dispose d'un mécanisme amortisseur-propulseur
actif qui repose essentiellement sur l'intégrité du
chef transverse du muscle adductor-hallucis ; ce
mécanisme (Voutey) joue sur la visco-élasticité
de repos du muscle qui tracte les têtes métatar-
siennes lorsque le pied est soulevé du sol, brisant
leur alignement pour réaliser ce qui a été décrit
autrefois comme une « arche antérieure ». Au
moment de l'appui, toutes les têtes métatar-
siennes reposent au sol (Tanneau et Gonon), et
les contraintes maximales s'exercent sur les têtes
métatarsiennes II et III, les moins mobiles
(Leduc). C'est le site des fractures de fatigue des
métatarsiens.
Durée du contact
La partie antérieure du pied et le gros orteil
sont en contact pendant un temps assez long qui
dépasse 70 % du temps total de contact du pied
au sol. Il est évident que les contraintes ne
s'appliquent pas de la même manière pendant
toute cette durée; assez modestes au départ
lorsque le pied entier est à plat au sol, elles
augmentent considérablement d'intensité pen-
dant la période propulsive (fig. 2).
Ces deux phénomènes amortisseurs successifs
compliquent la tâche du fabricant de chaussures
qui doit fournir pour le talon un matériau
amortisseur qui, s'il est trop mou, risque de
provoquer le déséquilibre, et pour la partie
antérieure de la semelle un matériau suffisam-
ment dur pour permettre au marcheur ou au
coureur de prendre un appui ferme. Pour la
plupart, les chaussures de sports dites de
« jogging »sont conçues de manière correcte
en ce qui concerne ces deux caractéristiques. Le
sportif setrouvera bien d'essayer plusieurs paires
afin de trouver l'équilibre qui lui convient le
mieux entre un amortissement suffisant et une
fermeté compatible avec l'équilibre et la
propulsion.
Fonction d'équilibre
La poussée latérale mise en évidence par la
courbe« x »du plateau des forces traduit un
ancrage ferme du pied par le bord externe. Une
coupe de pied surgelé (fig. 3) permet de se rendre
Ann. Kinésithér., 1985, t. 12, n° 1-2 37
TABLEAU I. - Durée de contact des appuis, après temps de
latence mesuré àpartir de l'attaque du talon (en pourcentage
du temps d'appui total)
Latence
Durée
X
s
X
s
Talon
0
-
71.32
9.5
Base V
13.883.6258.4211.10
Tête V
11.30
2.4887.705.68
Tête 1
25.126.9275.00
12.28
G. art.
42.9216.4674.00
18.56
compte de cette fonction équilibratrice de la
berge externe du pied, très osseuse donc solide
et capable de résister au déséquilibre latéral.
Lors de la marche, la projection verticale du
centre de gravité transite à chaque pas par le
bord externe (fig. 4) pendant le déport latéral
du bassin sur le membre inférieur porteur.
Fonction de propulsion
La propulsion est impartie au corps du
marcheur ou du coureur par le bord externe du
pied et la partie antérieure, puis le gros orteil.
Une fois de plus, l'arcade osseuse du pied qui
setermine par un appui ferme sur le bord externe
contribue à une transmission des forces avec une
perte d'énergie peu importante. Les masses
molles sont réduites au minimum, ce qu'il faut
pour ne pas créer de douleur par un contact trop
dur avec le sol, mais sans excès. Toute souffrance
du bord externe du pied a pour résultat une
invalidité importante. L'utilisation intensive du
bord externe dans les sports de propulsion est
mise en évidence par l'usure de la chaussure
(fig. 5).
DURÉE DE L'APPUI SUR LE BORD EXTERNE
Cette partie du pied reste très longtemps en
contact avec le sol puisque la tête du cinquième
est appuyée à la surface de propulsion pendant
plus de 85 % du temps total d'appui.
1
1
Ij
"j
1
1
LI
1