Les séquences pondérées T1
En règle générale, les séquences pondérées T1 donnent une
image permettant une analyse morphologique satisfaisante.
Toute lésion vascularisée, tout œdème y apparaissent de bas
signal.
Séquences en spin-écho T1 conventionnelles et rapides
✔Les séquences conventionnelles en vrai spin-écho (SET1)
restent les séquences de référence. Elles sont utilisées cou-
ramment. Leur temps d’acquisition est faible et la qualité
des images excellente. Elles permettent ainsi une bonne ana-
lyse anatomique.
Mais leur inconvénient majeur – indépendamment de la pon-
dération T1 ou T2 – est l’obtention d’un nombre limité de
coupes épaisses ( 3 mm) et surtout non jointives, qui rendent
impossible l’acquisition volumique de l’imagerie tridimen-
sionnelle (7).
Les séquences spin-écho sont particulièrement sensibles aux
artéfacts de déplacement chimique (tableau III) pouvant
“créer” de fausses images linéaires parfois trompeuses,
confondues avec une corticale “épaissie”, un ligament... ou
pouvant modifier artificiellement les dimensions du canal
rachidien, la hauteur des vertèbres... (7).
✔L’utilisation standard des séquences rapides (FSE T1)
n’est pas recommandée, la résolution spatiale des images
étant un peu moins bonne (3). Toutefois, la technique rapide
autorise des coupes plus fines et peut être couplée à la méthode
d’acquisition tridimensionnelle.
Séquences en écho de gradient conventionnelles (EGT1) et
rapides
✔Malgré une acquisition assez brève, les séquences clas-
siques en écho de gradient T1 (EGT1) sont en voie d’aban-
don sur les machines récentes. Par rapport au spin-écho,
l’écho de gradient (en pondération T1 comme en pondération
T2) permet la réalisation de coupes beaucoup plus fines et
contiguës, d’où son intérêt en imagerie tridimensionnelle (7).
Les séquences en écho de gradient T1 sont très sensibles aux
mouvements et aux artéfacts de susceptibilité magnétique
(tableau III).
✔Les séquences rapides ne sont guère usitées en IRM ostéo-
articulaire, mais plutôt réservées aux pathologies encéphalique
et vasculaire.
Séquences T1 avec injection de gadolinium
✔Seules les séquences T1 autorisent l’injection de gado-
linium (en règle au cours d’une séquence spin-écho), mais la
réalisation préalable des séquences en contraste sponta-
née reste indispensable : l’injection entraîne un rehausse-
ment de signal des tissus inflammatoires (sans spécificité). Ils
se traduisent alors par un hypersignal sur les séquences injec-
tées. Toutefois, la prise de contraste ne peut être affirmée que
par comparaison aux coupes non injectées, au risque de
confondre la lésion avec un îlot graisseux ou une zone hémor-
ragique contenant de la méthémoglobine.
✔L’injection de gadolinium est de plus en plus souvent cou-
plée à une saturation de graisse : la suppression du signal de
la graisse après injection (SET1 SatFat + Gad) sensibilise
La Lettre du Rhumatologue - n° 280 - mars 2002
22
MISE AU POINT
1
Séquences pondérées T2
SET2 (de plus en plus rares)
Acquisition très lente - Coupes épaisses non jointives
Résolution anatomique médiocre
Fast ou Turbo SET2 (d’utilisation fréquente)
Acquisition rapide - Coupes fines - Imagerie 3D possible
Résolution anatomique satisfaisante
Persistance du signal graisseux : saturation de graisse recomman-
dée, sinon moindre pouvoir de détection des anomalies de signal
Artéfacts de flux - Peu d’artéfacts de susceptibilité magnétique
FSTIR (d’utilisation fréquente)
Suppression homogène du signal de la graisse
Résolution anatomique dégradée
Fort pouvoir de détection des lésions inflammatoires (intérêt en
pathologie osseuse tumorale)
Artéfacts de mouvements
EGT2 (actuellement concurrencées par les séquences Fast SET2)
Acquisition rapide - Imagerie 3D
Artéfacts de susceptibilité magnétique +++ (fausses sténoses cana-
laires)
Peu d’artéfacts de flux
.../...
Artéfacts de susceptibilité magnétique
✔Ils sont liés aux différences de réactivité magnétique des tissus.
✔Ils sont constants, peu importants en SET1, notables en vrai SET2
(mais atténués en Fast ou Turbo SET2), mais prédominent toujours
en EG, surtout en EGT2.
✔Ils se traduisent à l’interface de deux tissus différents par une ligne
noire plus ou moins épaisse. Toutefois, les volumineux artéfacts métal-
liques se caractérisent par un hyposignal bordé d’un liseré hyper-
intense et associé à une déformation des structures voisines.
Tableau III. Principaux artéfacts rencontrés en IRM.
Artéfacts de déplacement chimique
✔Ils résultent de la fréquence de résonance différente entre les protons
liés à l’eau et à la graisse. Les protons liés à la graisse s’orientent plus
lentement, d’où une erreur de localisation et un décalage du signal de
la graisse, dans le sens du codage de fréquence.
✔Ils prédominent toujours en écho de spin.
✔Ils apparaissent comme un double signal linéaire (hypersignal d’un
côté, hyposignal de l’autre) encadrant une structure anatomique.
Artéfacts de mouvements et de flux
✔Ils témoignent des mouvements inopinés ou physiologiques du patient
(respiration, battements cardiaques, déglutition), mais également des
flux vasculaires et de LCR.
✔Ils sont constants ; les artéfacts de flux prédominent en Fast SET2.
✔Tous perturbent l’image (hétérogénéité de signal, flou de l’image,
image de répétition...) et peuvent nécessiter différents artifices visant
à les minorer (adaptation de l’antenne de surface, utilisation de bandes
de saturation, inversion du sens de codage, synchronisation).
Tous ces artéfacts augmentent avec la puissance du champ magné-
tique : ils sont donc plus importants à 1,5 tesla qu’à 0,5 tesla.
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