Chronologie des actions Les troubles spécifiques ne se laissent pas facilement définir. Ils se définissent souvent par défaut ; on décrit souvent ce qu’ils ne sont pas plutôt que ce qu’ils sont. On leur associe le terme « spécifique » pour indiquer qu’ils ne peuvent être expliqués ni par une déficience intellectuelle globale, ni par un problème psychopathologique, ni par un trouble sensoriel, ni par des facteurs socioculturels. Difficiles à définir, les troubles « dys » sont également difficiles à repérer. Au premier abord, ils se confondent souvent avec les complexités de l’apprentissage. En effet, ces troubles sont fréquemment découverts dans le cadre de l’école, au moment des premières acquisitions. Il peut arriver qu’un certain laps de temps s’écoule (de plusieurs mois à plusieurs années…) entre le moment où le trouble commence à se manifester et le moment où il est repéré, dépisté, diagnostiqué et enfin, pris en charge. Les difficultés repérées peuvent ainsi être considérées d’abord comme des difficultés normales d’apprentissage, chaque enfant ayant son cheminement propre et son rythme propre d’acquisition. La période pendant laquelle les troubles ne sont pas clairement diagnostiqués peut-être une période délicate. Malgré les efforts d’apprentissage, les raisons invoquées auprès de l’enfant pour expliquer son échec ne seront pas les bonnes. L’enfant peut alors être amené à se dévaloriser et à désinvestir le champ des apprentissages scolaires. Cette dimension affective ne fait pas à proprement parler du trouble « dys » mais elle vient parfois s’y ajouter. Bien qu’ils poursuivent dans leur grande majorité toute leur scolarité en milieu ordinaire, les enfants présentant un trouble « dys » sont contraints d’adopter une façon particulière d’apprendre et doivent trouver des stratégies pour contourner leurs difficultés, pour « faire avec ». En raison de leur trouble cognitif, ils auront à faire plus d’efforts que les autres pour apprendre et progresser. Le repérage C’est le rôle de l’école. L’école ne dépiste pas ; elle diagnostique encore moins. Un trouble « dys » est repéré au moment où quelqu’un remarque que « quelque chose ne va pas » dans le développement d’un enfant. Il arrive que l’entourage proche, les parents, remarquent certaines difficultés mais s’y « habituent » et finissent par ne plus les remarquer. (pour un enfant qui parle mal on pourra parler de « connivence » de compréhension avec ses parents, pour des difficultés de lecture on pourra parfois évoquer la paresse, la nonchalance, des « caprices », pour une mauvaise écriture ou orthographe de l’étourderie ou de la maladresse…) Le repérage à l’école est essentiel. (cf ; Plan départemental : les signes d’alerte) Le repérage peut se faire conjointement avec un membre du RASED, en équipe de cycle (regards croisés). On pourra évoquer la possibilité d’un trouble de type « dyslexie » 18 mois après le début de l’apprentissage systématique. Le dépistage Le dépistage consiste à faire passer des tests spécifiques. Ces tests peuvent être réalisés par les médecins de l’Education nationale, les médecins de PMI, les pédiatres ou généralistes formés à l’utilisation d’outils adaptés. Le dépistage peut-être ciblé sur certains enfants pour lesquels des signes d’alerte ont pu être décelés lors du repérage. Il peut aussi être systématique, à l’occasion, par exemple, de la passation de l’ERTL4 à l’école maternelle ou de la visite médicale de la sixième année. Le diagnostic La démarche diagnostique s’appuie sur un bilan complet à la recherche de troubles « dys », mais aussi de troubles auditifs, visuels, etc. Ce bilan sert également à préciser la nature et l’intensité du trouble. Enfin, il va permettre d’élaborer un projet d’accompagnement. Dans le cas de troubles « dys », il est nécessaire que plusieurs professionnels soient associés au diagnostic : on parle alors de « bilan pluridisciplinaire coordonné par un médecin ». Dans les cas les plus complexes, ce bilan pluridisciplinaire peut être réalisé dans un centre de référence.