’échographie et l’épaisseur de la membrane synoviale (r = 0,64) et absente avec l’existence d’un épanchement. Jusqu’ici, l’analyse de la vascularisation synoviale reposait surtout sur l’IRM couplée à l’injection de gadolinium. Cette étude ouvre la voie à l’analyse de la vascularisation synoviale par échographie-Doppler dans l’évaluation de l’activité de la polyarthrite rhumatoïde. L’intérêt réel de cette technique nécessite cependant confirmation en s’appuyant sur des critères cliniques et sur un plus grand nombre de cas. Phénomène de Raynaud L e phénomène de Raynaud, pathologie extrêmement fréquente, fait partie des parents pauvres de l’enseignement de la médecine. Il touche pourtant environ 5 % des femmes jeunes. Le plus souvent bénin et idiopathique, il peut être gênant et nécessite alors un traitement symptomatique, le plus souvent par inhibiteurs calciques. Par ailleurs, il faut savoir dépister une maladie systémique, sousjacente à un phénomène de Raynaud qui est alors secondaire. Au premier rang des pathologies associées, la sclérodermie systémique ou à type de CREST syndrome puis viennent le lupus systémique, le syndrome de Gougerot Sjögren, la dermatopolymyosite et la polyarthrite rhumatoïde. Cette revue de 6 pages, qui comprend 84 références, est assez exhaustive et constitue une bonne référence de base sur cette pathologie. – Bmock JA, Sequeira W. Raynaud’s phenomenon. Lancet 2001 ; 357 : 2042-8. J. E. E. O. 7 Revue de presse Revue de presse Protéine Z et thrombose artérielle : une nouvelle cause de thrombophilie ? Une prospective frileuse C et article est la trace écrite d’une conférence donnée par Georges Buller lors du dernier congrès de l’American Heart Association (AHA). Contrairement à son titre, l’intérêt de cet essai de prospective repose surtout sur la revue portant sur le diabète et sur l’obésité. Ces deux facteurs de risque sont bien analysés, notamment en ce qui concerne leur physiopathologie et leur lien avec l’athérosclérose. Finalement, au début du troisième millénaire, l’auteur insiste sur le fléau porté par ces deux facteurs de risque qui dépendent principalement de notre environnement. L’auteur conclut sur l’intérêt de bien appliquer nos stratégies de prévention d’efficacité démontrée, alors même que nos esprits curieux ont la tendance naturelle à se porter vers des horizons plus novateurs qui ne sont pas forcément porteurs d’une efficacité supérieure. Une leçon de philosophie à méditer… – Beller GA. Circulation 2001 ; 103 : 2428-35. J. E. 8 La protéine Z agit chez l’homme en augmentant l’inhibition du facteur Xa par une protéine inhibitrice des protéases : la ZPI (protein-Z-dependent protease inhibitor). Il était donc logique de se demander si un déficit en protéine Z (ou d’ailleurs en ZPI) peut être associé à un risque augmenté de thrombose veineuse ou artérielle. Chez la souris, des données expérimentales invalidées pour la protéine Z montrent qu’elles ont un phénotype clinique normal, mais, en cas d’association à la mutation Leiden du facteur V, un phénotype thrombotique apparaît. Chez l’homme, on ne disposait d’aucune donnée sur le rôle éventuel de cette protéine dans la thrombose jusqu’à la publication récente de cette étude française dans le Lancet. Les auteurs ont analysés 59 patients consécutifs avec une thrombose veineuse (âge moyen 37 ans) et 169 pa-tients avec un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique (âge moyen 33 ans). Un délai de 3 mois était respecté entre les dosages de protéine Z et l’accident vasculaire. Les AVC étaient très sélectionnés, car les auteurs ont éliminé les accidents ischémiques cérébraux liés à une hyperlipidémie, une hypertension artérielle, une malformation vasculaire ou une cardiopathie emboligène. Les sujets n’ont pas été appariés à une population témoin, mais les taux de protéine Z des cas ont été comparés à ceux de 88 témoins sains. Chez ces témoins, la