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DOSSIER
– le bilan urodynamique (BUD) : il permet d’étudier l’équi-
libre vésico-sphinctérien dans le cycle continence-miction et
de faire (la plupart du temps) le diagnostic étiologique d’une
IU. Il comporte quatre étapes : débimétrie, cystomanométrie,
profilométrie (urétrométrie), EMG.
Autres examens
L’échographie vésicale présente un intérêt diagnostique pour les
IU par instabilité vésicale (par exemple, recherche de tumeurs
intravésicales), mais dans l’IUE, l’intérêt est plutôt physio-patho-
logique. Le colpocystogramme précise la position et la mobilité
du col vésical, la qualité des releveurs et l’existence d’un prolap-
sus antérieur et/ou postérieur. La cystoscopie est utile dans les IU
par instabilité vésicale pour rechercher une pathologie organique
vésicale. En biologie, un prélèvement urétral à la recherche d’une
urétrite doit être effectué si la femme est jeune et a une IU.
Indications des examens complémentaires
Le diagnostic d’IU repose surtout sur l’interrogatoire et l’exa-
men clinique. L’interrogatoire permet de différencier le type
d’incontinence, à l’effort ou par impériosité. L’examen
confirme la fuite et recherche d’autres pathologies associées.
On a recours aux examens complémentaires pour différencier
les étiologies de ces IU.
Dans un cas simple (IU isolée jamais opérée)
Après l’examen clinique, on doit prescrire un ECBU et un
bilan urodynamique avant toute chirurgie. Si la patiente pré-
sente une impériosité mictionnelle, un bilan urologique à la
recherche d’une pathologie organique devra être effectué : cys-
toscopie, échographie.
Dans les cas complexes
Lorsque l’IU est récidivante, discordante ou associée à
d’autres troubles de la statique pelvienne, l’analyse clinique est
faussée par les chirurgies précédentes ou les troubles de la sta-
tique pelvienne. Donc en plus des examens précédents, une
étude anatomique par un colpocystogramme ou une IRM pel-
vienne statique et dynamique est nécessaire.
GÉNÉRALITÉS SUR LE TRAITEMENT D’IU DE LA FEMME
Traitement pharmacologique
•
•Le système orthosympathique : les récepteurs au niveau du
col vésical et de l’urètre sont responsables de la continence.
•
•Le système parasympathique : les récepteurs au niveau du
détrusor sont responsables de la contraction de celui-ci, autori-
sant ainsi la miction.
•
•Le système somatique : il innerve le plancher pelvien et le
sphincter strié de l’urètre.
Les médicaments réduisant l’activité vésicale sont intéressants
en cas d’IU par impériosité mictionnelle. Les plus choisis sont
les anticholinergiques : Ditropan®5 mg (dose efficace de 2,5 à
5 mg par jour, à augmenter progressivement pour diminuer les
effets indésirables), Detrusitol®(comprimés à 1 et 2 mg) (2 mg,
2 fois par jour). Les effets indésirables sont : hyposialorrée,
sécheresse de la peau, constipation, trouble d’accommodation,
céphalées. Les contre-indications sont : glaucome à angle
fermé, obstacle sous-vésical, trouble psychique. Les autres
médicaments, antispasmodique, inhibiteur calcique, antidé-
presseur tricyclique sont plus rarement utilisés.
Les médicaments améliorant la trophicité vulvaire sont les
estrogènes locaux comme Colpotrophine®, Physiogine®(crème
et ovules). En cas d’urétrite, prévoir une antibiothérapie.
Rééducation
Son indication varie en fonction du “testing musculaire” :
•
•Biofeedback : c’est une technique instrumentale active. Le
principe est d’objectiver et d’enregistrer un travail musculaire
sous forme de signaux visuels ou auditifs. Le but est de faire
travailler spécifiquement le muscle élévateur de l’anus.
•
•Électro-stimulation : méthode passive qui utilise des capaci-
tés de courant électrique pour améliorer certaines fonctions
biophysiques des fibres musculaires.
Les traitements chirurgicaux seront abordés dans chaque
article du dossier. ■
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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La Lettre du Gynécologue - n° 310 - mars 2006
Cotation Qualité des contractions
0Aucune contraction musculaire perceptible
1Fibrillation musculaire détectée lors de l’examen
2Contraction faible mais bien perçue
3Contraction de pleine amplitude mais qui ne
peut être maintenue contre résistance modérée
4Contraction de pleine amplitude résistant à
une forte opposition
5Contraction maximale, forte résistance à
l’opposition et à la répétition
Tableau II. Testing permet également de chercher des inversions de
commande.