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d’accidents (1). La crainte de tomber, la diminution de l’activité, la dépendance pour les activités de la vie
quotidienne, la perte des capacités visuelles sont des éléments importants à rechercher (13).
Les problèmes liés à l’environnement doivent être recherchés avec le patient, sa famille, et les soignants
éventuels. Le sigle « SPLAT » est proposé comme moyen mnémotechnique pour intégrer ces éléments dans
l’établissement de l’anamnèse (Tableau 1).
Examen physique :
La recherche de facteurs de risques intrinsèques (Tableau 2) comme la présence de maladies aiguës ou
chroniques s’impose : une élévation de la température, du pouls ou du rythme respiratoire peut révéler une
infection aiguë qui accroît le risque de chutes chez la personne âgée (2). La mesure de la pression artérielle et du
pouls peut attirer l’attention sur une hypotension orthostatique ou une arythmie. La diminution de la vision est
associée à une diminution des activités de la vie quotidienne et à un risque accru de chutes (13). L’examen des
pieds (hallux valgus, plaies, etc.) permet parfois d’expliquer les chutes. La faiblesse musculaire, la perte
d’équilibre, les troubles de la marche sont des éléments à rechercher : des manoeuvres simples sont proposées
dans la littérature pour évaluer ces symptômes (5). Le tableau 3 reprend une série de mesures proposées dans la
littérature pour évaluer la mobilité du patient dans le cadre de la prévention des chutes. Le « get up and go test »
peut constituer un moyen simple d’apprécier la marche (9). Des examens complémentaires comme une évaluation
biologique, un ECG ou un monitoring de Holter, ne semblent pas apporter de bénéfice dans l’identification du
risque de chutes en dehors de présomption clinique spécifique (10).
Evaluation de l’environnement
Après une évaluation clinique (examen physique et mobilité) centrée sur la recherche de facteurs intrinsèques,
l’environnement doit être observé. Plutôt que de modifier l’ensemble de la structure de l’habitat, il faut l’adapter
au status fonctionnel du patient, ôter les obstacles à ses activités quotidiennes. Des lignes de conduite visant à
adapter l’environnement aux handicaps sont proposées dans la littérature, il s’agit essentiellement d’éliminer les
risques de glissade, de prévoir des points d’appui, d’éliminer les obstacles et d’éclairer les endroits sombres.
TRAITEMENT DU TRAUMATISME ET PREVENTION SECONDAIRE
Le traitement des chutes et des accidents secondaires à celle-ci suit les recommandations standards des
traitements de tout traumatisme. Toutefois, des lignes de conduites inhérentes à la fragilité de la personne âgée et
à son homéostasie déficiente peuvent être proposées : éviter l’immobilisation, diminuer le nombre de
médicaments pendant une maladie aiguë ou une période d’inactivité, apporter une aide à domicile et une
kinésithérapie si nécessaire (2). L’encadrement social au moment de l’accident semble déterminant dans le succès
d’une guérison, alors que le manque d’encadrement social est en relation avec une fréquence accrue
d’institutionnalisations (9,14).
Le traitement des conséquences psychologiques et fonctionnelles (par exemple la peur de retomber, la perte des
activités habituelles, la perte de l’estime de soi est plus difficile. Une évaluation gériatrique multidisciplinaire
peut être efficace (15). Une revalidation spécifique des populations à haut risque de chute comprenant des
exercices de souplesse, de coordination et d’équilibre peut être efficace (16).
Les patients présentant des troubles visuels doivent faire l’objet d’un suivi ophtalmologique mais peuvent aussi
bénéficier d’une adaptation de leur environnement (afin d’éviter les éblouissements, les reflets, les contrastes et
d’assurer un éclairage optimal des pièces à risque) (13).
REDUCTION DES TRAUMATISMES LORSQUE LE PATIENT CHUTE
Des mesures d’information (éducation du patient) visant à réduire les multiples facteurs de risque de chutes
permettent de diminuer ce risque de 7-12% pour des patients âgés non institutionnalisés (17,18). Toutefois, en
dépit de cette diminution du nombre de chutes, la prévalence des traumatismes, leur morbidité et leur mortalité ne
sont pas réduites de manière significative (18). Or, le but ultime de cette prise en charge est de diminuer le
nombre de traumatismes. Des facteurs intrinsèques associés à ces traumatismes doivent alors être pris en
considération : c’est le cas de l’ostéoporose par exemple (intérêt de la substitution hormonale à la ménopause et
de la prescription de calcium et de vitamine D en gériatrie). L’application de protecteurs de hanche externes a
permis de réduire le nombre de fractures de hanche (19). La solidité osseuse pourrait être améliorée par des
programmes d’exercice physique, l’apprentissage d’une manière moins traumatisante de tomber a été suggérée
comme un moyen de réduction de morbidité (16).