concentration de protéine Z était de 2,29 mg/l, avec des valeurs tout à fait similaires chez les sujets ayant eu une thrombose veineuse. Toutefois, après un AVC ischémique, les concentrations de protéine Z étaient significativement plus basses (20 % des sujets ayant des taux au-dessous des valeurs normales). Ces résultats intéressants appellent deux commentaires. Le premier concerne la méthodologie de l’étude, puisqu’il s’agit de cas excessivement sélectionnés (âge très jeune de la population étudiée), ne permettant absolument pas d’extrapoler les résultats à la population générale, et non appariés à des témoins. Par ailleurs, on ne peut totalement exclure que la baisse de protéine Z soit secondaire à l’événement thrombotique cérébral, même si, dans cette étude, quelques patients ont vu leur concentration abaissée de protéine Z confirmée trois mois plus tard. Cette étude pose néanmoins les bases d’essais ultérieurs avec le but de confirmer ou Le Courrier de Médecine Vasculaire (1), n° 1, octobre/novembre/décembre 2001 d’infirmer cette association entre AVC ischémiques et déficit en protéine Z. – Broze GJ. Lancet 2001 ; 357 : 900-1. – Vasse M, Guegan-Massardier E, Borg J-Y, Woimant F, Soria C. Lancet 2001 ; 357 : 933-4. J. E. Hémodynamique des veines perforantes dans l’insuffisance veineuse chronique La prédominance des perforantes incontinentes augmente avec la sévérité clinique de l’insuffisance veineuse chronique (IVC) et avec l’insuffisance valvulaire profonde. L’exploration en duplexscan de 265 perforantes de 90 jambes chez 67 patients ayant des signes cliniques d’IVC a été réalisée dans le but de préciser les rapports entre hémodynamique et sévérité de la maladie. La distribution clinique des membres examinés était CEAP0 10 membres ; CEAP1-2 39 membres ; CEAP3-4 21 membres et CEAP5-6 20 membres. Les paramètres hémodynamiques étudiés ont été : la vitesse maximale et moyenne, le temps de pic, le débit et le volume régurgité, la pulsatilité, le diamètre du vaisseau et le temps de reflux. Les perforantes incompétentes ont de plus grands diamètres, des vitesses pic et moyennes, un débit plus élevé, un temps de pic plus long, et un volume régurgité plus important que les perforantes continentes. Le diamètre des perforantes incompétentes ne change pas de manière significative avec la classe de CEAP. Les perforantes incompétentes de cuisse et celles du tiers inférieur de jambe ont un diamètre significativement supérieur à celles du tiers supérieur et moyen de jambe. La durée de reflux dans les perforantes incompétentes n’était pas influencée par la classe CEAP. La vitesse maximale était plus élevée dans CEAP3-4 que dans CEAP1-2. La vitesse moyenne dans CEAP3-6 pendant la première seconde du reflux était double de CEAP1-2. Un débit et un volume régurgité plus élevé ont été relevés dans les perforantes incompétentes de cuisse que dans celles du tiers supérieurs et moyens de jambe. Le débit et le volume régurgité dans CEAP3-6 dans la première seconde étaient le double de CEAP1-2. La pulsatilité était plus faible dans CEAP5-6 que dans CEAP1-2. L’incontinence profonde s’accompagnait d’une vitesse, d’un débit, d’une régurgitation et d’un diamètre plus élevé. En conclusion, les paramètres hémodynamiques sont corrélés à la classe Revue de presseR – Delis K T, Husmann M, Kalodiki E et al. J Vasc Surg 2001 ; 33 : 773-82. G. Franco TVP : y a-t-il un intérêt à pister systématiquement l’EP ? Les objectifs de cette étude prospective, incluant 946 patients consécutifs avec une thrombose veineuse profonde proximale documentée sans suspicion clinique d’embolie pulmonaire, étaient triple : 1) quelle est la prévalence d’anomalies scintigraphiques compatibles avec une migration embolique ? 2) combien de patients ont développé des symptômes compatibles avec une embolie clinique ? 