L’ Actualité Santé 11

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Actualité Santé
Spondylarthrite ankylosante (SA)
Savoir la diagnostiquer
Avec 0,3 % de prévalence, les spondylarthropathies touchent environ 150 000 personnes en France, et de préférence les sujets jeunes. Quand elle est diagnostiquée
suffisamment tôt un traitement peut être mis en route
avec un maximum d’efficacité.
tions, de type raideur essentiellement, finissent par causer une perte de souplesse de l’ensemble du
rachis et des articulations. Si la forme est ankylosante, ce facteur est
encore aggravé causant une évolution plus rapide, plus invalidante.
L’
Traitement
analogie des manifestations
cliniques, des signes radiologiques et biologiques a
permis de regrouper, sous un même
terme, différents rhumatismes inflammatoires. Ce sont les spondylarthropathies ou spondylarthrites.
Le gène Hla B27 identifié
La prévalence de l’affection est différente selon les populations étudiées. L’analyse entre les régions
suggère un possible gradient croissant nord-sud. La dernière étude
française, EPIRHUM2 fait cas d’une
prévalence de la maladie estimée,
voisine de 0,31 % soit 140 000 cas
en moyenne. Touchant les deux
sexes, l’affection a, malgré tout, une
prévalence masculine (2,5 à 3 hommes pour 1 femme). L’âge de début est variable mais fréquemment
jeune, autour de 26/27 ans. Cependant les spondylarthropathies
existent chez le sujet âgé : soit à
révélation tardive, soit à début tardif
avec des formes cliniques trompeuses qu’il faut connaître, ressemblant à une PPR ou un RS3PE syndrome. Si elle touche les sujets
jeunes, c’est que la spondylarthrite
est probablement liée à une
réponse immunitaire anormale. La
physiopathologie de l’affection est
en effet mal connue, même si une
origine polygénique est vraisemblable. Un seul gêne est à ce jour
formellement identifié : le Hla B27.
Sa prévalence est de 90 % chez les
patients atteints pour 7 à 8 % dans
la population normale. Le rôle des
micro-organismes, des bactéries est
suspecté devant un déclenchement
de la maladie qui fait suite à une
infection. L’association à des inflam-
mations coliques fait aussi suspecter une corrélation ou tout au
moins une relation.
Diagnostic
L’origine est mal connue mais des
lésions débutent au niveau de l’os
sous-chondral selon un processus
inflammatoire. L’inflammation provoque une lyse de l’os à ce niveau.
En cicatrisant, il se forme une fibrose
ossifiante responsable des douleurs,
surtout lorsque sont associées des
arthrites.
C’est précisément sur les douleurs
que le diagnostic doit être évoqué.
Douleurs typiquement inflammatoires avec un pic nocturne et une
diminution diurne. Le premier siège
de ces douleurs est souvent vertébral : lombaire, dorsal ou cervical.
Les articulations périphériques sont
moins souvent touchées. Que ce
soient les hanches, les talons, ou
encore les orteils ou les doigts qui,
boudinés, deviennent rouges et
déformés, ce sont autant d’atteintes
qui, causant des raideurs matinales,
nécessitent un véritable dérouillage
fonctionnel. Ces raideurs ont tendance à s’accroître, accompagnées
d’une fatigue inexplicable. À ces signes rhumatologiques, peuvent
s’ajouter des manifestations extraarticulaires comme des lésions cutanées de psoriasis, des atteintes
oculaires de type uvéite, des troubles du rythme cardiaque, des inflammations coliques. Suspectée à
son début, la spondylarthrite voit
son diagnostic affirmé par son évolution clinique. Les atteintes articulaires ont tendance à se répéter, se
multiplier, s’aggraver. Selon un mode évolutif propre, les complica-
Incontournables, efficaces, antalgiques, les AINS sont toujours utilisés
en première intention. Ils peuvent
être accompagnés, renforcés par la
corticothérapie à faible dose. Ce sont
alors des mesures plus palliatives que
réellement étiologiques. Comme traitement de fond seule la salazopyrine
a été étudiée et évaluée. Sont aussi
parfois proposés, avec leurs propres
inconvénients, les sels d’or et les anticancéreux. Depuis 1999, les anti-TNF
alpha sont utilisés, nécessitant une
surveillance appropriée à la mise en
route du traitement et lors de son
déroulement. Parallèlement une
information bien conduite sur son
état, une rééducation adaptée sont
indispensables à un patient qui ne
mourra pas de son affection mais
risque de la subir sur de longues
années.
JB
Médec 2004
www.spondylis.org ; www.afs.fr.st
Les spondylarthropathies séronégatives regroupent aujourd’hui la
SA et des affections comme les
arthrites réactionnelles, le rhumatisme psoriasique, les spondylarthropathies associées aux maladies inflammatoires du tube
digestif (maladies de Crohn et rectocolite hémorragique), le syndrome SAPHO, sans oublier le cadre
non exceptionnel des spondylarthropathies dites indifférenciées.
Ces affections répondent à des
critères proposés il y a quelques
années : soit les critères dits de
AMOR, soit des critères internationaux proposés par l’European
Spondylarthropathy Study group.
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 57 • août-septembre 2004
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