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57eCongrès de la Société française
de chirurgie thoracique
et cardiovasculaire
Du 16 au 19 juin 2004, à Toulouse.
Trois sujets serviront de trame aux séances thé-
matiques : l’insuffisance cardiaque (hors trans-
plantation) ; la formation des chirurgiens car-
diothoraciques à travers l’évolution prévisible
des nouvelles techniques interventionnelles
moins invasives ; l’état actuel des moyens
diagnostiques et thérapeutiques des cancers
broncho-pulmonaires.
Pour tout renseignement, contacter Mme Laë-
titia Lebert, Europa Organisation, 5, rue Saint-
Pantaléon, BP 844, 31015 Toulouse Cedex 6.
Tél. : 05 34 45 50 77.
Fax : 05 34 45 26 46/47.
COMPTE-RENDU DE CONGRÈS
254
La Lettre du Pneumologue - Volume VI - no6 - novembre-décembre 2003
L’atteinte endothéliale entraîne un excès d’une substance vaso-
constrictrice (l’endothéline 1), un défaut de production de sub-
stances vasodilatatrices (prostaglandines et NO) et une altéra-
tion du métabolisme de substances normalement inactivées par
des enzymes endothéliales (sérotonine, MAO). Le muscle lisse
prolifère de façon excessive sous l’effet de l’endothéline 1,
entraînant une contraction anormale. Le flux sanguin est per-
turbé et les plaquettes stockent la sérotonine de façon anorma-
lement basse. Des thromboses in situ se produisent, conséquence
d’un bas débit cardiaque, de l’alitement et des lésions endo-
théliales. On constate, par ailleurs, une production accrue de
facteurs de croissance (PDGF chaîne alpha). Ces anomalies
endothéliales, du muscle lisse et des plaquettes entraînent une
vasoconstriction et l’obstruction de la lumière artérielle par pro-
lifération de l’intima et de la média et par thrombose.
Les lésions histologiques sont représentées par une prolifération
endothéliale majeure à type de lésions plexiformes liée à une dys-
fonction des facteurs de croissance, à une hyperplasie de la média
et à un épaississement de l’intima en bulbe d’oignon.
Le diagnostic d’HTAP est souvent porté tardivement du fait de la
non-spécificité des symptômes. En moyenne, il se passe 20 mois
entre les premiers symptômes et le diagnostic d’HTAP. Soixante-
quinze pour cent des patients sont alors déjà au stade III/IV de la
classification de la NYHA, avec des lésions irréversibles, et sont
non répondeurs au NO.
Les recommandations internationales de l’OMS (1998) et de la
British Cardiac Society (2001) préconisent un dépistage annuel
de l’HTAP dans la sclérodermie systémique, par écho-doppler
cardiaque, même en l’absence de symptômes évocateurs d’HTAP.
On confirmera le diagnostic par cathétérisme droit.
Le lupus érythémateux disséminé
La prévalence est de 9,2 %, soit 6,2 % pour l’HTAP liée direc-
tement au lupus et 3 % pour l’HTAP secondaire à des throm-
boses, embolies, valvulopathies et fibrose pulmonaire. Le
phénomène de Raynaud semble être lié à l’HTAP par une phy-
siopathologie similaire ; ainsi, il est présent chez 75 % des
lupiques avec HTAP versus 25 à 40 % des lupiques sans HTAP.
Le pronostic est mauvais : la médiane de survie est inférieure à
2 ans lorsque l’HTAP est diagnostiquée. Le dépistage de l’HTAP
doit également se faire par écho-doppler cardiaque (10).
Le syndrome des antiphospholipides
La prévalence de l’HTAP est de 3,5 %. Elle est d’origine post-
embolique ou fait suite à une hypertension portale, mais des
lésions plexiformes sont également mises en évidence (11).
CONCLUSION
L’HTAP liée aux connectivites signe un tournant évolutif grave
de la maladie. Un diagnostic précoce de l’HTAP est indispen-
sable pour une meilleure prise en charge. Les recommandations
de l’OMS et de la British Cardiac Society pour le diagnostic de
l’HTAP sont, en ce qui concerne la sclérodermie systémique,
limitées, surtout en présence d’anticorps anticentromères, à un
écho-doppler annuel, même sans symptôme d’HTAP. Pour les
autres connectivites, un écho-doppler cardiaque est préconisé en
cas de symptômes évocateurs d’HTAP (dyspnée).
■
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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