Figure 1. Schéma de l’étude IPASS.
IPASS
n = 1 217
1:1 randomisation
Non-fumeurs : < 100 cigarettes dans la vie
Ex-petits fumeurs (ex-fumeurs ou fumeurs légers) : moins de 10 paquets-
année, arrêt datant de plus de 15 ans
* Maximum 6 cycles
Carboplatine/paclitaxel possible dans le bras géfitinib après progression
ASC : aire sous la courbe
Patients
• Pas de chimiothérapie antérieure
• Âge ≥ 18 ans
• Adénocarcinome
• Non-fumeurs
ou ex-petits fumeurs
(ex-fumeurs ou fumeurs légers)
• Espérance
de vie > 12 semaines
• PS 0-2
• Maladie “mesurable”
• Stade IIIB/IV (6 TNM)
Géfitinib
(250 mg/j)
Carboplatine
(ASC 5 ou 6)/
paclitaxel (200 mg/m2)
21 jours
Objectifs
Principal
• Survie sans progression
(non-infériorité)
Secondaires
• Réponse objective
• Survie globale
• Qualité de vie
• Symptômes liés à la maladie
• Toxicité et tolérance
Exploratoires
• Biomarqueurs
EGFR : mutation
EGFR : nombre de copies du gène
EGFR : expression de protéines
La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 4 - avril 2010 | 285
CONGRÈS
RÉUNION
monothérapie, suivie d’une deuxième série d’essais,
avec le géfitinib en monothérapie, ayant inclus
uniquement des patients sélectionnés selon des
critères cliniques ou moléculaires.
◆Populations non sélectionnées
Les résultats des premières études de phase III,
INTACT 1 et 2, initiées avec le géfitinib associé à la
chimiothérapie (versus chimiothérapie seule) ont été
négatifs (taux de réponse, survie globale et survie
sans progression) [4, 5].
Deux études ont ensuite évalué l’intérêt du géfitinib
en monothérapie chez des patients âgés de plus de
70 ans (étude INVITE) ou avec un mauvais perfor-
mance status (étude INSTEP), et n’ont pas non plus
mis en évidence de différence d’efficacité avec la
chimiothérapie (6, 7).
◆Populations sélectionnées
➤Sélection sur des critères cliniques
Des taux de réponse objective plus élevés ayant
été observés avec les inhibiteurs de tyrosine kinase
anti-EGFR chez les femmes, les patients porteurs
d’un adénocarcinome, les patients asiatiques et les
patients non fumeurs, 2 études de phase III, IPASS et
FIRST SIGNAL, ont recruté des patients présentant
un certain nombre de ces caractéristiques cliniques.
L’étude IPASS qui a inclus des patients asiatiques,
des patients porteurs d’un adénocarcinome et des
patients non fumeurs ou fumeurs légers, a comparé
l’efficacité et la tolérance du géfitinib (250 mg/j) à
celles d’une chimiothérapie associant carboplatine et
paclitaxel (8). Dans cette étude, un meilleur taux de
réponse objective a été observé dans le bras géfitinib
(43 % versus 32,2 % ; p = 0,0001), mais les résultats
en termes de survie sans progression et de survie
globale ont été décevants.
Dans l’étude coréenne FIRST SIGNAL, qui a recruté
des patients non fumeurs atteints d’un adénocar-
cinome, aucune différence significative d’efficacité
(taux de réponse objective, survie sans progression et
survie globale) n’a été observée entre les 2 groupes
de traitement, géfitinib 250 mg et chimiothérapie
(gemcitabine-cisplatine).
➤Sélection à partir de biomarqueurs moléculaires
Alors que les études ISEL, Br.21, puis INSTEP, avaient
mis en évidence un bénéfice significatif du traite-
ment par inhibiteur de tyrosine kinase anti-EGFR
chez les patients présentant une amplification du
gène de l’EGFR (détectée par la méthode FISH),
l’étude INVITE, menée spécifiquement chez des
patients FISH-positifs pour l’EGFR, avait montré,
au contraire, de meilleurs résultats (survie globale
et survie sans progression) avec la chimiothérapie
qu’avec le géfitinib.
L’étude IPASS est l’essai princeps qui a ensuite
permis de comprendre le rôle joué par les différents
facteurs moléculaires liés à l’EGFR dans l’efficacité
du géfitinib (figure 1).
L’analyse des résultats au sein de la population
FISH-positive montre une réduction du risque de
progression chez les patients traités par géfitinib
(versus chimiothérapie) tandis que le phénomène
inverse est observé chez les patients FISH-négatifs,
avec un bénéfice en faveur de la chimiothérapie (9).
Mais le facteur prédictif le plus puissant de l’effi-
cacité du géfitinib est clairement la présence d’une
mutation de l’EGFR. Dans l’étude IPASS, les patients
porteurs d’une mutation de l’EGFR et traités par
géfitinib ont présenté (versus chimiothérapie) une
diminution de 52 % du risque de progression, ce qui
n’a pas été le cas des patients non porteurs d’une
mutation (figure 2, p. 286) [9] ; ce bénéfice est
apparu comparable, qu’il s’agisse d’une mutation
de l’exon 19 ou de l’exon 21. Bien que les données
de survie ne soient pas encore complètement
matures, les premières analyses montrent aussi,
dans le groupe traité par géfitinib, un allongement
de la survie globale, la médiane de survie atteignant
actuellement 18,6 mois.
En fait, il s’avère que les patients ayant une muta-
tion de l’EGFR présentent presque toujours aussi