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Médecine Tropicale •2008 •68 •4405
Communications orales
chez 45,6 % des patients < 65 ans, chez 30,8 % des patients entre 65 et 75 ans, et chez seulement 20 % des patients > 75 ans. En fonction
du score de CHADS2, 33,5 % des patients (53/158) éligibles pour une ACO l’ont effectivement reçue et 21,4% des patients (3/14) sans
facteur de risque ont bénéficié d’une ACO.
Au Cameroun, la FA traduit la présence d’une cardiopathie sévère, avec des manifestations cliniques graves. Le traitement consiste
en un contrôle de fréquence et une ACO ne peut être prescrite, pour des raisons socio-économiques, que dans un tiers des cas malgré un
risque thromboembolique élevé.
CO.MT.03
INTÉRÊTS ET LIMITES DE LA CHIRURGIE DIGESTIVE PALLIATIVE EN AFRIQUE
Montagliani L, Rüttimann M, Tramond B
Antenne chirurgicale aérotransportable, HIA Bégin, 69, avenue de Paris, Saint-Mandé, France.
La chirurgie palliative peut sembler un luxe en Afrique lorsque les possibilités thérapeutiques sont limitées ou dépassées, mais peut
permettre de passer un cap et d’assurer une fin de vie acceptable pour le patient et son entourage. Le cas d’un patient de 35 ans pré-
sentant un syndrome occlusif sur une tumeur évoluée du bas rectum et chez qui une colostomie a été pratiquée mérite d’être discuté.
L’indication d’une colostomie de proche amont de décharge est posée après discussion avec l’équipe soignante et explication des
conséquences au patient et à sa famille qui acceptent l’intervention. L’anesthésie comporte une induction à séquence rapide par l’asso-
ciation propofol-succinylcholine, l’entretien est assuré par du propofol en mode AIVOC, du sufentanyl et du vécuronium. A l’ouverture
du péritoine, un épanchement liquidien séro sanglant est mis en évidence ainsi qu’une dilatation majeure du cadre colique avec notam-
ment un caecum et un transverse préperforatif. Il n’y a pas de carcinose péritonéale. On retrouve une volumineuse lésion occlusive du
rectum, le pelvis est blindé. Le sigmoïde est alors ouvert de manière punctiforme pour vidanger le cadre colique dont le diamètre revient
à la normale. Après lavage abondant de la cavité péritonéale jusqu’à l’obtention d’un liquide clair, la brèche sigmoïdienne créée est exté-
riorisée en colostomie sur une baguette iliaque gauche.
En l’absence de poche de colostomie, l’appareillage initial est constitué d’une poche à urine vidangeable simplement découpée
et fixée à la peau par une bande collante. Le patient est extubé à la fin de l’intervention et transporté sur la structure d’hospitalisation de
l’ONG à la 4° heure post opératoire. Le lendemain, le personnel de l’ONG modifie le montage en utilisant une poche à urine à usage unique
non vidangeable, fixée grâce à un socle constitué par un anneau de carton adhérant à la peau par une bande collante. Les suites post opé-
ratoires sont simples, le transit est rétabli dès J3 permettant le reprise d’une alimentation efficace. A J 25, le patient rentre dans son vil-
lage. Il est parfaitement autonome et valide. Il s’alimente normalement et semble parfaitement satisfait de sa prise en charge.
Les contraintes de l’appareillage particulier d’une colostomie ne doit donc pas constituer un frein à la réalisation d’une chirur-
gie palliative en Afrique.
CO.MT.04 AFFLUX DE VICTIME A L’HÔPITAL DE MAMOU EN GUINÉE :
ANTICIPATION ET PRÉORGANISATION NÉCESSAIRES
Mortreux F, Sow I, Kolié KI, Desmaretz JL
Centre Hospitalier Armentières, service Urgences-SMUR, Armentières. Urgences hôpital régional de Mamou, Conakry
Correspondance : mortreuxesc@orange.fr
En Guinée, la ville de Mamou distante de 265 Kms de la Capitale (Conakry), est située sur un axe routier incontournable. L’Hôpital
Régional de Mamou (HRM) voit quotidiennement arriver des accidentés de la voie publique (23,7% de l’activité des urgences en
2006), et doit régulièrement faire face à des afflux de blessés occasionnés par des accidents graves et meurtriers. Le dernier recensé est
celui du 13 mars 2008 à Tamagaly sur la route nationale reliant Conakry à Mamou, un car de 50 passagers ayant percuté en début de mati-
née un minibus surchargé transportant 22 personnes. Sur une distance de 30 kms, une noria de taxis s’est organisée, et a amené 25 bles-
sés (6 urgences absolues et 19 urgences relatives) à la porte du service d’urgences de l’HRM, disposant de 5 lits d’examen, et aucun ser-
vice de réanimation. Deux patients décèderont aux urgences. Le « retour d’expérience » de la prise en charge de ces accidentés, a démontré
à la direction de l’établissement, ainsi qu’aux acteurs de l’urgence, que l’improvisation en situation de crise n’a pas sa place, et que pour
être parfaitement efficace, l’urgence ne pouvait s’organiser dans l’urgence. Pour faire face efficacement à un tel afflux, il est impératif
que l’HRM dispose d’un plan d’organisation préétablie connu de l’ensemble du personnel (triage, cellule de crise, circuits des patients,
matériel dédié...). Ce plan devra être adapté aux réalités locales, tant sur le plan humain que logistique et technique. Il est parallèlement