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Qu’est-ce qu’un trouble dys ?
Selon P. Fourneret, cela n’est pas une maladie. On n’en guérit pas. C’est l’atteinte d’une fonction spécifique et
durable dont l’origine est soit génétique, soit lésionnelle, soit développementale.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’y a jamais de « trouble dys pur ». Par exemple, un enfant dys, qu’il soit
dysphasique, dyscalculique, dyspraxique, dyslexique, etc. a toujours des troubles associés, ou des troubles
« intriqués », comme préférait dire un des médecins présents. Très souvent, on va constater un problème de
mémorisation, de concentration, une déficience de l’attention, des difficultés relationnelles car ce qu’il faut
savoir c’est qu’un enfant dys, fait beaucoup d’efforts pour compenser son handicap. Il se trouve en difficulté
avec un entourage qui ne le comprend pas toujours. Angoisse, agressivité, culpabilité, déni, frustration, colère
peuvent se manifester chez cet enfant. Toujours selon les médecins, le développement affectif et le
développement cognitif sont intrinsèquement liés.
Des efforts vains en cas de trouble non diagnostiqué et pas pris en compte, finissent pas atteindre l’estime de
soi : l’enfant perd confiance en ses capacités et réagit pas un comportement d’agitateur.
L’école
Il faut toujours avoir en tête qu’un développement harmonieux n’existe pas chez l’enfant. Pour autant,
l’enseignant est parfois amené à s’interroger sur l’évolution d’un élève présentant un trop grand écart avec ce
qui est attendu..
Agnès Blache, enseignante spécialisée dans les hôpitaux de Lyon, a montré l’importance de l’enseignant de
maternelle dont le devoir est de rencontrer la famille de l’élève si questionnement il y a. Il s’agit de
communiquer avec les parents, de partager ses observations, ses interrogations. A ce stade, nous sommes dans
le repérage.
En cas de doute, il ne faut pas hésiter à faire appel au médecin scolaire : phase du dépistage.
Le médecin scolaire jugera bon ou non d’orienter vers des collègues pour réaliser un diagnostic.
L’école et les enseignants de maternelle en particulier, ont une responsabilité dans le processus de dépistage
précoce, sachant que plus vite sera posé un diagnostic juste, plus tôt sera proposé à l’enfant un parcours de
rééducation, un accompagnement scolaire, ce qui aura l’avantage considérable pour lui de conserver son estime
de soi et son désir d’apprendre, et d’éviter l’isolement social et le regard de « bête curieuse » porté sur lui.
Encore trop d’élèves sont en « situation d’errance diagnostique et thérapeutique », et vivent un retard scolaire.
Importance également de l’ESS (Equipe de Suivi de Scolarisation). L’ensemble des intervenants mettait
l’accent sur ce dispositif, qui permettait de confronter les regards dans une discussion commune, sans lequel les
regards pourraient s’opposer dans certains cas, au détriment de l’enfant, faute de dialogue entre les divers
professionnels. (Dixit Jacques langue)
« Le diagnostic est un auto-collant, et non un tatouage ». (Cf : Vincent Desportes). D’où là encore,
l’importance des ESS qui notent les progrès de l’élève, les réponses à ses besoins, qui évaluent l’efficacité des
dispositifs mis en place et qui ajustent les aides, voire les suppriment selon l’évolution du trouble compensé.
Il s’agit pour l’enseignant de « mesurer les points d’appui et les points de crispation », et de savoir que certaines
fonctions sont intimement liées. Etonnamment, un enfant ayant un trouble du langage peut être aidé par la
motricité et vice versa.
Il s’agit également, de partir des difficultés telles qu’elles se présentent, de là où en est l’enfant, et non pas
d’étiquetage abstrait du handicap.
Repérer les points d’appui pour l’enseignant consiste à repérer précisément les compétences préservées de
l’élève, et les compétences de compensation et utiliser ces compétences. Par exemple, un élève dyspraxique
sera peut-être doté d’une mémoire verbale qui sera un atout pour lui, à condition que l’enseignant sache
exploiter cette compétence après l’avoir repérée. D’où l’importance d’une observation fine de l’élève.