Professions Santé Infirmier Infirmière N° 57 • août-septembre 2004
Actualité Santé 11
L’
analogie des manifestations
cliniques, des signes radio-
logiques et biologiques a
permis de regrouper, sous un même
terme, différents rhumatismes inflam-
matoires. Ce sont les spondylarthropa-
thies ou spondylarthrites.
Le gène Hla B27 identifié
La prévalence de l’affection est dif-
férente selon les populations étu-
diées. L’analyse entre les régions
suggère un possible gradient crois-
sant nord-sud. La dernière étude
française, EPIRHUM2 fait cas d’une
prévalence de la maladie estimée,
voisine de 0,31 % soit 140 000 cas
en moyenne. Touchant les deux
sexes, l’affection a, malgré tout, une
prévalence masculine (2,5 à 3 hom
-
mes pour 1 femme). L’âge de dé-
but est variable mais fréquemment
jeune, autour de 26/27 ans. Ce-
pendant les spondylarthropathies
existent chez le sujet âgé : soit à
révélation tardive, soit à début tardif
avec des formes cliniques trom-
peuses qu’il faut connaître, ressem-
blant à une PPR ou un RS3PE syn-
drome. Si elle touche les sujets
jeunes, c’est que la spondylarthrite
est probablement liée à une
réponse immunitaire anormale. La
physiopathologie de l’affection est
en effet mal connue, même si une
origine polygénique est vraisem-
blable. Un seul gêne est à ce jour
formellement identifié : le Hla B27.
Sa prévalence est de 90 % chez les
patients atteints pour 7 à 8 % dans
la population normale. Le rôle des
micro-organismes, des bactéries est
suspecté devant un déclenchement
de la maladie qui fait suite à une
infection. L’association à des inflam-
mations coliques fait aussi suspec-
ter une corrélation ou tout au
moins une relation.
Diagnostic
L’origine est mal connue mais des
lésions débutent au niveau de l’os
sous-chondral selon un processus
inflammatoire. L’inflammation pro-
voque une lyse de l’os à ce niveau.
En cicatrisant, il se forme une fibrose
ossifiante responsable des douleurs,
surtout lorsque sont associées des
arthrites.
C’est précisément sur les douleurs
que le diagnostic doit être évoqué.
Douleurs typiquement inflamma-
toires avec un pic nocturne et une
diminution diurne. Le premier siège
de ces douleurs est souvent verté-
bral : lombaire, dorsal ou cervical.
Les articulations périphériques sont
moins souvent touchées. Que ce
soient les hanches, les talons, ou
encore les orteils ou les doigts qui,
boudinés, deviennent rouges et
déformés, ce sont autant d’atteintes
qui, causant des raideurs matinales,
nécessitent un véritable dérouillage
fonctionnel. Ces raideurs ont ten-
dance à s’accroître, accompagnées
d’une fatigue inexplicable. À ces si-
gnes rhumatologiques, peuvent
s’ajouter des manifestations extra-
articulaires comme des lésions cu-
tanées de psoriasis, des atteintes
oculaires de type uvéite, des trou-
bles du rythme cardiaque, des in-
flammations coliques. Suspectée à
son début, la spondylarthrite voit
son diagnostic affirmé par son évo-
lution clinique. Les atteintes articu-
laires ont tendance à se répéter, se
multiplier, s’aggraver. Selon un mo-
de évolutif propre, les complica-
tions, de type raideur essentielle-
ment, finissent par causer une per-
te de souplesse de l’ensemble du
rachis et des articulations. Si la for-
me est ankylosante, ce facteur est
encore aggravé causant une évolu-
tion plus rapide, plus invalidante.
Traitement
Incontournables, efficaces, antal-
giques, les AINS sont toujours utilisés
en première intention. Ils peuvent
être accompagnés, renforcés par la
corticothérapie à faible dose. Ce sont
alors des mesures plus palliatives que
réellement étiologiques. Comme trai-
tement de fond seule la salazopyrine
a été étudiée et évaluée. Sont aussi
parfois proposés, avec leurs propres
inconvénients, les sels d’or et les anti-
cancéreux. Depuis 1999, les anti-TNF
alpha sont utilisés, nécessitant une
surveillance appropriée à la mise en
route du traitement et lors de son
déroulement. Parallèlement une
information bien conduite sur son
état, une rééducation adaptée sont
indispensables à un patient qui ne
mourra pas de son affection mais
risque de la subir sur de longues
années.
JB
Médec 2004
www.spondylis.org ; www.afs.fr.st
Avec 0,3 % de prévalence, les spondylarthropathies tou-
chent environ 150 000 personnes en France, et de préfé-
rence les sujets jeunes. Quand elle est diagnostiquée
suffisamment tôt un traitement peut être mis en route
avec un maximum d’efficacité.
Spondylarthrite ankylosante (SA)
Savoir la diagnostiquer
Les spondylarthropathies séroné-
gatives regroupent aujourd’hui la
SA et des affections comme les
arthrites réactionnelles, le rhuma-
tisme psoriasique, les spondylar-
thropathies associées aux mala-
dies inflammatoires du tube
digestif (maladies de Crohn et rec-
tocolite hémorragique), le syn-
drome SAPHO, sans oublier le cadre
non exceptionnel des spondylar-
thropathies dites indifférenciées.
Ces affectionspondent à des
critères proposés il y a quelques
années : soit les critères dits de
AMOR, soit des critères interna-
tionaux proposés par l’European
Spondylarthropathy Study group.
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