Actualité Santé 13 Pathologies prostatiques Plus nombreuses avec l’âge Le dépistage par toucher rectal et le dosage régulier du PSA devraient être systématiques chez les hommes de 50 à 75 ans pour permettre de détecter le cancer de la prostate à un stade où les traitements sont encore efficaces. élevé. Trois questions se posent alors : les symptômes sont-ils en rapport avec l’hypertrophie ? Sontils gênants ? Peut-on prévoir qu’ils vont évoluer ? L Le cancer prostatique es pathologies de la prostate s’expriment d’autant plus fréquemment qu’elles se situent au niveau de la soixantaine et que l’espérance de vie tourne aujourd’hui autour de 85 ans. Les troubles gênants Dans les deux sexes, les troubles mictionnels et sexuels augmentent avec l’âge. Hommes et femmes, presque à égalité, connaissent des mictions nocturnes, une fréquence mictionnelle accrue, un débit mictionnel qui décroît, quelques impétuosités indépendamment des facteurs alimentaires, médicamenteux et des troubles du sommeil. Une des raisons des mictions nocturnes étant l’inversion de la diurèse. Ces troubles augmentant avec l’âge, les examens prostatiques vont être plus nombreux. Cependant avant d’incriminer la prostate devant une nycturie ou une pollakiurie isolée et demander des examens complémentaires, il convient de réaliser un calendrier mictionnel. Même si son volume augmente et si elle peut y participer, la prostate n’est pas responsable de tous les troubles. Ainsi, on sait qu’avec l’âge, les désirs sexuels, les érections mais aussi le volume de l’éjaculat diminuent progressivement. De plus, un grand nombre de pathologies (HTA, diabète, maladie de Parkinson, accidents vasculaires cérébraux) surviennent et, qui, en elles-mêmes ou du fait de leurs traitements, peuvent provoquer des troubles mictionnels. L’hypertrophie bénigne L’hypertrophie bénigne se définit par une hyperplasie de la zone transitionnelle touchant les glandes comme le tissu stromal. Extrêmement fréquente, elle devient quasi constante au-delà de 80 ans. Au toucher rectal l’hypertrophie est un peu moins fréquente qu’histologiquement. Les signes cliniques concernent seulement une partie des hommes présentant une hypertrophie, et la moitié des hommes symptomatiques seront traités. Les symptômes étant faibles ou modérés, l’intensité de la gêne est variable selon les patients. La sexualité est perturbée en fonction de la gène mictionnelle. Le volume prostatique ne peut signifier si, à terme, les ennuis symptomatiques seront plus importants et entraîner alors des besoins médicaux-chirurgicaux. Certes, la maladie est évolutive, d’autant plus si le taux de PSA est Qu’est-ce que le PSA ? Le PSA est une glycoprotéine de bas poids moléculaire appartenant au groupe des kallicréines. L’expression du PSA est régulée par les androgènes. Il est sécrété quasi exclusivement par les cellules épithéliales des glandes périurétérales. Le PSA est spécifique de l’épithélium sécrétoire de la prostate et non d’une maladie de la prostate. Le PSA est normalement présent dans le sérum des hommes à un taux de l’ordre du nanogramme par millilitre (taux normal : deux à quatre nanogrammes par millilitre). L’élévation du taux sérique du PSA varie en fonction du volume et de la nature du tissu prostatique. Ainsi, pour 1 g de tissu prostatique normal correspond une élévation de 0,3 nanogramme par millilitre du taux sérique des PSA alors que pour 1 g de tissu cancéreux, l’élévation serait de trois nanogrammes par millilitre. La prévalence du cancer prostatique augmente et, en France, il devient le premier cancer diagnostiqué chez l’homme. En 2000, 40 000 hommes furent diagnostiqués (dont la moitié avait 74 ans) et 9 000 en sont décédés. Le cancer prostatique est beaucoup moins souvent à l’origine de signes cliniques et encore moins de décès. Il est présent sur 12 % des pièces d’autopsies à 50 ans et sur 39 % à partir de 70 ans. L’incidence de morbidité est actuellement de 290 hommes pour 100 000 à 60 ans et de 269 à 70 ans. Quelles sont les personnes à risques connus ? Les populations noires et celles présentant des antécédents familiaux multiples ou apparus chez des ascendants ou des frères jeunes. En bref, le traitement est palliatif quand les signes cliniques sont présents, et préventif en leur absence. La survie, tous stades et grades confondus est de 80 % à 10 ans, de 90 % à 5 ans. La progression métastatique est à 5 ans de 10 %, à 10 ans de 18 %, avec un délai moyen de survenue de 13 ans. Le décès survient en moyenne 2,5 ans après la survenue des métastases. Cependant, chez un homme jeune, l’espérance de vie à 10 ans est identique en l’absence de cancer ou avec un cancer localisé traité curativement. Le rôle de la prévention et du dépistage est donc posé. On pense de plus en plus au rôle protecteur de certains aliments ou nutriments (légumes verts ou jaunes, soja, carottes, poissons) oméga 3, vitamine E, sélénium et aux vertus des régimes non hypercaloriques et de l’activité physique. ALP Infos ... Quand prescrire le PSA ? Le dosage de PSA est utile au dépistage et au diagnostic précoce du cancer de la prostate. L’homme de plus de 50 ans et le patient jeune présentant un risque familial significatif sont concernés. Cependant, ce dépistage et ce diagnostic précoce ne s’adressent qu’aux patients ayant une espérance de vie supérieure à 10 ans, c’est-à-dire de moins de 70 à 75 ans et selon leur état physiologique. Le dosage de PSA est également indiqué dans la surveillance d’un patient traité pour cancer de la prostate. Professions Santé Infirmier Infirmière N° 57 • août-septembre 2004