r Cong è s Con grès Cong rès Cong è s Con grès r L’exemple de l’hyperactivité avec déficit de l’attention (XIIe réunion annuelle du GEST) G. Lagrue* Au cours de la deuxième journée du GEST, F. Kochman, pédopsychiatre de Lille, a abordé le problème de la vulnérabilité psychologique, facteur favorisant le développement du tabagisme des adolescents. Il a pris pour exemple, le trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention (THADA), qui débute dès l’enfance, se poursuit fréquemment au cours de l’adolescence, et parfois chez l’adulte. Ce trouble est souvent associé à l’existence d’un tabagisme, avec évolution rapide vers la dépendance, et association d’autres substances psychoactives, tels le cannabis, la cocaïne. Il a longtemps été méconnu, en particulier en France, où son traitement est encore l’objet de débats souvent plus passionnés que scientifiques. F. Kochman en a décrit les principaux aspects : – enfant hyperactif, agité en permanence, ne tenant pas en place, refusant les ordres, avec une impulsivité très marquée ; – troubles de l’attention et de la concentration, avec retentissement sur la scolarité, et source de multiples traumatismes ; – chez le jeune enfant, et surtout chez la fille, le trouble de l’attention peut se manifester par un comportement souvent étiqueté “rêveur”. Le diagnostic de THADA doit reposer sur des critères précis, car il relève d’un traitement spécifique très efficace, qui va transformer radicalement la vie de l’enfant et de ses parents ; mais il ne faut pas, bien entendu en étendre abusivement les indications. La neuro-imagerie fonctionnelle a démontré l’origine neurobiologique du trouble ; le déficit atteint les noyaux gris centraux, et surtout le cortex frontal dont le rôle est essentiel dans le maintien de l’attention, et également dans l’inhibition de tous les stimuli extérieurs. Le manque d’activation des noyaux gris centraux est lié en partie à un déficit en dopamine, ce qui explique l’action d’un activateur dopaminergique, la ritaline. Les conduites à risque, avec une recherche de sensations, ainsi que * Centre de tabacologie, hôpital AlbertChenevier, 94000 Créteil. l’utilisation de substances psychoactives à action dopaminergique ont pour objectif inconscient de compenser ce déficit. L’hypoactivité frontale permet de comprendre les difficultés de la gestion simultanée de plusieurs tâches, ainsi que l’hyper-impulsivité et l’hyper-émotivité. Les conséquences pratiques du THADA sont très importantes : perturbations considérables de la vie familiale ; échec scolaire et donc retentissement sur toute la vie sociale ultérieure ; accidents et traumatismes divers et multiples ; conduites addictives, en particulier au tabac, aux amphétamines, à la cocaïne… Des facteurs génétiques sont indiscutablement présents : en cas de gémellité vraie, il y a 60 à 80 % de concordance du trouble. Chez les enfants ayant été atteints d’un THADA, les troubles psychologiques ultérieurs sont très fréquents : les diverses formes d’anxiété, des états dépressifs surtout à forme bipolaire, ainsi que des dépendances aux drogues. La ritaline apparaît donc le traitement indispensable lorsque le diagnostic est certain. Elle a été accusée de favoriser l’installation d’une dépendance à ce produit. En fait, les études ont montré que chez les enfants traités au long cours, la dépendance est bien moins fréquente. La prise de poids, comment la gérer ? M. Chapelot, enseignant-chercheur dans le laboratoire de physiologie du comportement alimentaire (Bobigny) a traité du mécanisme des variations pondérales au cours de la dépendance tabagique. La crainte de la prise Le Courrier des addictions (6), n° 2, avril-mai-juin 2004 92 de poids est, on le sait, un élément important dans l’évolution des tentatives d’arrêt, tant dans l’absence de motivation que dans les rechutes. Les modifications du poids au cours du tabagisme sont liées à l’action de la nicotine sur la régulation de la satiété et celle du bilan énergétique. Les mécanismes sont mieux compris depuis qu’a été précisé le rôle de la leptine, hormone peptidique produite par les adipocytes. La quantité secrétée s’élève lorsque la masse grasse augmente et inversement. C’est un des éléments essentiels du mécanisme de la régulation de la masse grasse. La leptine régule la satiété en réduisant les prises alimentaires par un double mécanisme à la fois périphérique et central : à la périphérie, elle active le système sympathique, et ainsi diminue la sécrétion d’insuline, favorise la lipolyse et freine la lipogenèse et ainsi la masse grasse diminue. Dans le système nerveux central, la leptine agit sur l’hypothalamus : elle freine la sécrétion du neuropeptide Y (NPY), un puissant orexigène. Elle a donc une action anorexigène indirecte. Lors des premières semaines du tabagisme régulier, la nicotine stimule le système sympathique avec plusieurs conséquences : majoration de la lipolyse par activation de la lipase et mobilisation des réserves adipeuses ; inhibition de la sécrétion d’insuline et réduction de la lipogenèse ; augmentation des dépenses énergétiques par élévation de la thermogénèse. Cette augmentation est importante, de l’ordre de 8 à 10 calories par cigarette, s’il y a inhalation de la fumée. Ainsi pour un fumeur de 20 à 30 cigarettes par jour environ 200 à 300 calories supplémentaires sont dépensées chaque jour. La nicotine, par l’intermédiaire des récepteurs à l’acétylcholine de l’hypothalamus, freine la sécrétion du NPY et exerce un effet anorexigène. Au début du tabagisme, le fumeur perd du poids et surtout de la masse grasse. Dans une seconde phase, la régulation par la leptine intervient : sa sécrétion diminue, avec mise en jeu de l’action orexigène du NPY ; les apports alimentaires compensent alors l’augmentation du métabolisme : le poids se stabilise à un niveau inférieur au poids initial. La diminution de la masse grasse s’accompagne d’une répartition différente