Terminale S Spécialité Cours : Théorème de Bézout. Théorème de Gauss.
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A la fin de ce chapitre vous devez être capable de :
•
connaître l’identité et le théorème de Bézout.
• savoir calculer les coefficients de Bézout par « descente »
ou par remontée de l’algorithme d’Euclide.
• connaître le théorème de Gauss et ses conséquences.
• savoir résoudre les équations diophantiennes du type :
ax + by = c.
•
savoir obtenir et reconnaître une fraction irréductible (en
particulier lorsque le numérateur et le dénominateur sont
fonctions d’un entier naturel n).
• savoir utiliser le petit théorème de Fermat.
• connaître quelques méthodes de cryptographie.
I. Théorème de Bézout.
Deux entiers relatifs a et b sont premiers entre eux si et seulement si il
existe des entiers relatifs u et v tels que au + bv = 1.
Démonstration :
• On suppose a et b premiers entre eux ; donc leur PGCD est 1.
Ainsi, au moins l’un des deux nombres a ou b est non nul, par exemple a.
Soit E l’ensemble des entiers naturels de la forme au + bv, avec u et v entiers.
Cet ensemble n’est pas vide, car il contient a (avec u = 1 et v = 0) et –a (avec u = -1 et v = 0).
E contient a et –a, et l’ un de ces deux entiers est strictement positif, donc E contient au moins
un entier strictement positif.
Soit δ le plus petit d’entre eux ; il existe ainsi u
0
et v
0
entiers tels que :
δ = au
0
+ bv
0
.
La division euclidienne de a par δ s’écrit : a = δq + r, avec 0 ≤ r < δ.
D’où : r = a - δq = a – (au
0
+ bv
0
)q = a(1 – qu
0
) + b(-v
0
q).
Ainsi, r appartient à E car il est de la forme au + bv avec u et v entiers (u = 1 – qu
0
et v = -v
0
q) .
Comme δ est le plus petit élément strictement positif de E, l’inégalité 0 ≤ r < δ montre que r est
nul, d’où a = δq et δ divise a.
On montre de même que δ divise b, d’où δ = 1 car a et b sont premiers entre eux : il existe bien
deux entiers u
0
et v
0
tels que au
0
+ bv
0
= 1.
• S’il existe des entiers u et v tels que au + bv = 1, alors si d est le PGCD de a et b, il divise a et b,
donc au + bv, c'est-à-dire 1 : ainsi, d vaut 1, et a et b sont premiers entre eux.
Exemple :
a = 4 et b = 9 sont premiers entre eux et on a par exemple :
4 × (- 2) + 9 × 1 = 1 ou 4 × 7 + 9 × (- 3) = 1 ou 4 × 97 + 9 × (- 43) = 1.
Les couples (-2 ;1) ; (7 ;-3) et (97 ;-43) sont tous des couples (u ; v) vérifiant l’égalité
4u + 9v = 1.
Remarques :
• Ce théorème est un théorème d’existence. Il n’y a pas unicité du couple (u ; v) tel que au + bv = 1
lorsque a et b sont premiers entre eux.
• Pour tout entier n, (n + 1) × 1 – n × 1 = 1, donc deux entiers consécutifs n et n + 1 sont toujours
premiers entre eux.