3) dans combien de cas ces symptômes étaient-ils dus à une embolie pulmonaire ? La scintigraphie utilisait du 99mTc pour la ventilation et la perfusion (4 projections) et était interprétée selon les critères modifiés de PIOPED (Parker JA. J Nucl Med 1996 ; 37 : 1906). Tous les patients ont reçu de la daltéparine (Fragmine®) pendant 7 jours avec un relais par AVK pour 6 mois. Deux cents patients (21 %) avec une forte probabilité scintigraphique d’embolie pulmonaire ont eu un deuxième examen à 7 jours ; par ailleurs, 149 patients (16 %) avaient une probabilité intermédiaire. Treize patients (6,5 %) ont développé des symptômes respiratoires sous traitement anticoagulant au cours de la première semaine, dont 7 avaient un nouveau déficit perfusionnel en scintigraphie, et un filtre cave a été mis en place ; 9 patients (4,5 %) ont récidivé après sortie de l’hôpital, sous anticoagulant. Parmi les 187 patients asymptomatiques avec une forte probabilité scintigraphique initiale, 25 (13 %) ont développé de nouveaux défects. Enfin, parmi les 746 patients avec scintigraphie initiale, qui n’étaient pas de forte probabilité, 2 (0,3 %) ont développé des symptômes respiratoires rapportés à une embolie pulmonaire (nouveaux défects scintigraphiques), et un filtre cave a été mis en place. Au total, la fréquence de symptômes respiratoires précoces évoquant une embolie pulmonaire (< 7 jours) était de 15/946 = 1,6 %. Les auteurs soulignent qu’en l’absence de scintigraphie initiale de “référence”, ces 15 patients auraient tous reçu un filtre cave, alors que 6 d’entre eux (40 %) n’avaient pas de nouveaux défects scintigraphiques. Il faut donc 946 examens pour “éviter” 6 filtres cave, soit 158 pour 1 filtre. Cette question de l’intérêt de la scintigraphie initiale est importante à une époque où les outils diagnostiques et thérapeutiques permettent une prise en charge totalement ambulatoire de la thrombose veineuse profonde. Bien que la rentabilité de l’examen apparaisse faible, les auteurs le recommandent en particulier chez les sujets âgés avec une hypoxémie (faible réserve cardio-respiratoire). Une embolie pulmonaire dans les tous premiers jours de traitement héparinique traduit-il réellement un échec du traitement et justifie-t-il la mise en place d’un filtre cave ? Une prise en charge totalement ambulatoire peut certes inclure la réalisation d’une scintigraphie, mais cela complique bien les choses et pour un bénéfice qui semble faible… – Manuel Monreal et al. Thromb Haemost 2001 ; 85 : 771-4. E. O. À retenir Mesure des anévrismes de l’aorte abdominale (AAA) par échographie tridimensionnelle evue de presse CEAP et doivent permettre d’affiner les indications chirurgicales et le bénéfice à attendre de la chirurgie. On pouvait s’attendre à ces résultats ; cependant, la méthodologie d’examen soulève, pour des investigateurs non anglo-saxons, quelques questions. En effet, l’examen se déroule en position assise et l’on sait la difficulté à explorer les perforantes de cuisse dans cette position. La recherche du reflux est réalisée en relâchement musculaire en période de release de la compression distale, ce qui modifie les contraintes extrinsèques au vaisseaux. Enfin, cette technique est inadéquate pour mettre en évidence les reflux survenant en systole musculaire pouvant siéger dans de petites perforantes distales, réalisant le syndrome de fuite à la marche décrit il y a fort longtemps par Cockett et générateur d’à-coups hypertensifs très dommageables sur le plan tissulaire. Que penser réellement de la valeur absolue accordée à l’hémodynamique du release quand on connaît l’altération souvent majeure des pompes musculo-articulaires des malades ayant un score CEAP le plus péjoratif ? Les perforantes n’ont pas fini d’alimenter la discussion. D es mesures précises et fiables des AAA sont nécessaires à la surveillance et à la réalisation, le cas échéant, d’une endoprothèse couverte. La faisabilité d’une mesure en écho 3D a été testée en utilisant un capteur électromagnétique