La Lettre du Neurologue • Vol. XIII - nos 6-7 - juin-juillet 2009 | 209
congRès
RÉunion
S. Salloway et al. (3) ont présenté les données clini-
ques : effets de la molécule sur la cognition et l’auto-
nomie, et effets indésirables. Les effets adverses du
traitement ont été fréquents (95 % des sujets par
bapineuzumab, contre 90 % sous placebo), compor-
tant 3 décès par méningo-encéphalite, tous dans le
groupe traité. Chaque sujet traité par bapineuzumab a
eu une moyenne de 7,5 effets adverses sur l'ensemble
de l’étude, tandis que ce chiffre a été de 5,7 pour les
patients du groupe placebo. L’œdème vasogénique a
touché 10 % des patients du groupe traité (12 sujets
sur 124), et aucun dans le groupe placebo.
Aucune différence significative entre les groupes traités
et le groupe placebo n’a été mesurée sur les échelles
cognitives ni sur l’autonomie. Cependant, dans une
analyse post-hoc tenant compte du génotypage de
l’Apo E, un bénéfice symptomatique significatif a
été observé dans les groupes traités non porteurs de
l’Apo E4 par rapport au groupe placebo non Apo E4.
Les facteurs associés au risque de survenue d’un
œdème vasogénique après perfusion de bapi-
neuzumab ont été analysés par Sperling RA et al. (4).
Deux paramètres semblent intervenir : d’une part,
la dose de bapineuzumab reçue (une dose élevée
augmentant le risque) et d’autre part le statut de
l’Apo E4 (risque accru chez les patients Apo E4+).
En effet, parmi les 12 individus qui ont développé
un œdème vasogénique, 11 sujets avaient reçu les
doses les plus élevées de la molécule (1,0-2,0 mg/kg),
tandis qu’un seul patient avait reçu la dose minimale ;
de plus, 10 des patients ayant eu un œdème vaso-
génique étaient porteurs de l’Apo E4 (sur 74 sujets
Apo E4+, soit 13,5 %), tandis que deux sujets étaient
non Apo E4 (sur 47 sujets non Apo E4, soit 4,3 %).
L’œdème vasogénique a été asymptomatique chez
6 des 12 patients et a été découvert sur l’IRM céré-
brale, tandis que 4 patients ont eu des symptômes
modérés (léthargie, confusion, céphalée) et 2 ont eu
des effets plus graves. L’œdème vasogénique a eu
une résolution complète chez la plupart des patients.
Même si les causes de cette complication ne sont pas
complètement connues, les chercheurs considèrent
qu'elle est liée au dépôt amyloïde vasculaire.
N.C. Fox et al. ont présenté l’analyse des données
IRM des différents groupes de l’étude bapineuzumab,
afin de tester l’hypothèse d’un effet freinateur sur
l’évolution de la maladie (5). Les critères d’évaluation
IRM reposaient sur la mesure de la progression du
volume ventriculaire et du volume cérébral total,
tous deux reflets de la progression de l’atrophie
cérébrale. Aucune différence significative n’a été
observée sur les paramètres d’imagerie entre les
groupes traités et le groupe placebo. Cependant,
l’analyse des sous-groupes de patients en fonction
du statut de l’Apo E4 a montré, chez les patients non
Apo E4, une réduction de la progression de l’atro-
phie cérébrale dans le groupe traité par rapport aux
patients non traités.
L’ensemble de ces données a motivé la poursuite
des essais thérapeutiques avec le bapineuzumab,
tout en imposant une gradation de la posologie
en fonction du génotypage de l’Apo E (étude de
phase III en cours).
Tramiprosate :
des résultats décevants
Le tramiprosate est un antagoniste du peptide a-bêta,
ayant une action attendue protectrice contre l’ac-
tion neurotoxique du peptide amyloïde. L’effet de
cette molécule sur la cognition et l’autonomie dans
la MA a été évaluée dans un essai clinique contrôlé
en double aveugle d’une durée de 78 semaines (6).
Cette étude de phase 3 a inclus des patients ayant
une forme légère à modérée de MA (MMSE entre
16 et 26), déjà traités par des doses stables d’anti-
cholinestérasique. Les critères d’évaluation cliniques
comportaient le MMSE, l’ADAS-cog (échelle cognitive)
et la CDR (échelle d’évaluation globale de la démence)
toutes les 13 semaines. Les patients ont été repartis
en trois groupes : placebo, tramiprosate à 100 mg
et tramiprosate à 150 mg. La molécule était bien
tolérée, sans effets indésirables significatifs. L’essai
n’a pas permis de démontrer un effet significatif sur
les critères d’évaluation clinique choisis. ■
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blind, placebo-controlled study. Lancet 2008;372(9634):
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2. Hendrix S, Selby B, Seely L, Cummings J. Disease modi-
fying effect of Dimebon in Alzheimer’s disease: results from
a 12-month study of Dimebon and a 6-month open-label
period analyzed using a staggered start approach and a
natural-history staggered start (NHSS) approach. Neurology
2009;72(11, Suppl. 3):P06.074.
3. Salloway S, Sperling R, Gregg K et al. Cognitive and func-
tional outcomes from a phase II trial of bapineuzumab in mild
to moderate Alzheimer’s disease. Neurology 2009;72(11,
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4. Sperling RA, Salloway S, Fox NC et al. Bapineuzemab 201
Clinical Trial Investigators. Risk factors and clinical course
associated with vasogenic edema in a phase II trial of bapi-
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5. Fox NC, DeCarli C, Black R, Grundman M. Effect of bapi-
neuzumab on MRI measures of cerebral volume change in
patients with Alzheimer’s disease. Neurology 2009;72(11,
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6. Aisen P, Gauthier S, Ferris S et al. A Phase III, placebo-
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in the clinical management of patients with mild-to-mode-
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2009;72(11, Suppl. 3):S32.003.
Références bibliographiques