Act. Méd. Int. - Neurologie (4) n° 1, janvier 2002
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Act. Méd. Int. - Neurologie (3) n° 6, juin 2002
Attaque cérébrale :
Prozac®à l’attaque
ouvement d’espoir dans la presse
après les résultats préliminaires de
l’essai effectué par l’équipe toulou-
saine, dirigée par François Chollet, qui
consistait à administrer des antidépres-
seurs dans les jours suivant un accident
vasculaire cérébral.
Deux inhibiteurs de la recapture de la
sérotonine, le Prozac®et le Deroxat®
ont été administrés en dose unique chez
8 personnes ayant eu un accident vascu-
laire cérébral à 15 jours de l’événement.
Chez ces patients hémiplégiques, une
amélioration significative des perfor-
mances motrices, évaluées sur la fré-
quence et la force du tapotement des
doigts a été constatée. Leur force et leur
agilité manuelle auraient été améliorées
de 10 à 20 %.
L’étude par neuro-imagerie montrerait
également une réactivation des zones
corticales liées à cette activité manuelle.
Il s’agit encore d’un stade expérimen-
tal sur un petit nombre de patients,
nous précise-t-on, mais cette étude
ouvre la voie à un traitement possible
des hémiplégies consécutives à un
AVC” pour Réponse Santé d’avril
2002.
Même son de cloche du Parisien du
30 janvier 2002, qui insiste sur l’amé-
lioration des séquelles des AVC grâce
au Prozac®, mais dresse le constat sui-
vant : “ Il n’existe pas de médicament
miracle pour lutter efficacement contre
ces attaques ”… et la thrombolyse
alors ?
Du venin (de SErPent ?)…
contre la SEP
oilà une nouvelle piste dans le trai-
tement de la sclérose en plaques…
non, il ne s’agit pas du venin de serpent
mais de celui de l’anémone de mer !
Comment piéger et étouffer cette sour-
noise maladie dans les tentacules de
l’anémone de mer ? La SEP serait une
proie idéale… le venin d’anémone
de mer pourrait être utilisé dans son
traitement en stoppant ou en faisant
régresser l’évolution de la maladie.
C’est un premier pas et un formidable
espoir pour cette maladie ” pour France
Dimanche du 4 janvier 2002 qui com-
mente avec enthousiasme l’expérience
menée par le laboratoire d’immunologie
du Pr Dominique Bernard de l’univer-
sité de Marseille. Une substance, le
ShK – qui est en fait un peptide connu
dans le venin de l’anémone de mer –
bloquerait de façon sélective certains
canaux potassiques des lymphocytes T
activés chez des rats atteints d’encépha-
lomyélite auto-immune expérimentale.
Même emballement, peut-être un peu
démesuré, partagé par France Soir qui
renchérit : “ Si des progrès considé-
rables ont été menés dans la lutte contre
le sida et certaines maladies géné-
tiques, cette affection du système ner-
veux central ne connaît pour l’heure
actuelle que des traitements d’ap-
point… quelques médicaments par-
viennent péniblement à réduire les
poussées inflammatoires qui frappent la
moelle épinière ”, ces résultats seraient
une plate-forme solide vers la guéri-
son de la sclérose en plaques ”.
Alzheimer,
deuxième du hit-parade
hème récurrent dans la presse grand
public, la maladie d’Alzheimer est
une pathologie redoutée par les
Français, dans un contexte de vieillis-
sement croissant de la population.
D’après un sondage SOFRES, publié
dans Le Pèlerin magazine en janvier
2002 et réalisé auprès de 1 000 per-
sonnes de plus de 18 ans, la maladie
d’Alzheimer vient en seconde position
des affections les plus craintes par le
grand public, elle se classe au second
rang des préoccupations des Français,
devançant l’infarctus du myocarde, la
première position étant occupée pour
78 % des Français par le cancer.
Diagnostic pré-mortem
n test de dépistage de la maladie
d’Alzheimer chez la souris a été
mis au point, annonce en grande pompe
Le Figaro du 25 mars 2002, relayé par
Le Parisien, France Soir et Paris match !