monté sur la sonde d’échographie permettant de connaître les coordonnées en x, y, z des coupes acquises en 2D et ensuite de les recalculer en plan perpendiculaire à l’axe du vaisseau. La section, le diamètre maximal, la distance entre les artères rénales et le collet supérieur, la hauteur du collet inférieur ont été mesurés. Les reconstructions en écho 3D s’avèrent donc possible avec un système simple et peu onéreux, contrairement à l’utilisation des sondes matricielles. L’avenir de la surveillance d’un AAA passera sûrement par le calcul du volume et non, comme c’est actuellement le cas, par la simple surveillance des diamètres et de la hauteur. Rappelons que, lorsque le diamètre d’une sphère augmente d’un quart, le volume double. La surveillance volumique dérivée du 3D serait donc un progrès considérable, beaucoup plus fiable que la mesure des diamètres. – Leotta DF, Paun M, Beach KW et al. J Vasc Surg 2001 ; 33 : 700-7. G. F. À lire À parcourir 9 Revue de presse Revue de presse 10 Thrombose veineuse profonde : la mobilisation précoce n’augmente pas le risque d’embolie pulmonaire permanence par des demandes de contrôle journalier TVP ou de caillot flottant dans le seul but d’autoriser ou non le lever du malade. Le traitement de la thrombose veineuse profonde (TVP), par une seule injection quotidienne d’HBPM en débutant les AVK dès J1, a modifié la prise en charge thérapeutique classique, et plusieurs études ont essayé de répondre à la question de la nécessité de l’alitement systématique, répondant par la négative. Cette attitude est encore difficile à faire admettre. Dans cette étude, 129 malades ayant une TVP ont été inclus, randomisés, répartis en deux groupes, 60 dans le groupe 1 (immobilisation pendant 4 jours) et 69 dans le groupe 2 (mobilisation précoce dès l’instauration du traitement anticoagulant et traitement ambulatoire. Le diagnostic de TVP était réalisé par échographiedoppler et celui d’embolie pulmonaire (EP) par scintigraphie ventilation/ perfusion. À l’inclusion, une EP était diagnostiquée par scintigraphie systématique chez 66 malades (51,2 %), dont 31 cas (24 %) seulement symptomatiques 55 % étaient randomisés dans le groupe 1 et 45 % dans le groupe 2. À J4, la scintigraphie systématique retrouvait une nouvelle EP asymptomatique chez 16 malades, 6 dans le groupe 1 et 10 dans le groupe 2. Parmi ces 16 nouvelles EP, 12 étaient survenues chez des malades ayant déjà une EP diagnostiquée à J0. Il n’y avait pas d’association significative entre la survenue d’une nouvelle EP et le groupe de randomisation, la présence d’un cancer, le site de la TVP, et l’existence d’un thrombus flottant. À J4, il n’y avait pas de différence significative de symptomatologie des membres inférieurs (douleur et œdème). À trois mois, 5 malades (cancéreux) étaient décédés et trois récidives de TVP étaient observées (deux dans le groupe 1 et une dans le groupe 2). La conclusion est donc que la mobilisation immédiate des TVP traitées par anticoagulation efficace à domicile ne majore pas le risque d’EP, quel que soit le site de la thrombose ou l’aspect flottant du caillot. Notons toutefois que les malades graves, d’emblée avec EP symptomatique, mauvais état cardiorespiratoire, phlébite bleue ou grossesse, étaient exclus, et que, par ailleurs, les TVP incluses dans cette étude étaient toutes poplitées ou sus-poplitées. On aurait donc pu penser que ces résultats seraient valides pour les thromboses surales. Une telle attitude, qui reste toutefois difficile à “faire passer” en pratique, permettrait sûrement de soulager les services d’écho-doppler “embolisés” en G. F. Le Courrier de Médecine Vasculaire (1), n° 1, octobre/novembre/décembre 2001 – Aschwanden M, Labs KH, Engel H et al. Thromb Haemost 2001 ; 85 : 42-6. Traitement ambulatoire de la thrombose veineuse La prise en charge diagnostique et thérapeutique de la thrombose veineuse devient totalement