Médecine
& enfance
Bexsero®, premier vaccin visant
à protéger contre la majorité des
souches de méningocoque B à
partir de l’âge de deux mois, est
maintenant disponible. Cest
une avancée majeure pour la
prévention des infections inva-
sives à méningocoque. A l’heure
actuelle, le Haut Conseil de la
santé publique (HCSP) recom-
mande une vaccination ciblée.
En France, on déplore entre 500
et 700 cas d’infection invasive à
méningocoque par an, soit 1 à 2
cas par jour. Le méningocoque B
est en effet responsable de 70 %
des cas chez les adultes et de
80 % des cas chez les nourris-
sons. Les jeunes enfants ont
d’ailleurs dix fois plus de risque
que la population nérale de
présenter une infection invasive
à ningocoque. Le ningo-
coque B est la première cause de
méningite bactérienne de l’en-
fant et de ladolescent dans
notre pays. 10 % des patients
connaissent une issue fatale
malgré une prise en charge
adaptée. Parmi les survivants, 1
patient sur 5 environ présente
des séquelles invalidantes.
La mise à disposition d’un vac-
cin capable de prévenir ces in-
fections souvent foudroyantes
constitue donc une avancée
majeure pour la santé pu-
blique.
Les recommandations
Le HCSP ne recommande pour
le moment qu’une vaccination
ciblée :
pour les groupes à risque ;
en cas d’épidémie ou de cas
groupés dus à des souches cou-
vertes par le vaccin.
Les praticiens peuvent néan-
moins prescrire le vaccin à tout
patient qu’ils estiment nécessai-
re de protéger contre le ménin-
gocoque B, mais, dans ces indi-
cations individuelles hors des
recommandations du HCSP, il
n’est pas remboursé par la Sé-
curité sociale.
En pratique
Bexsero®s’administre en deux
doses à partir de l’âge de deux
ans ; chez les enfants âgés de
six à vingt-trois mois, un rappel
est nécessaire l’année suivante ;
chez les nourrissons de moins
de six mois, trois doses et un
rappel sont préconisés.
Le vaccin peut être associé, à
condition d’être injecté dans le
membre controlatéral, à len-
semble des autres vaccins re-
commandés du calendrier vac-
cinal.
janvier-février 2014
page 39
Rédaction : M. Joras
INFOS, SYMPOS...
Un vaccin contre le ningocoque B
s l’âge de deux mois
D’après la conférence de presse organisée par Novartis
Maladie de Gaucher: une affection
rare à mieux conntre
D’après le colloque organisé par Shire et le CETG (Comité d’évaluation du
traitement de la maladie de Gaucher)
Lors de la première journée na-
tionale consacrée à la maladie
de Gaucher, les experts ont fait
un état des lieux de la prise en
charge des patients atteints de
cette maladie génétique rare. Ce
fut aussi l’occasion d’échanger
sur les difficuls rencontrées
notamment dans la prise en
charge de l’enfant.
La maladie de Gaucher est une
affection génétique de trans-
mission autosomique récessive.
C’est la maladie de surcharge
lysosomiale la plus fréquente.
Elle reste pourtant encore sous-
diagnostiquée en France. Son
incidence annuelle dans la po-
pulation générale est de l’ordre
de 1/60000, mais elle peut at-
teindre 1/1000 chez les Juifs
ashkénazes. Elle est due à des
mutations du gène GBA, qui co-
de pour une enzyme lysosomia-
le, la glucocérébrosidase. Le dé-
ficit en glucocérébrosidase en-
traîne l’accumulation de dépôts
de glucocérébroside dans les
cellules du système réticulo-en-
dothélial du foie, de la rate et
de la moelle osseuse. Les mani-
festations cliniques sont très va-
riables et peuvent débuter à
tout âge. Néanmoins, dans la
majorité des cas de maladie de
Gaucher de type 1, de loin la
plus fréquente, le diagnostic est
posé chez un enfant, un adoles-
cent ou un jeune adulte devant
une splénomégalie et/ou une
hépatomégalie, des épistaxis et
des gingivorragies fréquentes,
des hématomes et une asthénie
ou parfois des crises osseuses.
Symptômes peu spécifiques qui
peuvent évoquer d’autres pa-
thologies et entraîner un retard
diagnostique. Il faut donc sa-
voir y penser.
Lorsque le diagnostic est évo-
qué, le dosage de la glucocéré-
brosidase permet de le confir-
mer et l’enfant doit être adressé
à un centre de référence « mala-
dies taboliques » pour réali-
ser un bilan complet et poser
l’indication trapeutique. La
mise en route d’un traitement
enzymatique de substitution ré-
pond en effet à un certain
nombre de critères et requiert
un avis spécialisé.
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