Professions Santé Infirmier Infirmière N° 64 • juin-juillet 2005
Soins Libéraux
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A
line est fatiguée sans raison
depuis quelques jours. Ce
matin, en se levant, elle res-
sent des douleurs à type de brûlures sur
une partie de son hémithorax gauche.
Non mécaniques ou neurologiques, ses
douleurs l’empêchent même de dor-
mir. Ce n’est que deux jours plus tard,
que, les douleurs persistant, elle voit
apparaître dans la région sensible, de
petits boutons en forme de rougeurs
puis réalisant des cloques d’eau. Aline a
un zona. Cette maladie infectieuse est
causée par la réactivation du virus de la
varicelle.
Physiopathologie
Au cours de la varicelle, le virus varicelle-
zona investit un organisme que désor-
mais il ne quittera plus. Restant endormi
au niveau des relais ganglionnaires,
celui-ci n’attend qu’une bonne raison
pour faire sa réapparition. Cette raison
peut être un stress, mais aussi bien une
diminution des défenses immunitaires.
Le virus sort alors de sa cachette et suit
le nerf correspondant au ganglion dans
lequel il restait tapi. Le zona est donc
une manifestation de résurgence du
virus varicelle-zona, qui généralement
advient une seule fois dans la vie et
atteignant 20 % de la population. Mais
l’incidence du zona augmente avec
l’âge et elle est maximale après 75 ans.
Les sujets âgés de plus de 50 ans ont
une prévalence des algies post-zosté-
riennes 15 fois plus importante à 30
jours et 27 fois à 60 jours.
L’intensité de la douleur aiguë est pré-
dictive de la survenue d’une douleur
chronique mais l’administration précoce
(dans les 3 premiers jours) d’un antiviral
prévient en partie sa survenue (sujet
immunocompétent de plus de 50 ans).
Le zona ophtalmique nécessite un avis
spécialisé, voire une hospitalisation et,
par précaution, une sérologie HIV doit
être proposée à l’adulte jeune.
Diagnostic
La maladie débute donc par une fièvre
modérée et une sensation de fatigue
intense et inexpliquée. Le premier
symptôme est réalisé par des douleurs
à type de brûlures, unilatérales et res-
pectant un trajet nerveux. Après deux à
trois jours apparaît une éruption avec
des plaques rouges érythémateuses
vite surmontées de vésicules en
paquets. Ces lésions cutanées respec-
tent le trajet sensitif du nerf douloureux.
Tous les nerfs peuvent être atteints avec
une gravité à noter pour le nerf ophtal-
mique, dont les complications risquent
de se situer au niveau de la cornée et
des muscles oculomoteurs. En 15 à
20 jours normalement, les vésicules
sèchent pour devenir croûteuses. Cette
évolution cutanée de la maladie ne
signe pas nécessairement sa guérison
puisque les douleurs peuvent persister
plusieurs mois.
Traitement
Chez l’enfant et l’adulte immunocom-
pétents, le zona reste local et guérit
spontanément avec cependant le
risque de séquelles parmi lesquelles les
plus importantes parce que les plus
tenaces : les algies post-zoostériennes.
Chez un patient jeune sans maladie
particulière, en dehors de soins locaux,
l’abstention thérapeutique générale est
la règle, sauf dans le cas, cependant, du
zona ophtalmique. Après 50 ans, et/ou
en cas d’immunodéficience, le traite-
ment antiviral est recommandé. Il doit
être auguré aussi tôt que possible et
avant les 72 heures d’évolution pour
avoir un maximum d’efficacité.
Les antiviraux inhibent l’ADN polymé-
rase du VZV (sans action sur la latence).
Ce sont :
l’aciclovir (ACV) indiqué par voie intra-
veineuse dans les formes graves de la
varicelle et du zona chez les sujets sains
ou immunodéprimés et par voie orale
dans la prévention des complications
oculaires du zona ophtalmique ;
le penciclovir triphosphate issu de la
conversion après absorption orale de
famciclovir indiqué dans la prévention
des douleurs associées au zona de
l’adulte immunocompétent de plus de
50 ans ;
le valaciclovir qui associe les indica-
tions de prévention des douleurs asso-
ciées au zona de l’adulte immunocom-
pétent de plus de 50 ans et la
prévention des complications oculaires
du zona ophtalmique
le foscarnet.
Le vaccin vivant atténué mis au point en
1974 a fait l’objet de nombreuses
études. Chez l’enfant sain, il est bien
toléré (moins de 5 % d’éruption cuta-
née) et une dose entraîne une sérocon-
version chez plus de 95 % des sujets.
JB
Zona
De la famille de la varicelle
Si, tous les patients ayant eu une varicelle dans l’enfance, peuvent, en
réactivant le virus, développer un zona, seulement un quart d’entre eux
présenteront la maladie. Un traitement efficace existe alors à une condi-
tion : faire le diagnostic assez tôt.
Focus ...
Soins des vésicules
Le soignant doit
veiller à bien se laver
les mains après les
soins. Ceux-ci sont
essentiellement des
soins de désinfection
locale avec si besoin
une application
calmante ne
contenant pas d’anti-
histaminique.
La contagion se fait
par contact direct
avec le liquide des
vésicules. Un patient
est donc considéré
comme plus
contagieux lorsque
celles-ci sont sèches.
Homéopathie
et phytothérapie
Un traitement homéopathique,
phytothérapique adjuvant du zona,
y compris ophtalmique, peut être
pris pendant la phase érythéma-
teuse. Il s’agit de : Apis mellifica
et Arsenicum album, staphylococ-
cinum et vaccinotoxinum. À la
phase vésiculeuse, on utilisera
Ranunculus bulbosus et rhus toxi-
codendron, Croton tiglium et
Mezereum. Pour les algies post
zoostériennes, Hypericum perfo-
ratum est utile.
En phytothérapie, on peut s’aider
de la suspension intégrale de
plante fraîche d’échinacée et de
ginseng, des huiles essentielles
d’origan et de lavande et des oli-
gosols de cuivre, or et argent.
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