possible en ambulatoire. La question qui reste posée est la sélection des patients : qui doit être hospitalisé ? qui peut être traité sans risque à domicile ? Les essais publiés jusqu’alors ne permettent pas de répondre définitivement, car l’extrapolation des résultats est hasardeuse. Cette étude prospective avait pour but d’évaluer la proportion de patients nécessitant une hospitalisation. Durant presque un an, le diagnostic de thrombose veineuse profonde a été porté chez 117 patients consécutifs. Quatre-vingt-douze patients n’ont pas été admis à l’hôpital ; les hospitalisations (n = 25, 21%) ont été motivées par : des raisons médicales (n = 3 : œdème massif, pneumonie concomitante !) ; des raisons sociales (n = 11) ; et des raisons logistiques (n = 11 : arrivée le week-end ou le soir). Parmi les 92 patients traités à domicile, 8 sont décédés dans les 3 mois, 3 ont récidivé et 4 ont présenté des saignements mineurs. Les auteurs soulignent la faible part des raisons médicales dans les décisions d’hospitalisation. Cette étude prospective souligne la faisabilité et la sécurité du traitement ambulatoire (héparine de bas poids moléculaire avec relais par anticoagulant oral). L’efficacité et la sécurité des héparines de bas poids moléculaire sont maintenant bien établies (Dolovich LR. Arch Intern Med 2000 ; 160 : 181-8). Un éditorial accompagnant cet article conclut en définissant quatre groupes de patients qualifiés de mauvais candidats à une prise en charge ambulatoire : 1) l’existence d’une thrombose massive ou d’une embolie pulmonaire ; 2) l’existence d’un risque hémorragique accru (saignement actif, chirurgie récente, ulcère actif…) ; 3) une situation dans laquelle les héparines de bas poids moléculaires n’ont pas été suffisamment évaluées (poids extrêmes, enfant, femme enceinte, insuffisance rénale) ; 4) l’existence d’une pathologie médicale nécessitant une hospitalisation. La faisabilité de la prise en charge ambulatoire requiert en outre des ressources humaines quali- Revue de presseR E. O. Endartérectomie carotide avec contrôle peropératoire normal : le contrôle duplex-scan précoce est-il nécessaire ? evue de presse fiées pour diagnostiquer, gérer la filière de soins, éduquer le patient… – Thomas Schwarz et al. BMJ 2001 ; 322 : 1212-3. Dimensions et hémodynamique de la veine fémorale commune comprenant la réponse au Valsalva en fonction du sexe, de l’âge, et de l’appartenance ethnique Une revue rétrospective a été effectuée sur 380 thromboendartériectomies (TE) (338 patients) ayant bénéficié d’un contrôle peropératoire et d’une surveillance duplex dans les six premiers mois. Le contrôle peropératoire a comporté 333 angiographies, 26 duplex-scan et 21 couplages angiographie duplex-scan amenant à une révision immédiate dans 24 cas sur 28 ayant une anomalie détectable. Les 24 cas ont été immédiatement recontrôlés en peropératoire avec un résultat normal. Trois cent soixante-quatre (95,8 %) des TE suivies en duplex-scan à 6 mois étaient normales, 14 resténoses mineures et deux resténoses modérées ont été décelées, mais aucune n’avait eu un contrôle peropératoire anormal. Sept resténoses mineures, 15 modérés, et 9 resténoses sévères de la carotide externe ont été mises en évidence. Les auteurs concluent que la surveillance duplex systématique à 6 mois étant relativement improductive, puisque n’objectivant que 0,5 % de sténoses modérées, la surveillance courante peut être commencée à 1 an. Ces résultats ne sont pas très surprenants dans la mesure où le contrôle peropératoire dans cette série a été très méticuleux et la correction des anomalies immédiate. La TE était classique ; avec plus de 80 % de patch et moins de 20 % de sutures directes, on peut penser que la TE par retournement, qui gagne du terrain, ne donnerait pas de résultats plus défavorables. On peut regretter que les auteurs ne donnent pas de renseignement comparatif entre les malades