des graisses, avec un rapport taille sur hanche qui augmente, prenant le type masculin. Le bénéfice apparent de la baisse du poids pour le risque vasculaire est en fait annulé, en raison de la répartition “athérogène” de la masse adipeuse. r Cong è s Con grès Cong rès Cong è s Con grès r Il y a également des modifications dans les choix alimentaires : sous l’action de la nicotine, la protéogénèse augmente et les besoins en protéines sont accrus. Les fumeurs vont donc manger davantage de viande, c’est-àdire en même temps absorber beaucoup de graisses insaturées. Comme ils ont une diminution du goût et de l’odorat, ils vont avoir une alimentation plus grasse, riche en sauce et très salée. La modification du type d’alimentation peut ainsi constituer un des facteurs responsables du risque de cancer et d’athérosclérose. Lors de l’arrêt du tabac, les apports nicotiniques fournis par la cigarette cessent avec de multiples conséquences : Il y a arrêt de la stimulation sympathique et diminution des dépenses énergétiques ; l’insulinosécrétion diminue, la lipogénèse augmente avec une reconstitution des réserves adipeuses ; il en résulte une augmentation compensatrice de l’appétit. La sécrétion de leptine se réduit, permettant à l’action orexigène du NPY de s’exprimer, avec retard d’apparition de la satiété. Cette compensation peut représenter 200 à 300 calories par jour. Les apports alimentaires supplémentaires peuvent ainsi atteindre 500 à 600 calories. On comprend alors très facilement qu’après l’arrêt du tabac une prise de poids de 2 à 3 kg puisse survenir très rapidement en quelques semaines. Souvent s’ajoutent des troubles du comportement alimentaire, avec apparition de fringales, de pulsions sucrées même chez les sujets qui habituellement n’avaient pas d’appétence particulière pour le sucre ; ceci explique les prises de poids très rapides. En s’appuyant sur ces données, M. Chapelot a rappelé les quatre stratégies qui doivent être utilisées en association pour limiter la prise de poids : conseils diététiques indispensables ; apports nicotiniques suffisants et avec réduction progressive des doses, de façon à éviter les variations métaboliques rapides ; stratégies comportementales et cognitives pour combattre les troubles du comportement alimentaire ; enfin et sans doute le plus important : l’exercice physique régulier, qui permettra d’augmenter la dépense calorique et aura également un effet favorable sur l’équilibre psychologique et sur l’ensemble des facteurs de risque vasculaire. L’annonce de la maladie. Une parole qui engage. Dr Isabelle Moley-Massol Collections Le Pratique, éditions Datebe, Puteaux, 244 p, 29 € + 3,80 € de port. qui pratique la psychologie médicale et la psycho-oncologie clinique, récuse d’emblée la demande de recettes ou fiches “protocoles” de la meilleure annonce. Mais elle connaît les formules, mots, démarches et comportements qu’il ne faut pas avoir. Et elle propose, dans cet ouvrage à la fois pratique et très humain, des pistes, des attitudes, des cheminements de communication qui permettent au malade d’aborder cette nouvelle vie bouleversée qui l’attend de la façon la plus positive possible. Son ouvrage comprend donc deux parties : la première est consacrée à l’appréhension des principes fondamentaux de l’annonce d’une mauvaise nouvelle, et la seconde envisage la spécificité de celle-ci selon les diverses spécialités médicales : les cancers, les psychoses, les maladies rhumatismales, cardiaques, digestives, sexuellement transmissibles, le sida, les hépatites, les “mauvaises nouvelles” périnatales et néonatales… Un ouvrage de référence à commander absolument ! Il n’est pas un soignant qui n’ait été un jour confronté à cette épreuve relationnelle des DaTeBe SAS, F. Lebreton, 62-64, rue Jeanplus délicates. Et impliquante ! Celle de l’anJaurès, 92800 Puteaux. Tél. : 01 41 45 80 31. nonce d’une maladie grave, invalidante, E-mail : [email protected] ; 29 chronique, d’un handicap, puis d’un protocoeuros plus 3,80 euros de port, par Carte visa, Euromastercard, chèque à l’ordre de le thérapeutique lourd, d’une rechute, d’une DaTeBe SAS. amputation, d’un abandon de traitements… Profondément déstabilisante pour le malade, sidéré, l’annonce perturbe aussi celui qui doit la faire. Et parfois, faute de ✁ À découper et à nous retourner “savoir-faire”, ou même de BON DE COMMANDE “savoir-être”, c’est l’annonce elle-même qui Je souhaite recevoir Merci d’écrire nom et adresse en lettres majuscules Nombre d’exemplaires Total détruit celui ou celle qui la Dr, M., Mme, Mlle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’annonce de la maladie (29 €) reçoit au moment même Frais de port (3,80 €) Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . où elle est faite, ou bien soit un total de € Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . plus tard. Bien sûr, il est ........................................................................ impossible de lister tous MODE DE PAIEMENT ........................................................................ les effets délétères posCode postal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . sibles d’une annonce, mal ❐ par carte Visa N° ou Eurocard Mastercard amenée, mal formulée, Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date d’expiration maladroite et de proposer Signature : Pays . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . un “vademecum” du ❐ par virement bancaire à réception de facture Tél. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fax . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (réservé aux collectivités) meilleur comportement E-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . thérapeutique. Isabelle ❐ par chèque (à établir à l’ordre de DaTeBe) DaTeBe S.A.S. - F. Lebreton - 62-64, rue Jean-Jaurès - 92800 Puteaux Moley-Massol, médecin Tél. : 01 41 45 80 31 - Fax : 01 41 45 80 25 - E-mail : [email protected] 93