La Lettre du Rhumatologue - n° 257 - décembre 1999
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QUESTIONS/RÉPONSES
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exemple 3 x 1 mg) pour éviter les inconvénients habituels
que sont les nausées, les troubles digestifs et les frissons avec
sensation de sueur. Si le produit est bien toléré, il est alors
possible d’augmenter la dose. Il est vraisemblable que ce
type de médicament sera remplacé prochainement par de
nouvelles molécules plus spécifiques, telles que des agonistes
cholinergiques comme la céviméline.
J. Sibilia
Peut-on proposer une cimentoplastie percuta-
née pour le traitement d’une lésion bénigne
cotyloïdienne ?
La cimentoplastie percutanée a été essentiellement utilisée
dans le traitement de lésions malignes vertébrales mais éga-
lement périphériques, notamment de métastases cotyloï-
diennes. Cette technique est rarement utilisée pour des
lésions bénignes, en dehors de certains hémangiomes agres-
sifs, et très exceptionnellement pour des tassements verté-
braux ostéoporotiques isolés et hyperalgiques.
L’utilisation de cette technique pour le traitement de lésions
cotyloïdiennes bénignes doit être extrêmement prudente,
car il existe souvent une communication entre la lésion et
l’articulation. Dans ce cas, le risque de passage intra-arti-
culaire du ciment n’est pas exclu, ce qui peut avoir un effet
délétère sur le cartilage. Néanmoins, on ne connaît pas la
prévalence et la gravité réelle de ce risque. Dans l’état
actuel, tout incite à la prudence. En tout cas, si ce geste
doit être discuté, il devrait idéalement s’assortir de deux
mesures indispensables :
–un test diagnostique (injection intralésionnelle de corti-
coïdes retard) ;
–l’assurance qu’il n’y aura pas de passage intra-articu-
laire, même lors de l’injection sous pression du ciment, en
effectuant une injection préalable de produit de contraste.
J. Sibilia
Quel est l’intérêt de l’IRM dans le diagnostic
d’une sacro-iliite ?
L’IRM permet, d’une part, d’affirmer précocement, avant
l’apparition des signes radiologiques, le diagnostic de
sacro-iliite, et, d’autre part, d’apporter des éléments
d’orientation étiologiques :
–en faveur d’une atteinte septique : unilatéralité de l’atteinte,
extension à toute l’articulation sacro-iliaque, prédominant
souvent dans la région synoviale, existence d’un abcès ou
d’une extension dans les parties molles avoisinantes ;
–en faveur d’une atteinte inflammatoire : atteinte bilaté-
rale, caractère focal des anomalies de signal traduisant
l’œdème médullaire sous-chondral, souvent prédominant
dans la partie fibreuse de l’articulation, association de
signes érosifs et d’une reconstruction osseuse.
Dans ce dernier cas, et bien qu’inférieure au scanner pour
l’évaluation des érosions et des enthésiophytes, l’IRM offre
l’avantage de pouvoir apprécier l’activité du processus
inflammatoire. De par son innocuité et sa spécificité, elle
sera préférée à la scintigraphie osseuse, en particulier chez
l’adolescent et la femme enceinte.
I. Chary-Valckenaere
Que faire devant un tableau de pseudo-poly-
arthrite rhizomélique (PPR) pour lequel on n’ar-
rive pas à réduire la dose de corticothérapie ?
Il faut tout d’abord s’assurer du diagnostic. La PPR est un
syndrome qui peut être réalisé par de nombreuses affec-
tions (PR à début rhizomélique, polymyosite, syndrome
paranéoplasique, amylose...). Il faut ensuite s’assurer de
l’observance correcte du traitement et de l’absence d’in-
terférences médicamenteuses. Ces deux premiers éléments
vérifiés, on peut essayer l’introduction d’un traitement d’ac-
tion lente dans un but d’épargne cortisonique.
La Disulone®,qui avait été proposée il y a quelques années,
doit être abandonnée en raison des risques hématologiques.
Le méthotrexate a permis d’obtenir un effet cortisonique
dans certaines études, mais pas toutes. Bien connu du rhu-
matologue, il peut donc être proposé dans le traitement des
formes corticorésistantes ou corticodépendantes de la
maladie (Ann Med Int 1998 ; 149 : 441-7).
D. Wendling
Peut-on prescrire Evista®chez une femme de
65 ans ayant un antécédent de cancer du sein ?
Le raloxifène (Evista®) a récemment obtenu une AMM pour
la prévention des tassements vertébraux chez les femmes à
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