Démarche essentielle : une démarche est un ensemble d’actions visant une certaine fin. Essentielle
veut ici que c’est d’abord, en premier lieu l’invention mécanique que vise l’intelligence. Essentiel est
composé à partir du terme latin esse (l’être) : ce qui appartient à l’essence de quelque chose, c’est ce
qui appartient à son être, c’est ce qui le caractérise en propre. Bergson veut donc dire qu’avant toute
autre détermination l’intelligence est inventivité technique.
« Elle est d’abord » / « on n’a pas assez remarqué » / « aujourd’hui encore » : l’intelligence est
devenu autre chose, l’inventivité technique n’est pas sa seule caractéristique, si c’est la principale.
Quelque chose occulte telle perception cependant.
Bergson produit un constat : « notre vie sociale gravite autour de la fabrication et de l’utilisation
d’instruments artificiels ».
Instruments artificiels : objets techniques par définition, servent certaines fins et sont utiles (la
production d’objets).
→ La technique possède une véritable force d’attraction qui organise toute notre vie. C’est qu’elle
possède une plus grande dimension que la simple dimension utilitaire qu’on lui attribut. Technique ≠
simple moyen, c’est quelque chose de plus important pour la vie humaine et ses caractéristiques.
Ex : internet a révolutionné nos conduites, nous dépendons beaucoup d’internet dans de nombreux
aspects de notre vie sociale. A l’époque de Bergson, on peut penser plus volontiers à l’invention de la
lumière, à l’évolution des transports et des machines industrielles.
Développement [1.1] – C’est un exemple très détaillé, pour vous montrer comment on s’y prend pour
développer les parties. C’est un traitement idéal, somme toute assez long, vous devez le viser. Pas de
panique si vous trouvez ça du à ce stade de l’année.
Ce texte extrait de l’Evolution créatrice débute par une invitation à dépasser les apparences, nous
« n’avons pas assez remarqué » dit Bergson que « l’invention mécanique » a constitué en premier
lieu « la démarche essentielle […] de l’intelligence humaine » (l.1-2). [introduction de l’argument
principal avec citation. Modification de l’ordre du texte, ce n’est pas interdit tant que ça ne
dénature pas le sens du texte]. L’intelligence, qui se définit comme l’ensemble des facultés mentales
visant la connaissance rationnelle et abstraite, ne se range pas sous une telle définition dans ce texte.
En effet, l’auteur définit sa « démarche essentielle », c'est-à-dire qu’ici est déterminé le projet propre
à l’intelligence ou la raison « pour laquelle » l’intelligence existe. Or la fin que vise l’intelligence ce
n’est pas une connaissance abstraite, une capacité à spéculer, mais des inventions techniques par
excellence [j’explicite le propos de l’auteur en m’appuyant sur des définitions]. Cette idée ne va pas
de soi puisque nous pouvons avoir tendance à distinguer la plus haute intelligence comme celle qui
peut produire des raisonnements abstraits élaborés, inversement, la production d’outils ne semble
n’avoir rien de spirituel. Mais sur quels arguments repose l’affirmation de Bergson ? Comment peut-il
défier cette conception de l’intelligence ? [Le questionnement à propos de ce qu’écrit l’auteur n’est
pas toujours requis, mais il se justifie ici, ce n’est évidemment qu’un questionnement qui a pour fin
de mieux le valider] Evidemment l’affirmation de l’auteur de l’Evolution créatrice n’est pas gratuite,
elle repose sur deux observations qui ont pour but de montrer l’ampleur de la technique dans
l’existence humaine. La première observation expose que notre « vie sociale », c'est-à-dire notre
existence collective, « gravite autour de la fabrication et de l’utilisation d’instruments artificiels » (l.2
à 3). En recourant à un terme physique tel que la gravité, Bergson place la technique au cœur de
l’existence humaine. Il est vrai que la technique semble posséder la force d’attraction décrite : par
exemple, l’invention de l’éclairage électrique a révolutionné les conduites humaines et il est difficile