
CAS CLINIQUE
336 | La Lettre du Neurologue • Vol. XV - n° 9 - novembre 2011
hypertension intracrânienne secondaire à une thrombophlébite
cérébrale (9).
En 2000, T. Obeid et al. (10) ont rapporté 2 cas d’atteinte radiculaire
en rapport avec une hypertension intracrânienne : l’une idiopathique
et l’autre sur thrombose veineuse cérébrale. Les patients ont été
traités comme pour un syndrome de Guillain-Barré, par immunoglo-
bulines intraveineuses, sans aucune amélioration (11). La ponction
lombaire déplétive a amélioré les symptômes, permettant d’établir
leur lien avec l’hypertension intracrânienne. L’atteinte radicu-
laire peut s’accompagner d’une dégénérescence axonale secon-
daire mimant une forme axonale de syndrome de Guillain-Barré.
Cependant, la rareté des cas où l’existence d’un œdème papillaire
qui se manifeste lors d’un syndrome de Guillain-Barré pousse à se
méer devant l’absence ou l’atypie des signes électrophysiologiques.
Chez notre patiente, l’association d’une ophtalmoplégie et d’une
aréexie aurait plutôt fait penser à un syndrome de Miller-Fisher.
On suspecte que le mécanisme de dysfonction radiculaire est
en rapport avec l’élévation de la pression du LCR, responsable
d’une distension des espaces sous-arachnoïdiens et donc d’un
étirement ou d’une lésion des racines qui y passent (10). Une
ischémie des nerfs par hyperpression des vaisseaux qui les irriguent
peut également être suspectée (12). Les nerfs moteurs semblent
plus vulnérables que les autres.
L’association de 2 ou plus de ces signes cliniques atypiques,
comme chez notre patiente, impose une plus grande
vigilance quant au diagnostic d’hypertension intracrânienne
idio pathique.
Conclusion
En dehors de la paralysie de la sixième paire intracrânienne,
fréquemment décrite dans un tableau d’hypertension intra-
crânienne idiopathique, d’autres types de paralysie des paires de
nerfs crâniens sont aussi observés, bien que rarement, dans un
tableau d’hypertension intracrânienne bénigne – en particulier,
l’atteinte extrinsèque de la troisième paire. Une atteinte radiculaire
plus ou moins sévère peut également se rencontrer dans ce cas de
gure. Des tableaux atypiques nécessitent une vigilance impor-
tante lors du diagnostic d’hypertension intracrânienne idiopathique,
vigilance qui se manifeste par un bilan exhaustif capable d’éliminer
toutes les étiologies d’une hypertension intracrânienne. ■
1. Radhakrishnan K, Ahlskog JE, Garritty JA et al. Idiopathic
intracranial hypertension. Mayo Clin Proc 1994;69(2):169-80.
2. Sylaja PN, Ahsan Moosa NV, Radhakrishnan K et al. Diffe-
rential diagnosis of patients with intracranial sinus venous
thrombosis related isolated intracranial hypertension from
those with idiopathic intracranial hypertension. J Neurol Sci
2003;215(1-2):9-12.
3. Radhakrishnan K, Thacker AK, Bohlaga NH et al. Epidemio-
logy of idiopathic intracranial hypertension: a prospective
and case-control study. J Neurol Sci 1993;116(1):18-28.
4. Giuseffi V, Wall M, Siegel PZ et al. Symptoms and disease
associations in idiopathic intracranial hypertension (pseu-
dotumor cerebri): a case-control study. Neurology 1991;
41(2Pt 1):239-44.
5. Wattamwar PR, Baheti NN, Radhakrishnan A. Idiopathic
intracranial hypertension presenting as unilateral papil-
ledema. Neurol India 2010;58(5):818-9.
6. Digre KB, Nakamoto BK, Warner JE et al. A comparison
of idiopathic intracranial hypertension with and without
papilledema. Headache 2009;49(2):185-93.
7. Rezazadeh A, Rohani M. Idiopathic intracranial hyper-
tension with complete oculomotor palsy. Neurol India
2010;58(5):820-1.
8. Larner AJ. False localising signs. J Neurol Neurosurg
Psychiatry 2003;74(4):415-8.
9. Moosa A, Kishore A, Gupta AK et al. Blindness, ophtal-
moplegia and extensive radiculopathy: an unusual clinical
syndrome in intracranial sino-venous thrombosis. Neurol
India 2004;52(1):96-8.
10. Obeid T, Awada A, Mousali Y et al. Extensive radiculo-
pathy: a manifestation of intracranial hypertension. Eur J
Neurol 2000;7(5):549-53.
11. Bortoluzzi M, Di Lauro L, Marini G. Benign intracranial
hypertension with spinal and radicular pain. Case report.
J Neurosurg 1982;57(6):833-6.
12. Parke WW, Watanabe R. The intrinsic vasculature of the
lumbosacral spinal nerve roots. Spine 1985;10(6):508-15.
Références bibliographiques
ENV/11/192/X - Septembre 2011
Les laboratoires Teva et Lundbeck, engagés depuis de nombreuses années dans le
domaine du système nerveux central et plus récemment dans la maladie de Parkinson,
ont le plaisir de mettre à disposition, des patients et des professionnels de santé
concernés, une nouvelle brochure sur la rééducation physique des patients atteints
de maladie de Parkinson.
Cette brochure « Rééducation et maladie de Parkinson » a pour but d’aider les
patients parkinsoniens à retrouver ou maintenir une motricité qui leur permettra
de mener une vie active.
Elle est destinée aux patients désireux de faire eux-mêmes leur rééducation, à
domicile.
Rédigée par le Dr. Marc Ziegler (Neurologue à la Fondation Rothschild, Paris) et Jean-Pierre
Bleton (Kinésithérapeute à l’Hôpital Saint-Antoine, Paris), elle rassemble une centaine
d’exercices adaptés aux particularités de la maladie de Parkinson et aux difficultés
rencontrées quotidiennement par les patients.
Ces exercices variés et simples à exécuter, cherchent à répondre au plus grand nombre
de situations rencontrées par les patients parkinsoniens.
Plus de 180 illustrations aideront les patients à réaliser leurs exercices, selon leurs
besoins, sur différentes parties du corps telles que : le cou et les épaules, les membres
supérieurs, le tronc et la posture, les membres inférieurs, l’équilibre, la marche, le
freezing, la prévention des chutes, l’écriture, la face, la parole, la respiration et les
activités de la vie quotidienne.
Cette brochure, disponible auprès des délégués médicaux Teva et Lundbeck,
a reçu le soutien de l’association France Parkinson et de l’ordre des masseurs
kinésithérapeutes.
BAT Publi AZILECT 185x86.indd 1 26/09/2011 14:22:04