42 Soins Libéraux Zona De la famille de la varicelle Si, tous les patients ayant eu une varicelle dans l’enfance, peuvent, en réactivant le virus, développer un zona, seulement un quart d’entre eux présenteront la maladie. Un traitement efficace existe alors à une condition : faire le diagnostic assez tôt. A line est fatiguée sans raison depuis quelques jours. Ce matin, en se levant, elle ressent des douleurs à type de brûlures sur une partie de son hémithorax gauche. Non mécaniques ou neurologiques, ses douleurs l’empêchent même de dormir. Ce n’est que deux jours plus tard, que, les douleurs persistant, elle voit apparaître dans la région sensible, de petits boutons en forme de rougeurs puis réalisant des cloques d’eau. Aline a un zona. Cette maladie infectieuse est causée par la réactivation du virus de la varicelle. Physiopathologie Focus ... Soins des vésicules Le soignant doit veiller à bien se laver les mains après les soins. Ceux-ci sont essentiellement des soins de désinfection locale avec si besoin une application calmante ne contenant pas d’antihistaminique. La contagion se fait par contact direct avec le liquide des vésicules. Un patient est donc considéré comme plus contagieux lorsque celles-ci sont sèches. Au cours de la varicelle, le virus varicellezona investit un organisme que désormais il ne quittera plus. Restant endormi au niveau des relais ganglionnaires, celui-ci n’attend qu’une bonne raison pour faire sa réapparition. Cette raison peut être un stress, mais aussi bien une diminution des défenses immunitaires. Le virus sort alors de sa cachette et suit le nerf correspondant au ganglion dans lequel il restait tapi. Le zona est donc une manifestation de résurgence du virus varicelle-zona, qui généralement advient une seule fois dans la vie et atteignant 20 % de la population. Mais l’incidence du zona augmente avec l’âge et elle est maximale après 75 ans. Les sujets âgés de plus de 50 ans ont une prévalence des algies post-zostériennes 15 fois plus importante à 30 jours et 27 fois à 60 jours. L’intensité de la douleur aiguë est prédictive de la survenue d’une douleur chronique mais l’administration précoce (dans les 3 premiers jours) d’un antiviral prévient en partie sa survenue (sujet immunocompétent de plus de 50 ans). Le zona ophtalmique nécessite un avis Professions Santé Infirmier Infirmière N° 64 • juin-juillet 2005 spécialisé, voire une hospitalisation et, par précaution, une sérologie HIV doit être proposée à l’adulte jeune. Diagnostic La maladie débute donc par une fièvre modérée et une sensation de fatigue intense et inexpliquée. Le premier symptôme est réalisé par des douleurs à type de brûlures, unilatérales et respectant un trajet nerveux. Après deux à trois jours apparaît une éruption avec des plaques rouges érythémateuses vite surmontées de vésicules en paquets. Ces lésions cutanées respectent le trajet sensitif du nerf douloureux. Tous les nerfs peuvent être atteints avec une gravité à noter pour le nerf ophtalmique, dont les complications risquent de se situer au niveau de la cornée et des muscles oculomoteurs. En 15 à 20 jours normalement, les vésicules sèchent pour devenir croûteuses. Cette évolution cutanée de la maladie ne signe pas nécessairement sa guérison puisque les douleurs peuvent persister plusieurs mois. Traitement Chez l’enfant et l’adulte immunocompétents, le zona reste local et guérit spontanément avec cependant le risque de séquelles parmi lesquelles les plus importantes parce que les plus tenaces : les algies post-zoostériennes. Chez un patient jeune sans maladie particulière, en dehors de soins locaux, l’abstention thérapeutique générale est la règle, sauf dans le cas, cependant, du zona ophtalmique. Après 50 ans, et/ou en cas d’immunodéficience, le traitement antiviral est recommandé. Il doit être auguré aussi tôt que possible et avant les 72 heures d’évolution pour avoir un maximum d’efficacité. Les antiviraux inhibent l’ADN polymérase du VZV (sans action sur la latence). Ce sont : • l’aciclovir (ACV) indiqué par voie intraveineuse dans les formes graves de la varicelle et du zona chez les sujets sains ou immunodéprimés et par voie orale dans la prévention des complications oculaires du zona ophtalmique ; • le penciclovir triphosphate issu de la conversion après absorption orale de famciclovir indiqué dans la prévention des douleurs associées au zona de l’adulte immunocompétent de plus de 50 ans ; • le valaciclovir qui associe les indications de prévention des douleurs associées au zona de l’adulte immunocompétent de plus de 50 ans et la prévention des complications oculaires du zona ophtalmique • le foscarnet. Le vaccin vivant atténué mis au point en 1974 a fait l’objet de nombreuses études. Chez l’enfant sain, il est bien toléré (moins de 5 % d’éruption cutanée) et une dose entraîne une séroconversion chez plus de 95 % des sujets. JB Homéopathie et phytothérapie Un traitement homéopathique, phytothérapique adjuvant du zona, y compris ophtalmique, peut être pris pendant la phase érythémateuse. Il s’agit de : Apis mellifica et Arsenicum album, staphylococcinum et vaccinotoxinum. À la phase vésiculeuse, on utilisera Ranunculus bulbosus et rhus toxicodendron, Croton tiglium et Mezereum. Pour les algies post zoostériennes, Hypericum perforatum est utile. En phytothérapie, on peut s’aider de la suspension intégrale de plante fraîche d’échinacée et de ginseng, des huiles essentielles d’origan et de lavande et des oligosols de cuivre, or et argent.