Guide santé CARTEBLANCHE
© Robert Kneschke
De quoi s’agit-il ?
Vivre chez soi le plus longtemps possible, c’est le souhait légi-
time de la très grande majorité des seniors. Mais pour être en
mesure d’y répondre, il faut s’attaquer au principal danger qui
vous guette : la chute, qui représente à elle seule 90 % des
accidents survenant à domicile chez les plus de 75 ans.
Quel est le problème ?
Ces chutes sont fréquentes puisqu’après 65 ans, un senior sur
trois tombe au moins une fois dans l’année et même un sur
deux après 80 ans. Dans le pire des cas, la chute se solde par
un traumatisme crânien (plus souvent chez les hommes) ou
par une fracture de la hanche ou de la jambe (plus souvent
chez les femmes) et donc par une hospitalisation. Dans les cas
moins graves elle ne provoque pas de lésion physique néces-
sitant une hospitalisation, mais elle est susceptible d’entraîner
une perte de conance en soi pouvant conduire à une restric-
tion des activités. De quoi impacter négativement la qualité de
vie…
Le chiffre : ces chutes n’ont rien d’anodin, en cas de frac-
ture, le retour à domicile peut être compromis. Ainsi, 40 % des
seniors hospitalisés pour ce motif doivent ensuite rejoindre une
institution. Et les chutes entraînent plus de 9 000 décès par an
chez les plus de 75 ans.
La règle d’or : il ne faut pas attendre la survenue d’une chute
pour réagir, car la première peut déjà être lourde de consé-
quences. C’est donc quand tout va bien qu’il faut prévenir, en
agissant sur tous les fronts : au niveau de sa santé, de sa
forme physique et au niveau de son lieu de vie an de le rendre
plus sûr.
Les chutes, première cause
d’invalidité
Facteurs internes : ce qui provoque la chute
Les facteurs médicaux pouvant favoriser la chute sont bien connus :
Un trouble de l’équilibre,
Une moins bonne vision après cinquante ans,
La perte de sensibilité des pied, notamment chez
les personnes diabétiques,
Une plus grande raideur en cas d’arthrose,
Une baisse de la force musculaire,
La prise de médicaments, comme les somnifères qui augmentent
le risque de chute en cas de réveil nocturne.
Facteurs externes : ce qui accroît le risque de chute
La plupart des chutes surviennent dans les escaliers, dans les en-
droits mal éclairés et/ou encombrés par des meubles ou par des
ls électriques, etc. Sont également à haut risque les revêtements
de sol glissants : tapis, parquets cirés... Enn, toutes les situations
obligeant à grimper -sur une échelle, une chaise, un meuble, etc.-
peuvent s’avérer dangereuses.
Repérer un trouble de l’équilibre à temps
L’équilibre est ce qui permet de se maintenir debout et de se dépla-
cer en toute sécurité. Quand cet équilibre est perturbé, cela peut se
manifester de différentes façons :
Par une sensation de vertige avec l’impression que la pièce tourne,
Par une vague sensation de malaise en se levant du lit ou
d’une chaise,
Quand le fait de tourner la tête entraîne un tangage comme
dans un bateau,
Par des faux pas ou des maladresses répétées,
Par une chute.
Ces troubles traduisent des dysfonctionnements souvent multiples
pouvant toucher l’oreille interne, l’œil, la perception sensorielle, la
coordination et la motricité. Il n’y a pas de temps à perdre pour
consulter.
A l’intérieur de la maison
Dans chaque pièce : les couloirs et les endroits de pas-
sage obligé doivent rester dégagés. Les tapis glissants sont
à remplacer par des tapis antidérapants ou à xer au sol. Les
ls électriques doivent être plaqués le long des murs pour ne
pas se prendre les pieds dedans. De plus, il faut multiplier les
sources d’éclairage pour limiter les zones d’ombre et prévoir
une veilleuse la nuit, entre la chambre et les toilettes. Il ne
reste plus qu’à ranger à portée de main les objets les plus
souvent utilisés.
Dans la salle de bains et les toilettes : une douche de
plain-pied vaut mieux qu’une baignoire, compliquée à escala-
der. Faire poser une barre d’appui à côté des w.c. et une autre
dans la douche, c’est un minimum. Egalement utile : un siège
de douche. Enn pour le sol, rien ne vaut un carrelage antidé-
rapant.
Dans les escaliers : des marches recouvertes d’un matériau
antidérapant et la présence d’une rampe sont indispensables.
En cas de marches hautes donc difciles à franchir, la pose d’un
siège monte-escalier est à envisager.
Dans le jardin
Comme dans la maison, la priorité est de ne pas se prendre les
pieds dans un obstacle : les outils doivent donc être rangés et
le tuyau d’arrosage enroulé. Il faut également investir dans un
éclairage d’extérieur et dans des outils de jardinage avec un
bras à rallonge pour ne pas avoir à grimper. Même dans ces
conditions, attention à ne pas en faire trop : pour les travaux
de force, mieux vaut faire appel à un professionnel.
Toujours en lien avec un tiers
Les personnes âgées vivant seules chez elles et présentant des
risques de chute ont tout intérêt à s’équiper d’une téléalarme
pour pouvoir prévenir sans délai un proche ou les secours en
cas de problème. C’est aussi utile pour se rassurer, tout comme
le fait de pouvoir compter sur la venue régulière d’un ami, d’un
voisin, d’une aide ménagère ou d’une personne pour la livrai-
son des repas par exemple.
Pourquoi cela se produit ? Opération sécurisation
APPRENDRE À SE RELEVER D’UNE CHUTE
C’est avant la chute qu’il faut s’entraîner et il faut le faire souvent.
Allongé par terre, commencer par plier une jambe pour rouler sur le côté.
Puis se retourner sur le ventre.
Mettre un genou à terre et garder l’autre jambe tendue.
Puis, passer à quatre pattes et enn, se hisser en prenant appui sur un meuble xe.