Samedi 13 octobre 2012, 6 journée annuelle des DYS

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Samedi 13 octobre 2012, 6ème journée annuelle des DYS
Ecole Centrale de Lyon
Synthèse :
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Définition du trouble dys :
Atteinte d’une fonction spécifique et durable dont l’origine est soit génétique, soit lésionnelle, soit
développementale
Troubles associés ou « intriqués » :
Développement affectif et développement cognitif intimement liés
Prise en compte de comportements négatifs de l’élève
Rôle de l’enseignant :
o Repérer les écarts d’évolution, les difficultés de l’élève
o Communiquer avec la famille
o Prévenir en cas de doute le médecin scolaire
o Accorder de l’importance aux Equipes de Suivi de Scolarisation
o Observer finement les compétences préservées de l’élève atteint d’un trouble dys pour s’appuyer
dessus
o Veiller à préserver l’estime de soi de l’élève, essentielle dans son envie d’apprendre et dans sa
démarche d’apprentissage
o Maintenir un dialogue constructif avec la famille et prévenir une trop grande pression de la part
de parents inquiets
Un petit tour aux stands :
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Editions Pirouette à recommander pour des ouvrages utiles dans la gestion d’une classe avec des élèves
« différents ».
Rappel de l’existence d’Associations liées aux handicaps. Ne pas les oublier et penser à faire appel à
elles pour des questions relatives aux handicaps ou troubles rencontrés dans nos classes
Développement :
Evolution dans la prise en compte des « Dys » (dyslexie, dysphasie, dyscalculie, dyspraxie)
Travaux d’associations telles que :
123 Dys, APAJH, Handica Réussir, APEDYS Rhône...
Samedi, la Présidente d’123Dys, Sandrine de Bellescize, à force de persévérance et d’un engagement sans
faille, avec l’aide de parents tout aussi impliqués, rassemble à l’Ecole centrale de Lyon, quatre associations qui
ont grandi et qui entraînent aujourd’hui dans leur sillon des partenaires indispensables du monde politique,
éducatif, médical et associatif.
« Seul, on n’est rien, mais ensemble, on est tout ! », comme disait, samedi, Madame de Bellescize qui ajoutait :
nous sommes passés de la reconnaissance des besoins de l’enfant dys à l’élaboration d’un véritable
parcours d’accompagnement.
Autre devise sympathique de l’association APAJH : « Seul, on avance, mais à plusieurs on avance plus loin. »
Dans le milieu médical, le Dr Jacques Langue, le Pr Olivier Revol, le Dr Vincent Desportes, le Pr Pierre
Fourneret et tant d’autres, poursuivent avec autant de passion leurs recherches sur les « dys ».
Point positif pour la relève : quelques cours sur les dys sont donnés aux étudiants de médecine qui ne peuvent
plus ignorer ce type de troubles.
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Qu’est-ce qu’un trouble dys ?
Selon P. Fourneret, cela n’est pas une maladie. On n’en guérit pas. C’est l’atteinte d’une fonction spécifique et
durable dont l’origine est soit génétique, soit lésionnelle, soit développementale.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’y a jamais de « trouble dys pur ». Par exemple, un enfant dys, qu’il soit
dysphasique, dyscalculique, dyspraxique, dyslexique, etc. a toujours des troubles associés, ou des troubles
« intriqués », comme préférait dire un des médecins présents. Très souvent, on va constater un problème de
mémorisation, de concentration, une déficience de l’attention, des difficultés relationnelles car ce qu’il faut
savoir c’est qu’un enfant dys, fait beaucoup d’efforts pour compenser son handicap. Il se trouve en difficulté
avec un entourage qui ne le comprend pas toujours. Angoisse, agressivité, culpabilité, déni, frustration, colère
peuvent se manifester chez cet enfant. Toujours selon les médecins, le développement affectif et le
développement cognitif sont intrinsèquement liés.
Des efforts vains en cas de trouble non diagnostiqué et pas pris en compte, finissent pas atteindre l’estime de
soi : l’enfant perd confiance en ses capacités et réagit pas un comportement d’agitateur.
