Actualisation site cardio tropicale, décembre 2013 Editorial :

Actualisation site cardio tropicale, décembre 2013
Editorial : laisser idem
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Histoire de la cardiologie en Afrique subsaharienne
Le Pr Edmond Bertrand vient de publier dans le numéro de décembre des Archives des
maladies du Cœur et des vaisseaux-pratique (N°223, pp 50-54) un historique de la cardiologie en
Afrique subsaharienne. Le texte, qui reprend la présentation-lecture qu’il avait faite lors du congrès
AFRICARDIO organisé à Abidjan par M Kakou-Guikahué en avril 2013, part du voyage de Paul Dudley
White en Afrique subsaharienne (1959) pour couvrir tous les développements de notre discipline en
Afrique avant, autour et après les indépendances des années soixante. Cet article, unique dans la
littérature médicale (et sans équivalent dans aucun journal anglo-saxon), est en fait aussi la synthèse
des observations d’une vie cardiologique pour l’Afrique, qui a été celle de l’auteur, acteur et témoin
privilégié de la construction de la cardiologie africaine.
Points cliniques : laisser idem
Actualités bibliographiques : ajouter 2 nouveaux items, sur le même plan que les précédents déjà
présents:
- Médecine tropicale:
La population de l’Afrique (1 milliard d’habitants), par sa progression rapide et sa jeunesse,
représente l’une des démographies et composantes socio-économiques les plus évolutives
identifiées par l’OMS à l’horizon 2050. Si le taux de croissance économique y atteint 5% dans
certains pays, le continent reste pénalisé par des carences majeures, dominées par la pauvre
de la population, les inégalités sociales, l’absence d’infrastructures suffisantes, la faiblesse des
états, l’absence de planification, la corruption, les conflits récurrents. La mise en œuvre de
politiques de santé adaptées, dans ce contexte, est souvent aléatoire, ce d’autant que l’évolution
démographique et épidémiologique (part croissante des maladies cardio-vasculaires) n’a été
suivie que de très peu d’adaptation ou de développement des moyens affectés pour y faire face
Medicine in Africa : challenges and promises », Lancet 2013).
La 4ème édition de « Principles of medicine in Africa » de D Mabey , et al (Cambridge
University Press, 2013) aborde la médecine tropicale non seulement par une entrée
conventionnelle, affection par affection (78 millions d’enfants de moins de 5 ans exposés au
paludisme, incidence de tuberculose de 363 cas pour 100 000 habitants), mais aussi avec une
approche de situation, détaillant les spécificités de la médecine des réfugiés, des désastres
humanitaires, des situations de guerre, de famine, etc. Avec ses 79 chapitres (47 sur les maladies
infectieuses) et ses très nombreux collaborateurs, sa documentation up to date, l’ouvrage
constitue une référence dans ce domaine. On peut cependant regretter l’absence de
participation de la médecine tropicale francophone, dont l’expérience n’est pas moindre. A ce
propos, la plupart d’entre nous a encore dans sa bibliothèque le fameux « Médecine parasitaire
et tropicale » de M Gentilini. La 3ème édition d’un autre traité, d’excellente qualité lui aussi, vient
d’être publiée sous la coordination d’O Bouchaud dans la collection des abrégés Masson Elsevier,
« Médecine des voyages et tropicale ». Très documenté et didactique, avec ses rubriques « ce
qu’il faut savoir pour comprendre », le livre permet de faire face lui aussi à toutes les situations
en médecine tropicale et aussi dans un domaine rarement traité ailleurs qui est celui de la
médecine des migrants.
- Insuffisance cardiaque en Afrique
L’occidentalisation progressive des modes de vie en Afrique subsaharienne, liée à
l’urbanisation, la sédentarisation et aux modifications alimentaires, est associée à une prévalence
croissante de surpoids, de diabète, d’hypertension, de tabagisme et de maladies cardio-vasculaires.
Cette évolution, si elle est bien connue, reste insuffisamment quantifiée. Un travail prospectif mené
à Abuja, l’une des villes de forte densité de population du Nigéria, où l’occidentalisation des modes
de vie est marquée, a inclus de 2006 à 2010 tous les patients adressés à la Clinique cardiologique du
CHU par leur médecin omnipraticien pour complication cardiaque. Les 1515 malades inclus se
distinguent par leur jeune âge (49 ans), la prévalence élevée d’hypertension artérielle en diagnostic
principal (65%), mais celle de l’insuffisance cardiaque (31%), d’origine principalement hypertensive.
Des différences importantes sont observées entre hommes et femmes, les premiers ayant un
nombre de facteurs de risque cardio-vasculaires plus élevé, plus d’accidents cérébro-vasculaires,
mais moins d’insuffisance cardiaque (Tableau 1)
Tous
patients
(N=1515)
Hommes
(N=747)
Femmes
(N=768)
p=
Tous patients cohorte
de Soweto
Age (ans)
49± 13,7
49,9 ± 13
48,1 ± 14,2
0,009
52,8 ± 17,1
IMC >30 kg/m² (%)
27%
18,2%
34,2%
Facteurs de risque
multiples
12%
14,7%
9,4%
0,005
59%
HTA diagnostic
principal
54,9%
53,1%
76,3%
Insuffisance cardiaque
- FE altérée
- FE conservée
31,4%
17,6%
5,7%
28,6%
34%
0,031
29%
26%
Maladie coronaire
0,2%
0,4%
0
0,120
AVC
4,8%
6,7%
2,9%
0,001
Tableau 1 : Profil des patients adressés pour affection cardiovasculaire de novo dans l’étude d’Abuja.
Comparaison avec la cohorte de Soweto.
Plus de la moitié (288, soit 60,6%) des 475 malades hospitalisés pour insuffisance cardiaque
de novo ont une hypertension artérielle à l’origine de leur cardiopathie. Les autres causes
d’insuffisance cardiaque sont les cardiomyopathies dilatées chez 113 malades (idiopathique : 12% ;
peripartum : 5,3% ; alcoolique : 4,2% ; HIV : 1,9%), les valvulopathies chez 45 , principalement
rhumatismales, et une autre origine chez 29 autres malades.
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