ayant eu un patch et les autres, et que l’évolutivité pariétale de la carotide commune et de la zone patchée ne soit pas étudiée. L’évolutivité et l’état des axes non opérés ne sont pas connus dans cette étude. Le but de la surveillance étant non seulement le contrôle du geste chirurgical mais également de l’évolutivité controlatérale, il est possible qu’en l’absence de lésions bilatérales sévères d’emblée, le contrôle à un an soit seul justifié. Le diamètre de la veine fémorale commune (VFC) et sa vélocité ont été analysés par échodoppler au repos et lors d’une manœuvre normalisée de Valsalva. Les moyennes des mesures ont été analysées en fonction du sexe, de l’âge et de l’appartenance ethnique, chacune étant ajustée aux deux autres. Le diamètre moyen de la VFC au repos était de 11,84 mm, augmentant jusqu’à 14,27 mm pendant la manœuvre de Valsalva. Il y avait une diminution significative dans les deux mesures de diamètre chez les patients de 60 ans et plus. Le diamètre de VFC était plus grand chez les hommes (12,90 mm) que chez les femmes (11,22 mm). Le diamètre moyen de la VFC chez les Hispaniques, les Noirs américains et les Asiatiques était sensiblement supérieur à celui des Blancs non hispaniques. L’indépendance de ces associations a été confirmée en analyse multivariée, et des associations positives du diamètre de la VFC de la taille et du BMI ont été documentées. La réponse au Valsalva était plus forte chez les hommes que chez les femmes (2,67 mm versus 2,29 mm). La vitesse de la VFC au repos diminue de manière significative chez les plus de 50 ans. La vitesse moyenne de VFC était de 13,87 cm/s, et les valeurs étaient de manière significative supérieures chez les femmes (14,58 cm/s) que chez les hommes (12,67 cm/s). La vitesse était plus haute chez les Américains noirs que dans les autres groupes ethniques. La vélocité postValsalva augmente de manière significative à tous les âges, de 52 à 83 %. Les sujets noirs ont eu une augmentation légèrement plus élevée (74 %) que les trois autres groupes ethniques (63 à 64 %). Le diamètre de la VFC, la vitesse et le débit varient de manière significative en fonction de l’âge, du sexe, de l’appartenance ethnique, de la taille et du BMI. La biométrie est un domaine souvent aride qui mériterait d’important développement afin de constituer une base de données solides. Souhaitons que ce travail en initie de nombreux autres, même si celui-ci a peu d’implication pratique. – Pross C, Baker CMJD, Michael JK et al. J Vasc Surg 2001 ; 33 : 963-7. – Fronek A, Criqui MH, Denenberg J et al. J Vasc Surg 2001 ; 33 : 1050-6. G. F. G. F. Les articles publiés dans notre revue le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Leur reproduction est interdite. 11 Revue de presse Revue de presse Mesures de pressions au repos et après exercice dans le diagnostic des lésions artérielles modérées chez l’athlète Imprimé en France - EDIPS Paris - Dépôt légal 4e trimestre 2001 - © octobre 2001 - DaTeBe édition. Les articles publiés dans Le Courrier de Médecine Vasculaire le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de raduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. Les lésions artérielles périphériques mineures restent asymptomatiques chez les sujets sédentaires ou modérément actifs. Cependant, quand l’intensité de l’exercice est augmentée, les lésions artérielles mineures à modérées peuvent être responsables d’une symptomatologie des membres inférieurs. Doppler et mesures de pression au repos sont souvent dans des limites normales ; la marche sur tapis roulant peut ne pas reproduire les symptômes qui n’apparaissent que pendant les compétitions ou l’entraînement soutenu. Les pressions humérales à la cheville et la fréquence cardiaque ont été mesurées simultanément sur chacun des quatre membres au repos et après exercice maximal chez 108 athlètes en bonne santé et 78 patients (parmi 89 athlètes soupçonnés