La presse se fonde sur l’étude publiée
dans la revue Science du 22 mars 2002,
coordonnée par le groupe de recherche
sur la maladie d’Alzheimer de l’univer-
sité de Washington, qui a cherché à
identifier des marqueurs biologiques
chez des individus à haut risque de
cette maladie. Le dosage sanguin du
peptide A-bêta n’est habituellement
pas corrélé à la quantité de dépôts
amyloïdes cérébraux. Mais, chez la
souris, l’injection d’un anticorps mono-
clonal dirigé contre le peptide
A-bêta entraîne une augmentation rapide
du taux plasmatique du peptide A-bêta,
corrélée à la quantité de substance
amyloïde cérébrale localisée au niveau
de l’hippocampe et du cortex. Selon
France soir : “Pour la première fois
depuis la découverte de la maladie
d’Alzheimer, des chercheurs américains
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K. Ramanan*
MVT
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* Kanjhana Ramanan est résidente en
médecine générale.
La neurologie à travers la presse et les médias grand public
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ont réussi à détecter la pathologie
avant l’apparition des symptômes ;
ce nouveau test de dépistage chez la
souris incite également à l’optimisme
Le Parisien qui rajoute: “Pour l’instant,
cette maladie incurable… n’est dia-
gnostiquée qu’après la mort grâce à un
examen du cerveau !”
TesTAUstérone…
ribune santé de mars-avril 2002
consacre un article au lien entre
hormones et maladie d’Alzheimer en
partant du constat suivant : les femmes
sont deux fois plus atteintes que les
hommes du même âge, mais le traite-
ment substitutif en estrogènes à la
ménopause ne ralentit pas l’apparition
de la maladie, ce qui met en cause l’in-
térêt thérapeutique des estrogènes. Et la
testostérone ? L’article fait allusion aux
résultats expérimentaux d’une étude
menée par l’équipe de Papasozomenos
de l’université de Texas-Houston qui
montrent, chez des rats transgéniques
que la testostérone empêcherait l’hy-
perphosphorylation de la protéine Tau,
ce qui suggérerait que la testostérone
puisse prévenir ou retarder l’apparition
de la maladie d’Alzheimer.
Bébé guéri de l’Alzheimer
aman magazine d’avril 2002
s’émeut dans sa rubrique “ insolite
de cette “ première ” mondiale : on a
“filtré ” génétiquement un embryon
pour lui éviter de développer une forme
précoce de maladie d’Alzheimer ! Cette
communication préliminaire, dans le
JAMA du 27 février 2002, par l’équipe
de Yuri Verlinsky de l’institut de géné-
tique de la reproduction de Chicago a
fait grand bruit dans la presse. En effet,
il s’agit d’un cas de diagnostic génétique
préimplantatoire chez une patiente
(généticienne !) de 30 ans qui avait,
dans sa famille, plusieurs cas de forme
précoce de maladie d’Alzheimer liée à
la mutation V717L du gène de l’APP
(Amyloid Precursor Protein). La femme
porteuse de cette mutation – qui risque
donc de développer cette maladie dans
une dizaine d’années – a opté pour la
technique de diagnostic préimplanta-
toire pour mettre au monde une petite
fille indemne de cette mutation.
Cette affaire a suscité un vif émoi et
des interrogations éthiques dans toute
la presse, concernant les limites du dia-
gnostic préimplantatoire.
Doit-on faire naître un enfant sain dont
la mère ne pourra assurer l’éducation ?
Cette affaire met en lumière les dérives
potentielles du diagnostic préimplanta-
toire avec le risque que soient concer-
nés, un jour, certains “ traits génétiques
indésirables ”. “ Qui posera une bar-
rière ? Est-ce que ce sera la gravité des
maladies à éviter ou leur fréquence ?
s’interroge Jacques Testart, l’un des
concepteurs d’Amandine, dans Le Figaro
du 2 mars 2002.
Un parkinsonien guéri
par des cellules du cerveau
ncore une première mondiale qui
fait couler beaucoup d’encre et
enrichit le débat ainsi que le vivier
d’articles dans la presse traitant des
cellules souches et de la thérapie
cellulaire ! Le Figaro, Le Parisien et
Libération du 10 avril 2002, Le Monde
du 11 avril 2002 ainsi que L’ E x press
du 18 avril 2002 font écho de l’annonce
faite au congrès de l’American
Association of Neurological Surgeons
de Chicago par le groupe canado-amé-
ricain Theratechnologies : l’équipe
dirigée par le Pr Michel Lévesque, du
centre médical Cedars-Sinai de Los
Angeles, a réalisé, chez un patient
d’une quarantaine d’années atteint de
la maladie de Parkinson, le prélève-
ment de cellules souches adultes dans
une région corticale, puis la mise en
culture, et enfin la greffe dans les
noyaux gris de ce malade. La sympto-
matologie clinique aurait quasiment
disparu deux ans après cette interven-
tion avec une réduction de 80% envi-
ron de l’intensité des symptômes
(tremblement, rigidité).
