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omme leur nom l’in-
dique, les essais contrôlés
servent à contrôler les
hypothèses nées des études
réalisées antérieurement.
Malheureusement, très
souvent, ils sont mis en
place de manière automa-
tique, routinière et se fon-
dent exclusivement sur les
orientations nées de la
recherche pharmacolo-
gique pré-clinique. Seuls
les essais contrôlés, et
c’est bien dommage, sont
pris en compte, que ce soit
en matière d’enregistre-
ment de produits ou de
publication. D'un autre
côté, une hypothèse, une
idée, aussi géniale soit-
elle, une fois formulée et
testée en ouvert par une
étude pilote, doit passer par les fourches cau-
dines de l’essai contrôlé pour être validée.
Pour être dit contrôlé, un essai doit répondre à
un certain nombre d’exigences nées de la sta-
tistique. Les deux critères essentiels sont la
randomisation par tirage au sort et la procédu-
re du double insu. Il est impensable d’appli-
quer des tests statistiques à des résultats
d’études où le recrutement et l’attribution à un
groupe de traitement ne sont pas dus au hasard.
On voit encore trop souvent des publications
d’essais ouverts où sont effectués des calculs
avec affirmations de différences “statistique-
ment significatives”. Ce genre de pratique doit
être absolument banni de nos jours.
Les contrôles se sont multipliés avec la créa-
tion d’un corps professionnel, celui des ARCs
(assistants de recherche clinique). Ce métier
consiste à favoriser la mise en place d’une
étude, notamment en réalisant des visites in
situ, préalablement au démarrage de l’essai,
afin de vérifier que les diplômes, les locaux, le
n des passages obligés du développement
des psychotropes et probablement le plus diffi-
cile est celui de la recherche de dose. Il n’exis-
te pas en matière de psychotropes de dose
unique, magique, permettant de traiter d’em-
blée toutes les catégories de patients.
Bien souvent, la variabilité est liée au métabolis-
me du médicament. Il est par conséquent logique
de rechercher une gamme de dose utilisable par
le prescripteur, ce qui permet d’administrer à
chaque patient la dose qui lui convient le mieux.
Diapothèque
Comprendre les différents
types d’essais thérapeutiques
des médicaments psychotropes
C
Si dans certains essais versus placebo, on a pu
démontrer l’efficacité de doses comprises entre
10 mg/j et 80 mg/j de citalopram. C’est princi-
palement l’étude de Feighner aux Etats-Unis
qui a permis la détermination la plus claire de
la gamme de dose utilisable, c’est-à-dire 20 à
60 mg/j. Dans cet essai réalisé aux Etats-Unis,
le citalopram a été administré en double
aveugle versus placebo à 650 patients pendant
une durée de 6 semaines. Il n’a pas été mis en
évidence de gain thérapeutique avec la dose de
60 mg/j, ce qui conduit à recommander le sché-
ma thérapeutique suivant : 20 mg/j en prescrip-
tion classique avec possibilité de monter à
40 mg/j voire 60 mg/j. Comme on le verra plus
tard, ce schéma thérapeutique a été validé à
plusieurs reprises au cours de la
suite du développement, y compris
dans l’indication “prévention des
attaques de panique”.
Référence
Feighner : Dossier d’AMM.
U
stockage des produits et des
dossiers, le type de recrute-
ment, la disponibilité, l’ex-
périence, voire la personna-
lité des investigateurs cor-
respondent aux exigences
de la recherche. Les ARCs
participent à l’organisation
des réunions d’investiga-
teurs et enfin (et surtout),
“monitorent” l’essai en
vérifiant, au fur et à mesu-
re, cahier par cahier, item
par item, le bon déroule-
ment de l’étude.
Une difficulté reste le “dos-
sier source”. Jusque là, seul
le juge, pouvait exiger de
voir le dossier médical.
Depuis la loi Huriet, les
firmes exigent que les
médecins donnent accès à
ce type de document. Cela a donné lieu à de
violentes polémiques, avec, dans un camp, les
sourcilleux gardiens du secret médical, de
l'autre, les vertueux défenseurs de la transpa-
rence méthodologique qui rappellent que les
ARCs sont soumis au secret professionnel, tout
autant d'ailleurs que les secrétaires (épouses ?)
médicales. A l'heure actuelle, les positions sont
connues et seuls ceux qui acceptent que leurs
dossiers soient consultés, éventuellement en
leur présence, sont sollicités.
P. Lemoine
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L’essai thérapeutique contrôlé
Cette rubrique a été réalisée en collaboration avec les Laboratoires Les diapositives seront prochainement disponibles sur demande auprès du visiteur médical.
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