87 % des cas. Les rapports de concen-
tration entre le sérum maternel et celui
du cordon ombilical allaient de 29 à
89 %. Les proportions observées les
plus faibles concernaient la sertraline et
la paroxétine, cependant que les plus
élevées étaient celles du citalopram et
de la fluoxétine. Les taux maternels de
sertraline et de fluoxétine étaient corré-
lés aux concentrations ombilicales de
ces deux médicaments. Les concentra-
tions ombilicales des antidépresseurs et
de leurs métabolites étaient invariable-
ment plus faibles que celles du sérum
maternel correspondant et, en ce qui
concerne la sertraline et la fluoxétine,
les doses maternelles prédisaient les
doses retrouvées dans le cordon ombi-
lical. Les doses plus faibles observées
pour la sertraline suggèrent que cette
dernière est moins susceptible d’entraî-
ner une exposition médicamenteuse
fœtale. Les auteurs n’ont pas noté chez
les enfants de symptômes laissant sup-
poser un syndrome de sevrage ; ils
remarquent néanmoins que les signes
d’un tel état chez les nouveau-nés res-
tent encore à définir avec exactitude et
à être distingués de complications pro-
venant d’autres causes. La concentra-
tion plus élevée de métabolites dans le
cordon laisse penser que le fœtus est
capable de métaboliser et d’éliminer
ces médicaments, au moins dans une
certaine mesure. Étant donné que la
clairance fœtale à terme est d’environ
un tiers de celle des adultes, il est
encourageant de savoir que l’utilisation
maternelle d’antidépresseurs à la fin de
la grossesse n’amène pas une accumu-
lation du médicament dans la circula-
tion fœtale. Une autre étude a cherché à
mesurer les taux d’olanzapine dans le
plasma des bébés et le lait maternel. Ils
en concluent que les enfants sont expo-
sés à une dose d’olanzapine d’environ
1 % de la dose maternelle (Gardiner S,
Kristensen J, Begg E et al. Transfer of
olanzapine into breast milk, calcula-
tion of infant drug dose, and effect on
breast-fed infants. Am J Psychiatry
2003 ; 160 : 1428-31).
Mots clés. Antidépresseurs – Passage
transplacentaire.
Développement anormal
de la taille du cerveau au
cours de la première
année chez les autistes
San Diego (États-Unis)
A
u cours de la deuxième année
d’existence, des signes comporte-
mentaux et un certain nombre de symp-
tômes, incluant le retard de l’acquisi-
tion du langage, des réactions émotion-
nelles et sociales inhabituelles, des
déficits dans l’intérêt porté à l’environ-
nement et dans son exploration, doivent
amener à suspecter qu’un enfant puisse
être atteint d’autisme. L’autisme est un
trouble neurobiologique, et des anoma-
lies neurobiologiques doivent forcément
précéder les premières manifestations
comportementales de la maladie.
Cependant, des signes annonciateurs
précoces de ce type n’ont pas encore été
clairement identifiés. La connaissance
de tels signes pourrait permettre de
mettre en place des tests objectifs quan-
tifiables et fiables de dépistage, l’iden-
tification précoce de la maladie et, par
la suite, peut-être de mieux comprendre
les causes et/ou les mécanismes impli-
qués à ses stades précoces. Une anoma-
lie neurobiologique, l’augmentation du
volume du cerveau, est détectable à
l’âge auquel les signes cliniques appa-
raissent. Quatre-vingt-dix pour cent des
enfants autistes de 2 et 3 ans ont un cer-
veau de taille supérieure à celui des
enfants sains du même âge, ainsi
qu’une circonférence crânienne plus
grande. Une équipe californienne a
avancé l’hypothèse que ce développe-
ment anormal du cerveau pourrait
commencer avant l’apparition des
signes cliniques. Les chercheurs ont
donc essayé de déterminer si le déve-
loppement anormal de la taille du cer-
veau précède ou non les premiers
signes cliniques du désordre autistique
(Autism Spectrum Disorder [ASD]) et
si les taux de surdéveloppement au
cours de la première année sont liés à
l’évolution neuroanatomique et clinique
dans la petite enfance (Courchesne E,
Carper R, Aksoomoff N. Evidence of
brain overgrowth in the first year of life
in autism. JAMA 2003 ; 290 : 337-44).
Le périmètre crânien (PC), la taille du
corps, et le poids au cours de la pre-
mière année ont été obtenus à partir des
dossiers médicaux pour 48 enfants,
âgés de deux à cinq ans, présentant un
désordre autistique. Les auteurs dispo-
saient pour 15 d’entre eux (le groupe
longitudinal) de mesures à quatre
époques de la petite enfance : la nais-
sance, 1 à 2 mois, 3 à 5 mois, et 6 à 14
mois. Pour les 33 autres jeunes
patients, les mesures avaient été faites à
la naissance et entre 6 et 14 mois
(7 enfants), ou seulement à la naissance
(28 enfants). Ce groupe était qualifié
de groupe PC partiel. Les données ont
été comparées aux valeurs normatives
existant pour les enfants sains. Les
résultats montrent que le PC des
enfants présentant un désordre autis-
tique était significativement plus petit à
la naissance. Ensuite, le PC augmentait
de 1,67 déviation standard et atteignait
84 % entre 6 et 14 mois. Le PC à la
naissance était corrélé au volume de
matière grise cérébrale aux âges de 2 à
5 ans, quoique l’augmentation excessi-
ve de PC entre la naissance et 6 à
14 mois était liée à un volume plus
grand du cortex cérébral entre 2 et
5 ans. Dans le groupe de patients,
chaque enfant présentait une croissance
de PC entre la naissance et 6 à 14 mois
qui était supérieure à celle d’enfants
présentant des troubles développemen-
taux d’autres types. Seulement 6 % des
enfants sains présentaient lors de l’étude
longitudinale une trajectoire accélérée
de croissance de PC, entre la naissance
et la période se situant entre 6 et 14 mois,
cependant que 59 % des enfants souf-
frant de désordres autistiques présen-
taient cette trajectoire de développement
accélérée. L’installation clinique de l’au-
tisme semble donc être précédée de deux
phases anormales de développement
cérébral : une taille de la tête réduite à la
naissance et sa croissance subite et
excessive entre les périodes de 1 à
2 mois et de 6 à 14 mois. Cette crois-
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Revue de presse
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