La Food and Drug Administration, au
vu de ces résultats, a autorisé la réali-
sation d’un essai clinique de phase II
chez plusieurs dizaines de malades.
Mais réaction mitigée du Pr Pierre
Pollak, dans Le Parisien, qui souligne
le danger de transformation en tumeurs
cérébrales des cellules souches réim-
plantées, ainsi que le risque de lésions
et de séquelles dans la zone opérée. Il
évoque la technique du pacemaker
cérébral, système de neurostimulation
qui concerne actuellement 200
patients en France et qui permet de
neutraliser les tremblements. “Ce trai-
tement ne guérit pas mais améliore
fortement les symptômes ”, précise-t-il.
Tu ne mentiras point !
es détecteurs de mensonges sont à
l’ordre du jour aux États-Unis dans
le climat actuel de lutte antiterroriste.
L’article qui y est consacré dans Le
Monde du 20 mars 2002 s’intéresse
aux nouveaux systèmes de détection
des mensonges, ainsi qu’aux récentes
méthodes d’inquisition mentale. Il
n’existe, à l’heure actuelle, aucune
technique fiable à 100%. En effet, il
n’est pas aisé de démasquer les menteurs
qui n’ont pas le fameux handicap de…
Pinocchio. Le polygraphe traditionnel,
né dans les années 1920, est fondé sur
l’enregistrement de la respiration, de
la tension artérielle, du rythme cardiaque
et de la transpiration, mais cette technique
mesurerait aussi bien le mensonge que
le stress. Les détecteurs du futur utilisent
des techniques de neuro-imagerie pour
remonter à la source, il ne s’agit plus
seulement de mesurer les manifesta-
tions périphériques. Daniel Langlebon,
de l’université de Pennsylvanie a mis
en évidence, à l’IRM fonctionnelle,
l’activation de certaines zones cérébrales,
notamment le cortex cingulaire antérieur
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lorsque le sujet dit un mensonge. Mais
restons prudents, il n’existe pas d’aire du
mensonge, les zones cérébrales activées
ne sont pas spécifiques et il est impossible
de pouvoir divulguer le contenu de la
pensée. Par ailleurs, la qualité des
images est liée à la collaboration des
sujets. Une autre méthode évoquée
dans l’article est celle de Larry Farewell
qui mesure des “empreintes cérébrales
grâce à l’onde P300 qui est un signal
émis 300 millisecondes après qu’un
stimulus a été présenté au sujet, l’onde
P300 dépend de la familiarité du sujet
avec le stimulus ; cette méthode per-
mettrait de repérer 80 % des menteurs.
Son appareil nommé “ Mermer ” inté-
resserait déjà la CIA et le FBI !
Les mensonges
qui guérissent
a Vie naturelle de septembre 2001
relate l’expérience menée par une
équipe de l’université de Vancouver
qui a consisté à donner un placebo à
des parkinsoniens, et qui aurait abouti
à une augmentation de la synthèse de
la dopamine. Il n’y qu’un pas… facile
à franchir pour cette revue, pour affir-
mer que “ la santé physique dépend
avant tout du moral et que l’on pourrait
souvent remplacer les médicaments
chimiques par un placebo ”.
Le placebo est décidément à la mode
avec deux sujets qui lui sont dédiés
dans L’ E x press et Femina de février
2002, suite à la sortie en librairie de
deux ouvrages traitant du sujet : la
Force de guérir d’Edouard Zarifian et
le Mystère du placebo de Patrick
Lemoine. L’ E x press reprend notamment
l’étude publiée dans Science de mars
2002 par une équipe finno-suédoise du
Karolinska institute et de l’université
d’Helsinki. Elle a démontré que les
zones cérébrales activées à la tomogra-
phie par émission de positons par les
antalgiques opiacés et le placebo sont
les mêmes, il s’agit du cortex cingu-
laire antérieur rostral et du tronc céré-
bral, ce qui suggère que les antal-
giques opiacés et le placebo partagent
le même “ réseau neuronal ”. Cette
expérience conforte les connaissances
déjà acquises sur l’effet antalgique du
placebo grâce à la synthèse d’endor-
phines…
L
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Berlin, les 24, 25 et 26 juin 2002
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