D iapothèque

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FEV 98 MEP
27/04/04
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Comprendre les différents
types d’essais thérapeutiques
des médicaments psychotropes
Diapothèque
12 L’essai thérapeutique contrôlé
C omme
leur nom l’indique, les essais contrôlés
servent à contrôler les
hypothèses nées des études
réalisées antérieurement.
Malheureusement,
très
souvent, ils sont mis en
place de manière automatique, routinière et se fondent exclusivement sur les
orientations nées de la
recherche
pharmacologique pré-clinique. Seuls
les essais contrôlés, et
c’est bien dommage, sont
pris en compte, que ce soit
en matière d’enregistrement de produits ou de
publication. D'un autre
côté, une hypothèse, une
idée, aussi géniale soitelle, une fois formulée et
testée en ouvert par une
étude pilote, doit passer par les fourches caudines de l’essai contrôlé pour être validée.
Pour être dit contrôlé, un essai doit répondre à
un certain nombre d’exigences nées de la statistique. Les deux critères essentiels sont la
randomisation par tirage au sort et la procédure du double insu. Il est impensable d’appliquer des tests statistiques à des résultats
d’études où le recrutement et l’attribution à un
groupe de traitement ne sont pas dus au hasard.
On voit encore trop souvent des publications
U n des passages obligés du développement
des psychotropes et probablement le plus difficile est celui de la recherche de dose. Il n’existe pas en matière de psychotropes de dose
unique, magique, permettant de traiter d’emblée toutes les catégories de patients.
Bien souvent, la variabilité est liée au métabolisme du médicament. Il est par conséquent logique
de rechercher une gamme de dose utilisable par
le prescripteur, ce qui permet d’administrer à
chaque patient la dose qui lui convient le mieux.
stockage des produits et des
dossiers, le type de recrutement, la disponibilité, l’expérience, voire la personnalité des investigateurs correspondent aux exigences
de la recherche. Les ARCs
participent à l’organisation
des réunions d’investigateurs et enfin (et surtout),
“monitorent” l’essai en
vérifiant, au fur et à mesure, cahier par cahier, item
par item, le bon déroulement de l’étude.
d’essais ouverts où sont effectués des calculs
avec affirmations de différences “statistiquement significatives”. Ce genre de pratique doit
être absolument banni de nos jours.
Les contrôles se sont multipliés avec la création d’un corps professionnel, celui des ARCs
(assistants de recherche clinique). Ce métier
consiste à favoriser la mise en place d’une
étude, notamment en réalisant des visites in
situ, préalablement au démarrage de l’essai,
afin de vérifier que les diplômes, les locaux, le
Si dans certains essais versus placebo, on a pu
démontrer l’efficacité de doses comprises entre
10 mg/j et 80 mg/j de citalopram. C’est principalement l’étude de Feighner aux Etats-Unis
qui a permis la détermination la plus claire de
la gamme de dose utilisable, c’est-à-dire 20 à
60 mg/j. Dans cet essai réalisé aux Etats-Unis,
le citalopram a été administré en double
aveugle versus placebo à 650 patients pendant
une durée de 6 semaines. Il n’a pas été mis en
évidence de gain thérapeutique avec la dose de
Cette rubrique a été réalisée en collaboration avec les Laboratoires
Une difficulté reste le “dossier source”. Jusque là, seul
le juge, pouvait exiger de
voir le dossier médical.
Depuis la loi Huriet, les
firmes exigent que les
médecins donnent accès à
ce type de document. Cela a donné lieu à de
violentes polémiques, avec, dans un camp, les
sourcilleux gardiens du secret médical, de
l'autre, les vertueux défenseurs de la transparence méthodologique qui rappellent que les
ARCs sont soumis au secret professionnel, tout
autant d'ailleurs que les secrétaires (épouses ?)
médicales. A l'heure actuelle, les positions sont
connues et seuls ceux qui acceptent que leurs
dossiers soient consultés, éventuellement en
leur présence, sont sollicités.
P. Lemoine
60 mg/j, ce qui conduit à recommander le schéma thérapeutique suivant : 20 mg/j en prescription classique avec possibilité de monter à
40 mg/j voire 60 mg/j. Comme on le verra plus
tard, ce schéma thérapeutique a été validé à
plusieurs reprises au cours de la
suite du développement, y compris
dans l’indication “prévention des
attaques de panique”.
Référence
Feighner : Dossier d’AMM.
Les diapositives seront prochainement disponibles sur demande auprès du visiteur médical.
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