L’école
Il faut toujours avoir en tête qu’un développement harmonieux n’existe pas chez l’enfant. Pour autant,
l’enseignant est parfois amené à s’interroger sur l’évolution d’un élève présentant un trop grand écart avec ce
qui est attendu..
Agnès Blache, enseignante spécialisée dans les hôpitaux de Lyon, a montré l’importance de l’enseignant de
maternelle dont le devoir est de rencontrer la famille de l’élève si questionnement il y a. Il s’agit de
communiquer avec les parents, de partager ses observations, ses interrogations. A ce stade, nous sommes dans
le repérage.
En cas de doute, il ne faut pas hésiter à faire appel au médecin scolaire : phase du dépistage.
Le médecin scolaire jugera bon ou non d’orienter vers des collègues pour réaliser un diagnostic.
L’école et les enseignants de maternelle en particulier, ont une responsabilité dans le processus de dépistage
précoce, sachant que plus vite sera posé un diagnostic juste, plus tôt sera proposé à l’enfant un parcours de
rééducation, un accompagnement scolaire, ce qui aura l’avantage considérable pour lui de conserver son estime
de soi et son désir d’apprendre, et d’éviter l’isolement social et le regard de « bête curieuse » porté sur lui.
Encore trop d’élèves sont en « situation d’errance diagnostique et thérapeutique », et vivent un retard scolaire.
Importance également de l’ESS (Equipe de Suivi de Scolarisation). L’ensemble des intervenants mettait
l’accent sur ce dispositif, qui permettait de confronter les regards dans une discussion commune, sans lequel les
regards pourraient s’opposer dans certains cas, au détriment de l’enfant, faute de dialogue entre les divers
professionnels. (Dixit Jacques langue)
« Le diagnostic est un auto-collant, et non un tatouage ». (Cf : Vincent Desportes). D’où là encore,
l’importance des ESS qui notent les progrès de l’élève, les réponses à ses besoins, qui évaluent l’efficacité des
dispositifs mis en place et qui ajustent les aides, voire les suppriment selon l’évolution du trouble compensé.
Il s’agit pour l’enseignant de « mesurer les points d’appui et les points de crispation », et de savoir que certaines
fonctions sont intimement liées. Etonnamment, un enfant ayant un trouble du langage peut être aidé par la
motricité et vice versa.
Il s’agit également, de partir des difficultés telles qu’elles se présentent, de là où en est l’enfant, et non pas
d’étiquetage abstrait du handicap.
Repérer les points d’appui pour l’enseignant consiste à repérer précisément les compétences préservées de
l’élève, et les compétences de compensation et utiliser ces compétences. Par exemple, un élève dyspraxique
sera peut-être doté d’une mémoire verbale qui sera un atout pour lui, à condition que l’enseignant sache
exploiter cette compétence après l’avoir repérée. D’où l’importance d’une observation fine de l’élève.
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L’Inspection Académique
Intervention de Madame Ritter, Inspectrice ASH :
o CLIS 5 pour TSLP (troubles spécifiques du langage et de la parole)
o Un livret de suivi est à paraître pour faciliter le parcours de réussite de l’élève dys.
Conclusion d’Olivier Revol
Olivier Revol concluait :
Beaucoup de facteurs entrent en jeu dans le vécu d’un enfant, ou d’un jeune, porteur d’un trouble dys.
Si les conditions sont bonnes, l’enfant deviendra un adulte ayant développé de grandes qualités, en particulier,
la ténacité, la persévérance, l’endurance. Habitué qu’il est à réaliser, très tôt, des efforts de compensation avec
une envie très forte d’avancer.
Pour Olivier Revol, les bonnes conditions comprennent : une absence de pression du côté des parents, la
bienveillance de l’enseignant, l’humeur de l’enfant (caractère optimiste), la précocité du diagnostic.
Si pression il y a la résistance de l’enfant sera une réponse attendue. Là encore, l’enseignant a un rôle à jouer
pour faciliter la communication entre la famille et l’école dans la reconnaissance concrète des spécificités de
l’élève.
Pour l’ensemble des intervenants, il s’agit de continuer à œuvrer pour offrir aux élèves porteurs de troubles dys
une scolarité la plus normale possible. Le travail n’est pas fini, même si l’avancée dans ce sens est notable.
Dominique GILDAS
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