INFOS, SYMPOS... Médecine & enfance Rédaction : M. Joras Maladie de Gaucher : une affection rare à mieux connaître D’après le colloque organisé par Shire et le CETG (Comité d’évaluation du traitement de la maladie de Gaucher) Lors de la première journée nationale consacrée à la maladie de Gaucher, les experts ont fait un état des lieux de la prise en charge des patients atteints de cette maladie génétique rare. Ce fut aussi l’occasion d’échanger sur les difficultés rencontrées notamment dans la prise en charge de l’enfant. La maladie de Gaucher est une affection génétique de transmission autosomique récessive. C’est la maladie de surcharge lysosomiale la plus fréquente. Elle reste pourtant encore sousdiagnostiquée en France. Son incidence annuelle dans la population générale est de l’ordre de 1/60000, mais elle peut atteindre 1/1000 chez les Juifs ashkénazes. Elle est due à des mutations du gène GBA, qui code pour une enzyme lysosomiale, la glucocérébrosidase. Le déficit en glucocérébrosidase entraîne l’accumulation de dépôts de glucocérébroside dans les cellules du système réticulo-endothélial du foie, de la rate et de la moelle osseuse. Les manifestations cliniques sont très variables et peuvent débuter à tout âge. Néanmoins, dans la majorité des cas de maladie de Gaucher de type 1, de loin la plus fréquente, le diagnostic est posé chez un enfant, un adolescent ou un jeune adulte devant une splénomégalie et/ou une hépatomégalie, des épistaxis et des gingivorragies fréquentes, des hématomes et une asthénie ou parfois des crises osseuses. Symptômes peu spécifiques qui peuvent évoquer d’autres pathologies et entraîner un retard diagnostique. Il faut donc savoir y penser. Lorsque le diagnostic est évoqué, le dosage de la glucocéré- brosidase permet de le confirmer et l’enfant doit être adressé à un centre de référence « maladies métaboliques » pour réaliser un bilan complet et poser l’indication thérapeutique. La mise en route d’un traitement enzymatique de substitution répond en effet à un certain nombre de critères et requiert un avis spécialisé. 왎 Un vaccin contre le méningocoque B dès l’âge de deux mois D’après la conférence de presse organisée par Novartis Bexsero®, premier vaccin visant à protéger contre la majorité des souches de méningocoque B à partir de l’âge de deux mois, est maintenant disponible. C’est une avancée majeure pour la prévention des infections invasives à méningocoque. A l’heure actuelle, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande une vaccination ciblée. En France, on déplore entre 500 et 700 cas d’infection invasive à méningocoque par an, soit 1 à 2 cas par jour. Le méningocoque B est en effet responsable de 70 % des cas chez les adultes et de 80 % des cas chez les nourrissons. Les jeunes enfants ont d’ailleurs dix fois plus de risque que la population générale de présenter une infection invasive à méningocoque. Le méningocoque B est la première cause de méningite bactérienne de l’enfant et de l’adolescent dans notre pays. 10 % des patients connaissent une issue fatale malgré une prise en charge adaptée. Parmi les survivants, 1 patient sur 5 environ présente des séquelles invalidantes. La mise à disposition d’un vaccin capable de prévenir ces infections souvent foudroyantes janvier-février 2014 page 39 constitue donc une avancée majeure pour la santé publique. Les recommandations Le HCSP ne recommande pour le moment qu’une vaccination ciblée : 첸 pour les groupes à risque ; 첸 en cas d’épidémie ou de cas groupés dus à des souches couvertes par le vaccin. Les praticiens peuvent néanmoins prescrire le vaccin à tout patient qu’ils estiment nécessaire de protéger contre le méningocoque B, mais, dans ces indications individuelles hors des recommandations du HCSP, il n’est pas remboursé par la Sécurité sociale. En pratique Bexsero® s’administre en deux doses à partir de l’âge de deux ans ; chez les enfants âgés de six à vingt-trois mois, un rappel est nécessaire l’année suivante ; chez les nourrissons de moins de six mois, trois doses et un rappel sont préconisés. Le vaccin peut être associé, à condition d’être injecté dans le membre controlatéral, à l’ensemble des autres vaccins recommandés du calendrier vaccinal. 왎