d’endofibrose iliaque externe). Chez 78 patients furent mesurés : le changement de pression systolique à la cheville, l’index bras/cheville et la déviation de l’index bras/cheville par rapport à la ligne de régression de la fréquence cardiaque qui a été définie chez les 108 athlètes en bonne santé. Chez les patients ayant une endofibrose, l’index bras/cheville et la pression de cheville étaient normaux au repos. Après exercice maximal, l’index bras/cheville à une minute devrait être employé comme moyen d’améliorer l’efficacité de détection de l’endofibrosis des athlètes, plutôt que le changement systolique de valeur de pression à la cheville ou la valeur de pression systolique. Un index à 0,66 à une minute après exercice maximal est un chiffre seuil pour l’usage clinique ayant une sensibilité de 90 % et une spécificité de 87 % dans le diagnostic des lésions modérées. Le protocole utilisé dans cette étude est lourd, réservé aux laboratoires disposant de matériel automatisé sophistiqué et d’un outil informatique adapté, inaccessible en routine. Il a le mérite d’attirer l’attention sur les difficultés d’interprétation et de prise des pressions. La prise et l’analyse des pressions, aussi fines soient-elles, ne peuvent se substituer à l’analyse morphologique en échographie mode B et en imagerie de flux. Il est des territoires où la prise de pression non sanglante est impossible comme la fémorale profonde ou l’hypogastrique. Tous les problèmes sont loin d’être réglés… – Abraham P, Bickert S, Vielle B et al. J Vasc Surg 2001 ; 33 : 721-7. G. F. 12 Le Courrier de Médecine Vasculaire (1), n° 1, octobre/novembre/décembre 2001 Veine du nerf sciatique et maladie variqueuse : aspects écho-anatomiques et hémodynamiques La varicose du nerf sciatique est réputée comme étant une pathologie rare ; néanmoins, elle est de plus en plus fréquemment évoquée grâce au bilan écho-doppler, notamment lorsque la varicose est non saphénienne, intéressant le territoire marginal externe. Les auteurs font un rappel des notions cliniques échographiques et embryologiques du sujet. Cliniquement, aux étages poplité et jambier, le trajet de la varicose est superposable à celui des nerfs fibulaires communs (SPE) et saphène péronier. L’aspect échographique est pathognomonique à la cuisse – la veine du nerf sciatique est par définition une veine axiale, située en avant du prolongement post-axial de la petite veine saphène (PVS). Dans la région poplitée, elle est oblique en bas et en dehors, elle rejoint latéralement le tendon du biceps et le nerf fibulaire commun. À la jambe, la varicose qui en dépend est située juste sous l’aponévrose musculaire, dans la moitié supérieure du mollet, parallèlement et en dehors de la petite saphène ; elle devient sus-aponévrotique dans la moitié inférieure. La thérapeutique se résume a priori à la sclérothérapie, aux phlébectomies prudentes des collatérales variqueuses poplitées et jambières et à la contention élastique. L’embolisation de la veine glutéale inférieure (veine ischiatique) est proposée lorsqu’elle est incontinente, dystrophique et en relation à la cuisse avec le réseau variqueux. Cette varicose dysplasique est trop souvent confondue avec une pathologie du territoire saphène externe, et nombre d’interventions inutiles voire néfastes pourraient être évitées si cette pathologie était mieux connue, y compris des angiologues réalisant les bilans préopératoires. Avant l’écho-doppler le diagnostic était plébographique. Le phléboscan apporte de belles images confirmant, s’il est besoin, le diagnostic mais reste dans la majorité des cas inutile. Si une pathologie associée de la veine sciatique est reconnue, de type veine sciatique persistante, la phlébographie doit être pratiquée, car l’embolisation est nécessaire au traitement durable de la varicose. – Lemasle P, Uhl JF, Lefebvre-Vilardebo M et al. Phlébologie 2001 ; 54, n°2 : 219-28. G. F.